Le riz et la santé (1951)

De Medfilm



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Titre :
Le riz et la santé
Année de production :
Pays de production :
Réalisation :
Durée :
09 minutes
Format :
Parlant - Couleur - 16 mm
Langues d'origine :
Sous-titrage et transcription :
Sociétés de production :
Commanditaires :
Archives détentrices :

Générique principal

« Services d'Édition des Kenco Films »

Contenus

Sujet

La prévention du béribéri par l'ajout de vitamines au riz blanc.

Genre dominant

Documentaire

Résumé

Le riz est la principale source de revenus de nombreuses nations du monde, principalement en Asie et en Amérique latine. Elle en est aussi l’aliment principal et d’une nécessité vitale. Le riz brun est certes le plus nutritif, mais c’est le riz blanc qui a la préférence des Asiatiques et des Sud-Américains. Le riz blanc est cependant diminué des vitamines contenues dans le riz brun, ce qui entraîne à terme un affaiblissement de la constitution physique et l’apparition du béribéri. Pour concilier le goût culinaire et les impératifs alimentaires et sanitaires, des recherches ont été menées et ont abouti au riz enrichi, qui n’est autre que du riz blanc agrémenté de thiamine, une vitamine qui prévient le béribéri. Une expérience menée à quelques années d’intervalle aux Philippines, sur le même groupe-témoin, a montré une disparition quasi totale de la mortalité due au béribéri après l’introduction du riz enrichi.

Contexte

Quelques années après la Seconde Guerre mondiale, l'Asie est dans une situation précaire. La production agricole, qui occupe une place fondamentale dans l'économie, n'a pas retrouvé son niveau d'avant-guerre et la situation sanitaire de la population, qui a continué a augmenter, est déplorable. Cela est encore aggravé par une agriculture très traditionnelle et en manque de moyens techniques modernes, l'extrême pauvreté des campagnes dont le taux de natalité est très élevé, et des troubles et conflits politico-militaires persistants. C'est dans ce contexte que le Service d'Information des États-Unis, dont l'objectif était de promouvoir la démocratie et l'économie libérale dans tous les pays alliés des États-Unis, réalise ce film. Le but de celui-ci est de démontrer que des aliments, ici le riz, pouvaient aussi être des médicaments efficaces dans la lutte contre les maladies, en l'occurrence le béribéri.

Éléments structurants du film

  • Images de reportage : Oui.
  • Images en plateau : Non.
  • Images d'archives : Non.
  • Séquences d'animation : Non.
  • Cartons : Non.
  • Animateur : Non.
  • Voix off : Oui.
  • Interview : Non.
  • Musique et bruitages : Oui.
  • Images communes avec d'autres films : Non.

Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?

Le film s’attarde longuement sur l’importance du riz comme source de revenus et d’alimentation pour les populations d’Asie. Il met en évidence les contradictions entre les habitudes culinaires des autochtones et leurs besoins alimentaires. Il présente ensuite la méthode mise au point pour y remédier : l'enrichissement du riz. Comme d'autres films du Service d'Information des États-Unis, il promeut de nouvelles habitudes de production et de consommation, reprenant ainsi le travail effectué par la Mission Rockefeller en France après la Première Guerre mondiale, mais cette fois pour les pays en développement.

Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?

La santé constitue le thème même du film et est omniprésente tout au long de celui-ci, qui souligne combien le riz brun et le riz blanc enrichi sont vecteur de santé par les vitamines qu'ils contiennent. La médecine apparaît à la fin du film avec l'expérience menée sur les habitants de Bataan.

Diffusion et réception

Où le film est-il projeté ?

Cinémas d'exploitation des villes et projections itinérantes dans les villages

Communications et événements associés au film

Public

Grand public

Audience

Descriptif libre

La culture du riz en Asie
Le film commence par différents plans montrant des ouvriers philippins plantant manuellement du riz, « aliment de la moitié de la population du globe »; au son de la musique jouée par trois joueurs de guitare. Le commentaire précise que la cadence de travail en est augmentée et ajoute qu'habituellement, le riz est cultivé dans des exploitations familiales. Mais, comme le dit le commentaire, le riz est désormais de plus en plus souvent exporté. Des images de ports et d'entrepôts référence aux villes de « Rangoon en Birmanie, Bangkok en Thaïlande, Saïgon au Vietnam » d'où sont expédiés des sacs de riz blanc qui, comme le précise le commentaire, est préservé des insectes et se garde mieux lors du stockage ou d'un transport vers des destinations éloignées.
L'image d'une famille vietnamienne réunie autour du plat de riz blanc quotidien permet au commentaire d'énumérer les pays où ce riz est le plus apprécié et d'en donner la fréquence: « deux ou trois fois par jour ». Une autre image montre des marins malaisiens sur leurs bateaux où ils mangent aussi le riz, quand ils sont au large. Un plan panoramique dévoile une île-forteresse des Caraïbes suivie d'une image des habitants et de leurs maisons. Une casserole de haricots est versée sur une coupelle de riz. Le mélange qui en résulte est surtout consommé à Cuba et à Porto Rico. Les images d'un champ de blé, de Japonais au travail et de Japonaises tirant une charrette de fagot de bois permettent au commentaire de souligner qu'il « ne nourrit pas autant que le riz » et que, si ce dernier venait à manquer, il s'ensuivrait une grave crise économique dans les pays « les plus peuplés du monde ». Il précise « qu'une quantité suffisante de riz » permet aux Japonais d'enchaîner les heures de travail. La plupart des Asiatiques cultivent le riz qui nourrira la population mais, si le labour est fait avec « des bêtes de trait », les autres travaux sont exclusivement manuels. Les images qui se succèdent montrent d'ailleurs un Asiatique labourant son champ avec un taureau, des ouvriers plantant du riz et d'autres ouvriers transportant des plants dans des sacs de paille, sur le dos. Une autre image présente l'écrasement du riz par un groupe de trois femmes, afin de « le séparer de son enveloppe non comestible ».
Les vitamines, facteur décisif face au béribéri
La séquence suivante débute par l'image de champs de riz s'étendant à l'infini et ondulant sous l'effet du vent. Sur les images d'une famille des Indes préparant et mangeant le riz, le commentaire rappelle que le riz est un aliment vital pour la plupart de ceux qui le consomment et qui sont à la merci d'une sécheresse et d'une famine. L'image d'une Indienne de faible constitution physique, et marchant difficilement malgré le soutien physique de deux infirmières, introduit l'étude des altérations physiques provoquées par le riz blanc. Un amoncellement de riz brun, puis deux poulets picorant cette même sorte de riz soulignent que le riz brun est « un aliment nourrissant » et que ceux qui le consomment sont « bien portants ». La caméra, partant d'un tas de riz brun, descend jusqu'à un monceau de riz devant lequel se trouvent des échantillons de fer, de thiamine et de niacine. Ces vitamines entrent dans la composition du riz brun mais en sont éliminées lors du battage et du blutage. La caméra remonte ensuite en biais pour faire découvrir le résultat ainsi obtenu : du riz blanc. Trois poulets, nourris uniquement de riz blanc durant trois semaines, apparaissent faibles, malades et ne peuvent plus se tenir sur leurs pattes. L'un d'eux finit par mourir devant la caméra.
Le film enchaîne sur l'image d'un homme physiquement amoindri, conséquence d'une consommation exclusive de riz blanc, ce qui le met à la merci du béribéri. Le « remède spécifique » en est la thiamine, dont un échantillon apparaît devant un amoncellement de riz et est mis en évidence par un gros plan. La pellagre et l'anémie ont pour remèdes respectifs la niacine et le fer, dont des échantillons sont eux aussi révélés par un gros plan. L'image de mères allaitant leurs bébés permet au commentaire de souligner que ceux-ci sont les êtres humains les plus sujets au béribéri, souvent mortel dans leur cas si l'alimentation de la mère comporte une part trop importante de riz blanc. Les aliments autres que le riz et dont la consommation est nécessaire sont ensuite énumérés, en même temps qu'ils apparaissent à l'image, exposé sur un marché. Alors que des paniers de riz sont vidés et des grains de riz étalés au soleil, le commentaire indique qu'en Inde, le battage et le blutage sont précédés d'une plongée des plants de riz dans l'eau chaude et de leur séchage au soleil. L'échaudage est le nom de ce procédé de fixation des vitamines à l'intérieur des grains de riz, qui protège mieux l'être humain du béribéri.
Les méthodes d'ajout de vitamines au riz blanc
Les images d'une usine comme il en existe « à Manille, Singapore, Bangkok » présentent une nouvelle méthode permettant d'enrichir le riz blanc des vitamines du riz brun. Des ouvriers effectuent le saupoudrage de ces vitamines sur un bac de riz et remplissent d'eau dans une éprouvette avant de la verser dans un bocal. Le riz y est aussi versé puis recouvert par une « substance alimentaire insoluble dans l'eau froide ». Cela donne le « premix », qui est mis dans un tambour avant d'être conditionné dans des sacs pour expédition. Une ménagère asiatique lave le riz avant de le cuire, préservant ainsi les vitamines. Une femme indigène déverse dans une coupelle l'eau de cuisson du riz et les vitamines qu'elle contient, comme cela se fait « aux Indes, en Birmanie, au Siam ». À l'inverse, les autres peuples d'Asie ont pour habitude d'utiliser leurs doigts pour déterminer la quantité d'eau nécessaire, ainsi que le fait une autre ménagère, ce qui évite les pertes de vitamines. Le commentaire précise que « la quantité d'eau ne devrait jamais dépasser la quantité que le riz absorbe à la cuisson » afin de garder les vitamines. À l'aide d'un moulin, deux ouvriers mélangent le premix et le riz selon un rapport « d'une mesure de premix pour deux cents mesures de riz » ce qui, précise le commentaire, rend inutile le saupoudrage de vitamines sur tout le riz. Le résultat en est le « riz blanc enrichi », qui est visible à l'image lors de son conditionnement dans des sacs. Un plan rapproché montre un amoncellement de ce riz qui ressemble au « riz blanc ordinaire » mais protège du béribéri. Deux poulets picorent des grains de riz blanc enrichi, ce qui leur « donne la santé ». Les images d'un examen médical introduisent l'étude des résultats d'une expérience réalisée à Bataan aux Philippines, où « douze mille villageois » furent examinés par des médecins. Ceux-ci diagnostiquèrent le béribéri sur un huitième de la population et 106 habitants en moururent. Le commentaire indique « qu'en 1948, le riz enrichi dans les usines de Bataan » arriva dans les villages et que les habitants se mirent à l'apprécier. L'image de deux femmes transvasant du riz dans un petit sac souligne les propos du commentaire sur la grande consommation de riz des Philippins et le faible coût supplémentaire « par an et par personne » que leur coûte l'achat de riz enrichi. Une scène représentant un médecin examinant un enfant en bas âge accompagné de sa mère symbolise la deuxième expérience menée à Bataan, qui met en évidence la disparition quasi totale du béribéri. Le commentaire souligne que le nombre de décès provoqués par cette maladie est passé « d'entre 150 et 300 » à zéro. Un long plan découvrant un champ de riz et l'image d'ouvriers agricoles y travaillant illustrent les propos du commentaire sur la possibilité de délivrer de la menace du béribéri les Philippins et tous les peuples consommant de préférence du riz blanc, en leur proposant « du riz brun, du riz échaudé ou du riz enrichi ». Le commentaire conclut sur les bienfaits qu'apportera l'éradication totale du béribéri tandis que le film se termine en musique avec les images d'une jeune Philippine tenant une gerbe de plants de riz dans les mains, d'un ouvrier se livrant au battage du riz et d'un petit tas de riz sur lequel flotte un drapeau des Nations-Unies.

Notes complémentaires

Références et documents externes

Contributeurs

  • Auteurs de la fiche : Emmanuel Nuss, Nelly Yildirim