Les hôpitaux (1964)

De Medfilm



Pour voir ce film dans son intégralité veuillez vous connecter.
Si vous rencontrez un problème d'affichage des sous-titres, veuillez essayer un autre navigateur.

Titre :
Les hôpitaux
Série :
Année de production :
Pays de production :
Réalisation :
Conseil scientifique :
Durée :
21 minutes
Format :
Parlant - Noir et blanc - 16 mm
Langues d'origine :
Sous-titrage et transcription :
Sociétés de production :
Commanditaires :
Archives détentrices :

Générique principal

« C'était une émission de Jacques Terrasson »« Directeur de la photographie André Villard »« Réalisation Colette Thiriet »

Contenus

Thèmes médicaux

Sujet

Histoire de l'hôpital et présentation de ce qu'il est aujourd'hui.

Genre dominant

Documentaire

Résumé

Un animateur présente l'hôpital en l'inscrivant dans son histoire, puis invite deux acteurs de la vie hospitalière à débattre de la qualité de ses services aujourd'hui. "Reportage en CHU sur les appareillages modernes et l'accueil du malade, puis discussion en plateau sur la couverture hospitalière en France avec Mr Faucon, Secrétaire général de la Fédération hospitalière de France et Vice-président de la Fédération internationale, et le Docteur Péquignot, professeur à la Faculté de médecine de Paris." [résumé MédiaScérén]

Contexte

Le film se situe ans après la grande réforme hospitalière de 1958, initiée par Robert Debré, avec la modernisation structurelle du système et la création des CHU qui combinent le soin, l'enseignement et la recherche.

Le 31 mai 1958, Pierre Pflimlin, président du Conseil, démissionne. Le 1er juin, l’Assemblée nationale investit le gouvernement du général de Gaulle, qui est nommé président du Conseil, doté de pouvoirs spéciaux. La Constitution de la Ve République est approuvée par référendum le 28 septembre, et de Gaulle est élu président de la République le 21 décembre. Il reste chef du gouvernement et ne prend ses fonctions présidentielles que le 8 janvier 1959. Ce même jour, Michel Debré est nommé Premier ministre ; Georges Pompidou lui succédera, du 14 avril 1962 au 21 février 1968. Les trois ordonnances de décembre 1958 :

une nouvelle politique hospitalière

La création du CHU est précédée, sinon préparée, par trois ordonnances importantes. Celle du 11 décembre 1958, accompagnée du décret n° 58-1202, portant réforme hospitalière, fonde trois instances nationales ayant pour missions la conception de la nouvelle politique hospitalière et le contrôle de sa mise en oeuvre : la Commission nationale de l’équipement hospitalier, le Conseil supérieur des hôpitaux et le Conseil supérieur de la fonction hospitalière. Les commissions administratives des hôpitaux voient leurs membres passer de sept à neuf, dont trois représentant le conseil municipal. Dans les établissements de plus de 200 lits, les pouvoirs du directeur sont élargis à l’ordonnancement des dépenses et à la perception des recettes, pouvoirs jusque-là détenus par le président de la commission administrative. L’ordonnance du 13 décembre institue les coordinations des établissements de soins comportant une hospitalisation avec obligation de déclaration préfectorale pour la création de tout établissement de santé privé. L’ordonnance n° 58-1373 du 30 décembre fonde l’hôpital universitaire. Les dispositions concernant la création des CHU et la réforme des études médicales sont réparties entre le Code de l’éducation et le Code de la santé publique. L’idée directrice du Pr Robert Debré est d’unir par convention les grands hôpitaux publics et les facultés de médecine, tout en garantissant leur personnalité morale et leur autonomie financière. L’ordonnance est votée au cours du dernier Conseil des ministres de l’année 1958. La période est historique, puisqu’elle se situe entre la IVe République finissante et la Ve, dont la Constitution a été promulguée mais qui n’a pas encore de président officiel. La quasi-totalité des textes sont élaborés par le Comité interministériel présidé par Robert Debré.

Éléments structurants du film

  • Images de reportage : Oui.
  • Images en plateau : Oui.
  • Images d'archives : Oui.
  • Séquences d'animation : Non.
  • Cartons : Non.
  • Animateur : Oui.
  • Voix off : Oui.
  • Interview : Oui.
  • Musique et bruitages : Oui.
  • Images communes avec d'autres films : Oui.

Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?

La visée de cette émission est pédagogique. Les enfants en classe étant le public visé, le documentaire privilégie la mise en scène de patients enfants. De même, l'animateur cherche à simplifier son discours en s'appuyant sur des exemples tirés de la vie courante. Cependant, la dernière séquence qui met en jeu, lors d'un débat rassemblant des spécialistes, la gouvernance de l'institution hospitalière et son inscription territoriale, échappe complètement au contrôle de l'animateur et sans doute à l'attention des enfants.

Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?

La partie documentaire de l'émission présente tous les aspects de l'hôpital : la prise en charge du malade, les possibles interventions menées, la vie du malade guidée par le personnel soignant. Il s'agit de montrer l'hôpital comme une structure multiple, renfermant à la fois les soins permis par l'avancée de la recherche médicale et les différents services structurant la vie quotidienne.

Diffusion et réception

Où le film est-il projeté ?

Télévision

Communications et événements associés au film

Dossier pédagogique CNDP

Public

Scolaire

Audience

Descriptif libre

Introduction : présentation du sujet

En caméra subjective, une voiture emboutie au son d'une sirène. En très gros plan, l'inscription « Hôpital Marmottant ». Sans transition, un animateur en plateau qui présente le sujet de l'émission. S'adressant directement aux jeunes téléspectateurs, il leur évoque l'hôpital : « Certains ou certaines d'entre vous ont connu son ambiance, souvenez-vous. » Il ne dissimule pas l'idée qu'un séjour hospitalier est une épreuve : « Vous subissez : votre destin ne vous appartient plus. »

Fonctionnement de l'hôpital, mise en perspective historique

Nouvelle séquence documentaire. Plans d'un couloir, d'une chambre stérile, des instruments de chirurgie sur une table. Séquence d'opération : plans sur les appareils, sur un poumon artificiel, sur un rein artificiel, sur un laboratoire pour montrer la spécialisation des soins. Séquence sur la vie quotidienne de l'hôpital avec : - les repas : plans sur les assiettes pleines, sur les enfants mangeant dans leurs lits avec l'aide d'une infirmière. - les soins journaliers administrés par des infirmières. Tous ces plans sont extraits de "Hôpital silence", film CNDP de Bernard Bachelart réalisé en 1958. Il est intéressant de voir que dans le film original, aucun commentaire ne leur est associé, le film se présentant comme une évocation immersive dans les lieux de l'hôpital, selon une structure mosaïcale qui emprunte au registre de la symphonie urbaine. Pour Les hôpitaux, la bande-son originale des plans recyclés est remplacée par une musique d'orgue abstraite sur laquelle se superpose le commentaire de l'animateur qui insiste sur la modernité des équipements, la conception diététique des repas et la présence importante du personnel infirmier. Il semble que le commentaire se construit en direct, réagissant au défilement des images, à la manière d'un commentaire de rencontre sportive. À noter que ce procédé se manifeste aussi dans un autre film de Colette Thiriet, également réalisé en 1964 : Le travail à la chaîne. Transition avec la séquence historique : « Mais l'hospitalisé a-t-il toujours bénéficié de soins éclairés ? » Gravures, estampes, dessins pour décrire des "hôtels dieux où l'on accueille des enfants, des malades sans que soit pris en compte la nature du mal dont ils souffrent. Au XIVe siècle, les services deviennent différenciés avec les constructions de Bicêtre et La Salpétrière. "Mais les constructions hospitalières conservent l'aspect sombre de casernes." Si les laboratoires se développent, le "régime de la salle commune" tend à persister. Les débats sur le système hospitalier ont su prendre en compte l'amélioration de l'accueil des malades. Cette dernière observation prépare la transition avec le débat qui fait l'objet de la dernière séquence.

Le débat : la priorité de l'hôpital aujourd'hui : la qualité de la performance médicale ou celle de l'accueil et du séjour?

Retour au plateau : l'animateur est assis à une table, entouré de deux invités : M. Faucon, Secrétaire général de la Fédération hospitalière de France et Vice-président de la Fédération internationale, et le Dr Henri Péquignot, présenté comme "Professeur à la Faculté de médecine de Paris" (il est gérontologiste).La discussion, engagée par l'animateur, s'engage sur la qualité des services proposés par l'hôpital. Il s'agit d'abord de rappeler la complexification récente de la répartition territoriale du service hospitalier : hôpitaux ruraux, centres hospitaliers, CHU se complètent pour répondre à toute la gamme de complexité des cas. Si le Dr Péquignot insiste sur le fait que "chaque hôpital a le potentiel technique approprié", il laisse M. Faucon déplorer qu'il n'en est pas de même du point de vue de l'accueil et des conditions de séjour. Celui-ci reconnaît toutefois que la salle commune a presque disparu et qu'il s'agit d'un progrès indéniable. Pour le Dr Péquignot, il s'agit de faire appel au citoyen pour combler ces carences du système. En quelque sorte, il sollicite l'enfant -élève qui est supposé regarder le film en tant que futur contribuable. Il est évident, de toute façon, que l'émission, à ce stade, ne lui est plus directement adressée, mais à son entourage adulte, parents et cadres enseignants.
M. Faucon rappelle que la gestion de l'hôpital est confiée à des médecins, mais aussi à des élus comme le maire et des conseillers municipaux. Le Dr Péquignot insiste sur la nécessité d'équiper davantage les hôpitaux pour les rendre plus performants. Selon lui, un pays défend son rang par "la qualité de ses hôpitaux". Il s'agit, entre lui et M. Faucon, de la confrontation de deux points de vue : il s'agit d'améliorer pour l'un la performance, pour l'autre les conditions de séjour. En toile de fond, la réforme hospitalière de 1958 initiée par Bernard Debré, avec la mise en place des CHU et le développement de l'appareil gestionnaire de l'hôpital dont les médecins ne sont plus le centre.

Notes complémentaires

Références et documents externes

Le Réseau Canopé, partenaire de Medfilm (plus de 70 films de la télévision scolaire ont été mis à disposition) a édité une page de son site dédié aux archives de la télévision scolaire (archivesaudiovisuelles.reseau-canope.fr) aux émissions éducatives sur l'hôpital : https://archivesaudiovisuelles.reseau-canope.fr/app/photopro.sk/CANOPE/publi?docid=102332.

Contributeurs

  • Auteurs de la fiche : France Garat, Joël Danet