3 000 scénarios contre un virus (1994)

De Medfilm



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Titre :
3 000 scénarios contre un virus
Année de production :
Pays de production :
Réalisation :
Durée :
120 minutes
Format :
Parlant - Couleur - video
Langues d'origine :
Sous-titrage et transcription :
Sociétés de production :
Commanditaires :
Archives détentrices :
Corpus :

Générique principal

Contenus

Thèmes médicaux

Sujet

31 courts métrages de 2 à 5 minutes réalisés à partir d’idées de scénarios de jeunes autour du thème du sida.

Genre dominant

Fiction

Résumé

Les 31 courts métrages sont mis en scènes par des réalisateurs expérimentés. Ces courts métrages mettent en scène majoritairement des jeunes gens, dans diverses situations. Ces fictions interpellent par l’émotion, loin de la rigueur scientifique.

Contexte

Actualité sanitaire
En 1994, nous sommes à l’apogée de la prévention. Les militants sida sont actifs et reconnus par les pouvoirs publics. Le sida est reconnu comme une pandémie. Les actions inter-associatives se multiplient, le sidaction d’avril 1994 est un succès. (les courts métrages sont diffusés en juin 1994). Les trithérapies ne sont pas encore d’actualité et la prévention est un des seuls moyens de lutter contre le sida. La fin de l’AFLS est annoncée mais les campagnes de prévention se sont succédé. Le grand public a également été sensibilisé par l’intermédiaire de l’ « affaire du sang contaminé».
À propos de la production des films
À l’initiative du CRIPS, de Médecins du monde et de l’AESSA, un concours d’idée de scénarios est ouvert à tous les jeunes jusqu’à vingt ans en vue de réaliser 30 courts métrages.
Le concours est annoncé le 1er décembre 1992, à l’occasion de la journée mondiale du sida et a duré jusqu’au 30 juin 1993. Les participants sont appelés à présenter à titre individuel ou en équipe, un projet de 10 pages maximum dactylographiées, pour réaliser des films vidéo de 5 minutes maximum, destinés à être diffusés sur des chaînes de télévision. Les idées doivent être adressées au CRIPS. 28 situations sont proposées aux participants pour servir de support à leur création (exemple : Imaginez une situation cocasse, humoristique d’achat du préservatif. Il est séropositif et se pose la question de l’annoncer ou non à sa famille. etc.)
Plus de 4000 jeunes ont participé au concours « 3 000 scénarios contre un virus », 1551 projets aboutis sont parvenus aux organisateurs.(26) Plus de la moitié des jeunes ont choisi un sujet libre ou n’ont pas précisé à quelle situation proposée il faisait référence. 61,1 % des scénarios ont été écrits par des jeunes de 17 ans et plus (27). Trente comités de lecture, composés de 5 personnes en moyenne (journalistes, médecins, jeunes, professionnels de l’audiovisuel, associations) sélectionnent les 300 meilleurs scénarios récompensés par des places de cinéma. Finalement, 180 scénarios sont sélectionnés et destinés au jury final. Ce jury, composé de 22 personnes, est présidé par Jane Birkin. Il réunit représentants de chaînes de télévision, membres d’associations de lutte contre le sida, des jeunes et un réalisateur. Il sélectionne 60 scénarios. De janvier à avril 1994, 30 réalisateurs professionnels choisissent un scénario parmi les 60 primés pour réaliser un film en 35mm, d’une durée de 5 minutes maximum en concertation avec les auteurs et les associations qui ont lancé le concours. Un film est réalisé sans être tiré de l’idée d’un jeune par Cédric Klapisch. Quatre maisons de production ont accepté de se partager la production des courts métrages.
Toutes les chaînes de télévision et les structures officielles de soutien du cinéma (CNC, PROCIREP) ainsi que l’AFLS ont apporté leur contribution financière pour la réalisation des films.

Éléments structurants du film

  • Images de reportage : Non.
  • Images en plateau : Non.
  • Images d'archives : Non.
  • Séquences d'animation : Non.
  • Cartons : Non.
  • Animateur : Non.
  • Voix off : Non.
  • Interview : Non.
  • Musique et bruitages : Oui.
  • Images communes avec d'autres films : Non.

Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?

L'intention première du CRIPS (Centre Régional d'Information et de Prévention Sida), initiateur du projet : "Généralement, pour mener une campagne de prévention, l'émetteur s'adresse à des publicitaires, leur exposent un cahier des charges et ceux-ci conçoivent la campagne. Les évaluations faites sur ce type de campagne montrent que les jeunes trouvent qu'elles ne correspondent pas à leurs préoccupations quotidiennes et que la vision des concepteurs ne correspond pas à la leur, reste trop intellectuelle, trop à distance. 3000 scénarios contre un virus est une opération de prévention bâtie sur la démarche inverse, notre démarche était de laisser les jeunes concevoir leur message de prévention. Pour cela, nous avons lancé un concours s'adressant aux jeunes de moins de 21 ans et pour lequel il s'agissait d'écrire un scénario de films à propos du sida." - Antonio Ugidos, "3 000 scénarios contre un virus", dans Drogues et images - les actes des premières rencontres européennes, oct. 1994., p.177
Ces courts métrages présentent une rupture avec la communication grand public habituelle, rupture perçue par les personnes interrogées dans les études d’évaluation ayant suivi la campagne. Rupture sur la forme, les courts métrages ont suscité un intérêt artistique, cinématographique, différent des spots publicitaires couramment utilisés. Rupture sur le fond, pas de discours informatif pur ou injonctif, mais des mises en scène souhaitant générer des émotions et des interrogations individuelles concernant le sida et la sexualité.
Commentaire d'Antonio Ugidos à propos de l'intention générale de la démarche du CRIPS : "Pour nous, la meilleure des préventions et celle qui se fait dans les actions de proximité et au travers de l'implication directe des groupes-cibles dans l'action. Nous pensons de plus en plus que le message de type publicitaire est aujourd'hui très décodé et nous avons des réticences à l'employer, car il est souvent assimilé aux publicités qui servent à faire consommer en faisant appel à des réflexes pavloviens et non à la réflexion. Nous croyons beaucoup plus à la médiation par l'art, car le cinéma est un art qui s'adresse à notre part émotionnelle et sensible et pas uniquement à notre rationalité. C'est une autre manière d'aborder la prévention, en la décentrant du message direct et en permettant à chacun de trouver ses propres réponses." - Antonio Ugidos, op. cit., p 181.

Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?

La médecine est dans l’ensemble assez peu représentée, les relations amoureuses sont au premier plan. L’hôpital qui apparaît dans quelques films à l’écran représente la maladie et la solitude.

Diffusion et réception

Où le film est-il projeté ?

Télévision (Arte, canal+, France 2, France 3, M6, TF1) et centres de prévention.

Communications et événements associés au film

En amont du projet, pour lancer le concours d'écriture,300 000 dépliants et 15000 affiches sont diffusés avec l’aide des ministères de la Santé, de l’Éducation nationale et de la Culture, de la Jeunesse et des Sports, de l’Agriculture, et l’administration pénitentiaire. Un partenariat s’établit avec les médias : La presse écrite (Libération, Télérama, Jeune et jolie, Impact médecin, une quarantaine de journaux en tout), la radio (Skyrock, une dizaine de radios), la télévision (Canal +, France 2, France 3, M6, NHK) pour la promotion. 380 annonces par Skyrock, 400 sur les principales radios nationales, 100 articles, 20 passages sur les chaînes de télévision sont réalisées.
Une fois les films réalisés, les chaînes de télévision nationales (Arte, canal+, France 2, France 3, M6, TF1) ont diffusé 2 à 3 films par jour pendant 30 jours en juin 1994. L’ensemble des 30 films a été diffusé, les chaînes de télévision ont choisi elles-mêmes l’ordre et la fréquence de passage. Au total, 271 diffusions ont eu lieu (106 entre 6h et 18h, 79 entre 18h et 24h, 86 entre 00h et 6h). Deux films, l’un montrant une pose de préservatif sur un sexe en érection et un autre traitant indirectement de la mort, n’ont été diffusés que tard le soir et seulement sur certaines chaînes. (27)Les films sont également projetés dans plus de 1000 salles de cinéma en septembre 1994.

Public

Tout public

Audience

Descriptif libre

Ces courts métrages sont très variés dans leurs contenus et leurs formes. Ces fictions proposent des scènes plutôt réalistes, des films plus oniriques, d’autres basés sur la musique… Certains films utilisent l’humour voir le burlesque, d’autres moins nombreux ont une tonalité plus dramatique, certains films sont sensuels. Ils mettent en scène une diversité de situations : pause dans un café, fête d’anniversaire, visite au musée, enfants dans la cour d’une école… Les films présentent plus particulièrement la vie citadine, mais celle-ci apparaît sous diverses formes : la banlieue, la rue, des appartements… La plupart mettent en scène des jeunes.
Environ la moitié des films évoque une relation amoureuse ou sexuelle. Les 2/3 des films parlent de l’utilisation du préservatif. Environ 1/3 des films traitent des problèmes affectifs et sociaux rencontrés par les personnes séropositives.
7 films évoquent la mort ou l’angoisse liée à la maladie ou à la solitude.
La transmission par relation homosexuelle est évoquée dans 4 films, la bisexualité est évoquée dans un film.1 film traite du dépistage, 1 film de la toxicomanie intraveineuse, 1 film évoque grossesse et séropositivité, 1 film évoque l’exclusion d’un enfant séropositif.

Notes complémentaires

Références et documents externes

Contributeurs

  • Auteurs de la fiche : Maryse Contal


SNSF-logo.png  Cette fiche a été rédigée et/ou traduite dans le cadre du projet Neverending Infectious Diseases