La future maman (1925)

De Medfilm



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Titre :
La future maman
Année de production :
Pays de production :
Réalisation :
Conseil scientifique :
Durée :
60 minutes
Format :
Muet - Noir et blanc - 35 mm
Langues d'origine :
Sous-titrage et transcription :
Sociétés de production :
Commanditaires :
Archives détentrices :

Générique principal

"Film d'enseignement et de diffusion des principes élémentaires de puériculture; composé par le docteur Louis Devraigne, chef de la maternité de l'hôpital de Lariboisière; réalisé à l'écran par Jean Benoit-Lévy; cinégraphie de Ed. Floury; dessins animés de A. Mourlan"

Contenus

Thèmes médicaux

Sujet

Méthodes de prise en charge du nourrisson : change, allaitement, toilette

Genre dominant

Fiction

Résumé

Film muet, sous forme de fiction, d'enseignement et de diffusion des principes élémentaires de puériculture, en neuf leçons, composé par le docteur Louis DEVRAIGNE chef de la maternité de l'hôpital Lariboisière. Des cartons explicatifs alternent avec les scènes reconstituées. À la ferme de Fosse Bleuet, un grand événement est attendu. La mère Mabu (Madame DECORI), personnage important du village et amie des fermiers règne sur la puériculture, emplie de préjugés séculaires. Margot, (Léone BALME) la fille des fermiers met en pratique ce que lui ont appris le docteur à la consultation des nourrissons et l'institutrice à l'école.(Fiche INA)

Contexte

Développement de la pédiatrie depuis la fin du XIXe siècle, incité par l'inquiétude des pouvoirs publics devant une population menacée de dégénérescence. La lutte contre le microbe s'appuie sur la mise en place de conseils d'hygiène.


Maladie infectieuse et contagieuse encore redoutée en 1950, la tuberculose s’est considérablement raréfiée grâce au vaccin BCG, au dépistage et aux thérapeutiques antituberculeuses. Trois bacilles (humain, bovin et aviaire) sont à l’origine de cette maladie dont la forme la plus courante est la tuberculose pulmonaire, due au bacille de Koch, avec fièvre, asthénie, amaigrissement, toux et hémoptysie. Beaucoup plus rare est la phtisie, forme aiguë qui se décline en tuberculoses osseuses, rénales, génitales, digestives et ganglionnaires. Le dépistage se fait par injection de tuberculine. L’apparition d’une zone rouge indique que le sujet a déjà été tuberculeux ou vacciné.

Éléments structurants du film

  • Images de reportage : Non.
  • Images en plateau : Non.
  • Images d'archives : Non.
  • Séquences d'animation : Oui.
  • Cartons : Oui.
  • Animateur : Non.
  • Voix off : Non.
  • Interview : Non.
  • Musique et bruitages : Non.
  • Images communes avec d'autres films : Non.

Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?

Film représentatif de la production pédagogique par Benoit-Lévy : selon une dialectique binaire, la bonne méthode est opposée à la mauvaise. Ici, autre caractéristique de l'idéologie qui porte les films du réalisateur : la bonne méthode est incarnée par une jeune personne perméable aux recommandations de l'institution sanitaire, la mauvaise méthode est incarnée par une personne âgée qui s'appuie sur l'habitude, le préjugé, la tradition.

Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?

valorisation de la médecine pour son savoir, son personnel et ses équipements qui permettent une prise en charge rationnelle, sécurisée et épanouissante des nouveau-nés

Diffusion et réception

Où le film est-il projeté ?

Salles de cinéma, plus spécialement dans les salles de village intégrant un réseau mis en place par la Cinémathèque de l'agriculture pour diffuser ses productions

Communications et événements associés au film

Public

Tout public, en particulier le public paysan

Audience

Descriptif libre

Cartons : Film d'enseignement et de diffusion des principes élémentaires de puériculture;composé par le docteur Louis Devraigne, chef de la maternité de l'hôpital Lariboisière ; réalisé à l'écran par Jean Benoit-Lévy ; cinégraphie de Ed. Floury ; dessins animés de A. Mourlan ; protagoniste : mademoiselle Odette, insert d'un plan moyen de bébé dans les bras d'une femme vêtue de blanc.


La femme traditionaliste, hostile aux nouvelles méthodes de puériculture : la mère Mabu

Cartons : « la mère a couvé l'enfant qui vient de naître ; que la chaleur du foyer continue son œuvre! » Dr Demelin ex – professeur à la maternité de Paris. Par cette citation, un premier enjeu du film est posé : la transmission entre l'hôpital et les parents (en fait la mère) de la responsabilité des soins vitaux de l'enfant. Cartons : « À la ferme de Fosse-Bleuet, un grand événement est attendu. Une amie des fermiers, la mère Mabu, personnage important du village et très brave femme tient ses auditeurs sous le charme de sa fausse érudition en puériculture. Elle connaît si bien tous les préjugés séculaires! » Là encore, le texte ne fait pas dans le détail : il s'agit de mettre en garde les futures mamans contre les anciennes, de les conduire à rompre avec la tradition et de s'en remettre à présent aux professionnels en pédiatrie. À l'image, la mère Mabu en plan moyen ou rapproché, entouré d'autres personnes qu'elle abreuve de souvenirs et de préceptes. C'est sa gestuelle et l'expression de son visage qui nous font deviner le contenu de ses paroles. (1.30)


La jeune femme moderne, experte des nouvelles méthodes de puériculture

Carton : « La petite Margot, fille des fermiers, est heureuse de mettre en pratique ce que lui ont appris le docteur à la consultation des nourrissons et l'institutrice à l'école. » Dans une pièce claire, meublée avec parcimonie, quelques gravures aux murs. Une jeune femme, qui s'avère être la petite soeur de la nouvelle maman, dispose la chaise près du lit. Le carton indique que ce lit est surélevé pour protéger des courants d'air et des animaux. La jeune fille s'assure de la stabilité des montants. Carton : « Le meilleur berceau est celui qu'on ne peut bercer (Prof. Pinard) ». Une phrase qui sonne comme un dicton, quoique émise par un professeur : encore une fois, il s'agit de substituer le discours médical à la sagesse populaire pour instruire les jeunes mamans. Nouveau carton pour indiquer le bon modèle de matelas. Plan étiré sur la jeune fille en plan moyen qui borde draps et couvertures. Le temps de l'action n'est pas densifié : il s'agit d'un film d'enseignement dont la temporalité du découpage s'adapte à celle de l'apprentissage. De même pour la « préparation de la layette » filmée en plan moyen sans ellipse. Ext. Jour, angle de bâtisse où la mère Mabu continue de raconter ses expériences de maman chevronnée. Le père du bébé vient lui demander de l'aide pour s'en occuper. Elle lui emboîte le pas. Carton « la sage-femme fait la toilette des yeux de bébé » suivi d'un plan de femme penchée sur un nourrisson. Comme souvent chez Benoit-Lévy, le carton précède l'image, c'est-à-dire que la fonction de celle-ci est de l'illustrer. GP sur une bouteille de nitrate d'argent. Dans la pièce où Margot prépare la chambre, irruption de la mère Mabu. Embrassades, cajoleries. Premier conflit autour du thermomètre. Carton : « il faut de la chaleur pour le bébé qui est nu comme un ver. » La mère Mabu hausse des épaules, réticente. Plans de portée de chiots, de poussins, de petits rats pour rappeler que ces différents animaux disposent d'une protection naturelle dès la naissance. (7.13)


Leçons de toilette, d'allaitement, de change

Préparation du bain, Margot fait chauffer la bassine avec de l'alcool à brûler. « Toujours s'assurer de la température de l'eau avant de mettre l'enfant. » Dès l'arrivée de la mère Mabu, le rapport de forces tourne à l'avantage de Margot ; malgré les mimiques de réticence de son aînée, Margot continue de diriger les opérations. Mabu ne s'impose jamais, ne cherche pas le conflit. Le drame ne prend pas parce que la priorité est d'expliquer. GP des deux femmes émerveillées au moment où l'enfant paraît aux bras de la sage-femme, iris autour de leurs sourires extasiés. À la stupéfaction de la mère Mabu, la jeune file note la « courbe de poids » sur une feuille affichée au mur. La critique qu'exprime le regard de Mabu qui semble dire : « Elle en fait bien des histoires! » Carton : « Ah! C'est l'heure de la tétée! » Margot et Mabu apportent l'enfant à la maman alitée. Iris en plongée sur le sein donné à l'enfant, la mère rappelle qu'il faut lui laisser la possibilité de respirer par les narines. Elle informe aussi Mabu qu'à ce stade, le sein produit du « colostrum », comme le lui a dit l'institutrice de Margot. Encore une fois, c'est la parole d'expert qui constitue la référence, non celle des aînés qui pourraient se prévaloir de leur expérience. Le bébé est confié à Mabu et Margot, GP sur les mains lavées pour le manipuler et pour laver le lait sur le sein « il faut éviter les crevasses ». Mabu hausse encore des épaules quand la mère lui dit qu'un enfant « bien réglé deviendra sage ». Elle va voir Margot : « En voilà des histoires! De mon temps, on ne faisait pas tant de manières ». Margot lui explique que c'est elle qui a instruit sa mère en se rendant à la « consultation des nourrissons ». Ainsi, des trois générations de femmes, c'est la plus jeune qui a le plus de crédit, puisqu'elle est la plus exposée à la parole médicale. C’est bien Margot « la future maman » du titre, et nous pouvons supposer que son tour viendra d’écouter les conseils d’une femme plus jeune qu’elle quand elle sera effectivement maman. Séquence d'école où l'institutrice donne une leçon de puériculture à l'aide du cinéma : sur un écran sont projetés des images MC et un schéma animé pour expliquer les composantes du lait maternel puis les doses nécessaires au nourrisson selon son stade de croissance.
(18.30)Carton « la suite dans un instant ». Pour un entracte? Un changement de bobine? Carton « Seconde partie. Allaitement maternel. ' Un enfant nourri au sein ne doit pas être sevré parce qu'il a la diarrhée ' Prof. Marfan de l'Académie française. » Encore une citation de professeur. Répétition des cartons du générique. Séquence de la pesée du bébé au réveil. GP du réveil-matin qui indique 6h puis du bébé qui pleure. La maman qui s’éveille salue sa ponctualité. Elle est en cheveux, dans le désordre des draps après une nuit de sommeil, de même elle ajuste son sein dans son chemisier d’un mouvement naturel après la tétée : alors que les scènes impliquant la petite sœur sont montrées comme si elle était une infirmière modèle, celles avec la mère sont restituées dans leur intimité. Peut-être est-ce pour rétablir un équilibre entre le didactisme et la fiction, permettre à la fois d’édifier le spectateur et de maintenir son intérêt en l’invitant à se projeter dans les situations mises en scène.Dans la chambre préparée pour le bébé, en compagnie de Mabu, la petite sœur prépare la pesée en disposant la balance et la batterie de poids sur la table. Un petit sourire adressé au bébé au moment de le reprendre dans les bras. Les soins prodigués avec méthode et prudence n’empêchent pas les effusions de tendresse. Carton qui insiste par une nouvelle citation du Pr Marfan : « La mère qui a reçu le premier sourire de son enfant ne peut s’en séparer. » Analyse de pédiatre qui normalise la relation mère-enfant.

Entrée du papa au moment où la petite sœur change le bébé. Elle lui montre les langes souillés en vantant leur teinte « jaune d’or » qui atteste que le nourrisson est bien nourri. Le papa, homme déjà âgé, vêtu comme un paysan, plaisante en lui répondant qu’elle n’était pas aussi docile que le bébé quand elle avait son âge. La maman tend un bol d’eau pour aider à nettoyer, le passe ensuite au père qui le pose sur le manteau de la cheminée tout en continuant de regarder sa fille à l’œuvre. Le père est intéressé et impliqué. Margot l’invite à enlever la balance de la table pour lui faire un exposé sur « les selles » du nourrisson sur le modèle des instructions données par son institutrice. Elle dessine un rond sur une feuille sous le regard attentif de ses parents, écrit dessus : « beau fixe : jaune d’or ; variable : selles mal digérées, grumeaux ; tempête : selles vertes, glaires ». La mère Mabu entre sur ces entrefaites avec une expression de stupéfaction devant le spectacle des parents se laissant faire la leçon par leur enfant. Celle-ci retourne à l’école. L’institutrice toujours derrière son pupitre à côté de l’écran blanc, le cinéma est devenu l’auxiliaire permanent de sa pédagogie. (25.00)


Margot et Mabu au dispensaire

Carton sur l’allaitement : « mères, sachez que si vous ne pouvez allaiter complètement votre enfant, une petite quantité de votre lait suffit à le mettre à l’abri des dangers de l’allaitement artificiel. » Citation du Pr Nobécourt de l’Académie de médecine. Nouvelle tétée, le bébé n’a absorbé que 80g. Inquiétude de la mère et de la sœur aînée qui font venir le médecin. Celui-ci constate une petite dépression de la fontanelle. GP du bébé qui pleure. Margot tend au médecin la feuille où est tracée sa courbe de poids, précieux document qui lui permet de constater une légère sous-nutrition. La mère Mabu recommande le passage radical au biberon. « Jamais de la vie, c’est trop dangereux », répond le médecin avec une expression soucieuse sur le visage. Il prescrit une assistance par progressive par le lait animal. Schéma animé de comparaison du lait de femme aux laits de chèvre et de vache, en faveur du lait de la femme. Recommandation du médecin sur les soins hygiéniques à apporter aux vaches qu’on va traire.


Margot propose à Mabu de l’accompagner au dispensaire pour examiner comment « on stérilise le lait ». Nouveau carton « La suite dans un instant. »(36. 35) La 6e leçon porte sur la stérilisation du lait. Citation du Dr Aviragnet de la Mutualité maternelle de Paris : « Il faut s’efforcer d’obtenir une augmentation normale avec un minimum de lait de vache ». Au dispensaire : salle blanche au milieu de laquelle se tient une infirmière, responsable du « triage du nourrisson ». Elle renvoie une mère avec son enfant au médecin de famille parce que son seul symptôme est la toux. Carton pour vanter son rôle nécessaire auprès du médecin. Margot et Mabu entrent au dispensaire. Margot s’adresse à l’infirmière : « Je vais montrer à Mabu le Soxhlet-Budin » L’infirmière les fait traverser une salle d’attente bondée, dont les murs sont couverts d’affiches didactiques. Elles se rendent dans une salle blanche avec des tables chargées d’appareils stérilisateurs. Margot déplace le couvercle d’un récipient qui laisse échapper de la fumée pour en sortir des bouteilles qui servent aux biberons. Une femme lui demande d’en préparer. Au fond, Margot, future Maman, est déjà infirmière. Elle est chez elle au dispensaire. Les doses d’eau, de lait et de sucre sont indiquées en carton. Une maman vient donner le biberon à son enfant. Elle va porter la tétine à sa bouche. Margot l’en empêche lui représentant les dangers de contamination si elle est infectée.
(45.15) Margot et la mère au parc, assises sur un banc, le bébé sur les genoux de la mère. La mère Mabu vient les trouver avec une sucette "pour fortifier ses gencives". Margot va la jeter par terre. Devant la mère Mabu qui se vexe, elle prend un ton cajoleur pour lui dire ce qu'elle a appris dans un "livre d'hygiène" à propos des sucettes. Images MC, iris sur des bâtonnets noirs dispersés sur un fond blanc. Le mot "tuberculose" suivi d'un pont d'exclamation s'inscrit dessus.
Carton. Margot : "Je vais à la consultation des nourrissons, c'est si intéressant!" Nouvelle séquence au dispensaire, plusieurs cas se succèdent.Carton : « L'institutrice, assistée par l'une de ses élèves, sert de secrétaire au directeur. » L'école en relais de l'institution sanitaire. En plan général dans le dispensaire, l'institutrice prend des notes sous la dictée du médecin qui vient de faire son entrée par le bord cadre droite. Les mamans défilent avec leur nourrisson. Le médecin les examine en jugeant de la qualité de leur régime. Un cas d'hérédosyphilis est détecté. Le médecin le signale à son assistante lorsque la maman est partie. De cette façon, le spectateur a le privilège d'accéder aux coulisses de la pratique du médecin. D'autre part, la dissimulation du médecin indique que cette maladie demeure « tabou ». Enfin, le médecin précise que « heureusement », le traitement est désormais possible. (52.00) En montage parallèle, les leçons se succèdent : Margot prend la température d'un bébé, la directrice du personnel infirmier montre comment fabriquer un cataplasme : farine de lin bouillie dans de l'eau tiède déversée sur une gaze. Quatre filles l'entourent et regardent attentivement ses gestes.


La mortalité infantile, fléau persistant

Le médecin analyse la situation générale. Les dangers de mortalité infantile sont la broncho-pneumonie, la diarrhée, la tuberculose, la « débilité congénitale » dont la syphilis est la cause pour 40 %. En schéma animé, le nombre d'enfants victimes de 0 à 1 an. En plans de coupe, schémas animés des bacilles de chaque maladie - des traits, des taches et des ronds s'agitent sur une surface circulaire blanche. « Les causes : la misère ». Suit un dessin d'une femme étique, vêtue de haillons, tenant un bébé dans ses bras, debout sur le trottoir d'une rue. « L'alcoolisme ». Suit le dessin d'un visage d'homme aux yeux révulsés, les cheveux hirsutes, un filet de salive au coin de la lèvre. Zoom avant sur le regard. « Le taudis » Dessin d'une pièce mansardée occupée par un lit, un poêle à mazout, un tabouret. Quelques hardes pendent à une corde tendue d'un mur à l'autre. Une bouteille repose sur une étagère. « Manque d'hygiène ». Dessin d'un insecte en GP sur le goulot d'une bouteille. « L'ignorance ». Une femme en pleurs devant un berceau recouvert d'un drap et de fleurs. Une phrase au-dessus du dessin : « Si j'avais su !... »
Le médecin méditatif à la pensée de tous ces fléaux. Il se penche sur Margot, pose sa main sur son poignet. Carton : « Le salut viendra de ces petites futures mamans débarrassées de ces préjugés séculaires et meurtriers et qui seront des mères admirables! »Dernier plan, plan moyen de Margot assise devant un fond blanc, tenant un nourrisson dans ses bras, fixant la caméra d'un air pénétré et exalté par la mission régénératrice qui l'attend. Le bébé, finalement, c'est l'avenir de la France.

Notes complémentaires

Références et documents externes

Contributeurs

  • Auteurs de la fiche : Joël Danet