Une forme de dyspraxie infantile : la planotopokinésie (1983)

De Medfilm



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Titre :
Une forme de dyspraxie infantile : la planotopokinésie
Année de production :
Pays de production :
Réalisation :
Durée :
34 minutes
Format :
Muet - Couleur - Super 8 mm
Langues d'origine :
Sous-titrage et transcription :
Archives détentrices :
Corpus :

Générique principal

Générique de début : 0min à 1min55s

Plan 1) Amorce du sujet

Une forme de dyspraxie infantile : La planotopokinésie Aspects sémiologiques et abord thérapeutique dans le cadre d’une rééducation de l’écriture polyvalente

Plan 2) Film réalisé par : Marguerite Auzias (Maître de recherche à l’INSERM)

"Avec la contribution de : Mmes Meljak et Monontes, Psychologies et rééducatrice du calcul Dr Y. du Pasquier B. Grimaud, Sociologue J.L. Potonet, IDHEC Ph. Lourdou, Ethnologue ET…"

Plan 3) "Vincent, enfant suivi aux Consultations du Dr. J. Berges et de Mme Le Dr. G.C. Lairy, et au laboratoire de Psychologie du Professeur R. Zazzo Hôpital Henri-Rousselle, Paris (1966-1969)". En effet, ce dernier est un psychologue clinicien à qui nous devons de nombreux apports en termes de psychologie infantile. Il s’est notamment intéressé à la dyslexie et au handicap mental, comme il l’explique en 1969 dans son ouvrage “Les Débilités Mentales”. Durant sa carrière, il voue un vif intérêt à l’élaboration d’une psychologie au service des écoliers ayant des difficultés en termes de graphisme ou de structuration de l’espace.

Contenus

Thèmes médicaux

Sujet

La rééducation de Vincent, un jeune enfant atteint d'une forme spécifique de dyspraxie.

Genre dominant

Documentaire

Résumé

Vincent est un enfant suivi par des professionnels de santé depuis ses 6 ans. En effet, il est atteint d'une forme de dyspraxie très particulière : la planotopokinésie. Cette pathologie induit notamment de nombreux troubles de la représentation dans l'espace. Néanmoins, elle ne l'empêchera pas de réussir au cours de sa scolarité, dans d'autres domaines, tel que celui du langage.

Contexte

Contexte médical :

Au début du 20ème siècle, toute perturbation motrice était désignée de “maladresse congénitale”, et ce n’est que dans les années 60 que le terme de dyspraxie apparaît. Le statut de handicap étant par ailleurs reconnu en 1975. La planotopokinésie fait partie des dyspraxies. Le terme vient du grec « topos » (lieu), « planum » (plat) et « kinésie » (se mouvoir), exprimant le fait de pouvoir « naviguer sur un plan comportant des lieux ». La pathologie désignerait donc par exemple l’impossibilité de dresser un trajet sûr et cohérent entre ces lieux. Elle a été décrite pour la première fois par Pierre Marie en 1924, et désignée par Hécaen et ses collaborateurs en 1972 sous le nom de « perte des notions topographiques », soit l’incapacité de s’orienter sur une carte. On parle désormais davantage d’agnosie spatiale, désignant à la fois des troubles sensoriels (visuels, auditifs, tactiles) et des troubles dans la perception motrice de l’espace. Le terme utilisé aujourd’hui est donc plus large, il prend en compte l’échelle de l’individu (sa représentation corporelle) ainsi que sa représentation dans l’espace.

Contexte historique, social (années 60-70) :

Plusieurs événements historiques sont présentés par Vincent, qui a l'air marqué par ces derniers. On retrouve notamment la guerre du Vietnam, se déroulant de 1955 à 1975, opposant le Nord (soutenu par le bloc de l’Est) et le Sud (soutenu par le bloc de l’Ouest, dont la France). Aussi, l’assassinat du 5 juin 1968 de Bob Kennedy, frère de J.F Kennedy est évoqué. Enfin, on nous cite également mai 68, une période de révolte politique et sociale en France ayant émergée d’un mouvement étudiant et durant laquelle se déroulent de nombreuses manifestations, grèves.

Éléments structurants du film

  • Images de reportage : Oui.
  • Images en plateau : Non.
  • Images d'archives : Oui.
  • Séquences d'animation : Non.
  • Cartons : Oui.
  • Animateur : Non.
  • Voix off : Non.
  • Interview : Non.
  • Musique et bruitages : Non.
  • Images communes avec d'autres films : Non.

Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?

Les différentes approches réalisées par la caméra nous proposent un focus particulier, centré sur Vincent et ses apprentissages. On y retrouve de nombreux gros plans, notamment de son visage pour saisir ses émotions, ou de ses mains pour mettre en évidence la tenue de son pinceau et de son stylo. La coordination de ses gestes est également mise en avant. Les émotions ressenties par l’enfant semblent nous parvenir au travers des différents exercices, filmés les uns à la suite des autres. Nous pouvons alors suivre ses instants de réussite, d’échecs, mais aussi constater sa persévérance, malgré la répétition de certaines tâches difficiles. Le regard du spectateur est orienté par de nombreux plans rapprochés. En effet, nous voyons les professionnels de santé et Vincent côte à côte, travaillant ensemble sur un même exercice. Cela permet se placer en tant qu’observateur expérimental, qui suivrait sa rééducation.

Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?

Ces deux domaines sont présentés comme des outils indispensables pour comprendre et analyser les différents comportements et pathologies associés à un individu, quel que soit son âge. On nous met en exergue de multiples exercices proposés par différents professionnels de santé, tels que des psychologues, docteurs ou encore rééducateurs spécialisés dans le calcul. Ces derniers permettent d'identifier les lacunes potentielles, ainsi que les acquis utiles au maintien psychologique de l'enfant. La prise en charge du trouble de Vincent a duré 3 ans, ce qui illustre une rééducation longue et nécessitant beaucoup d’efforts de la part du patient. Le corps médical doit savoir proposer une prise en charge adaptée aux besoins du patient et de ses troubles associés. Ici, la rééducatrice n’est pas présentée comme une personne froide et distante, mais comme une figure bienveillante et encourageante qui incite l’enfant à se dépasser. En effet, à plusieurs reprises dans le film, nous voyons Vincent sourire et s’impliquer pleinement dans les activités que lui propose la rééducatrice. Dans ce film, la promotion de la santé ainsi que la prévention ne sont pas mises au premier plan. De fait, le spectateur assiste aux séances de rééducation du jeune Vincent. Cela peut être utile pour se faire une idée du déroulé d’une telle session, et se rendre compte de la diversité des exercices effectués par l’enfant. En revanche, permettre au spectateur d’observer les progrès de cet enfant, au fil de la rééducation, lui montre l’importance de la prise en charge dans ce genre de trouble. Ce film s’adresse davantage au corps médical : il peut être utile pour trouver une méthode de rééducation à effectuer dans ce même type de pathologie, notamment pour des praticiens néo-diplômés.

Diffusion et réception

Où le film est-il projeté ?

- Congrès international sur l'écriture, Padoue-Trevise, novembre 1983 (exposé de Marguerite Auzias).
- Bilbao, janvier 1984, Cours du Prof. Ajuriaguerra intitulé "Une forme de dyspraxie infantile : la planotopokinésie, aspects sémiologiques et abord thérapeutique."
- Exposition du 19 au 23 février 1986, Vérone : Communication, geste, parole, Centro italiano stidi i ricerche in psicologia e psicomotricia.

Communications et événements associés au film

Public

- Pour les professionnels de santé

Audience

Descriptif libre

Partie 1 : Observation de Vincent
Cette première partie dévoile l'anamnèse de Vincent. Un carton présente ses antécédents et les éléments de son premier bilan à 6 ans.

Celui-ci indique que Vincent à subi une encéphalite à 1 an, qu’il a marché à 22 mois et qu’il a eu un développement normal du langage.

Par la suite, un autre carton présente ses premiers examens qu’il a aussi effectués à 6 ans. Son niveau verbal est normal, sans déficit neurologique de la sphère motrice, mais il a une paratonie et une instabilité avec des difficultés praxiques. Par exemple, il échoue à l'exercice de la copie du carré et a une incapacité à dessiner un corps humain même avec l’aide d’un modèle, car il n’arrive pas à se représenter dans l’espace.

En termes d’imitation de gestes, il a le niveau d’un enfant de 4 ans au test de J. Berges er I. Lezine.

De plus, Vincent est un enfant émotif, anxieux, verbalisant très bien ses fantasmes : il n’a donc pas de trouble de la parole. Pour illustrer son état émotionnel, une photo est présentée sur laquelle il semble contrarié et frustré. Une adulte est penchée sur lui comme si elle voulait lui expliquer quelque chose. Suite à ces informations d'anamnèse, la prise en charge du garçon est présentée sur un carton : il est suivi depuis ses 6 ans et celle-ci a duré 3 ans.

La première année porte sur le soutien des apprentissages de la lecture et de l’écriture. La deuxième, est centrée sur la rééducation du calcul, l’éducation des praxies constructives et utilitaires de la grapho-motricité, avec relaxation et acquisition de repères posturaux. La troisième est similaire à la deuxième.
Suite à ces informations, de nombreuses photos de Vincent défilent lors de sa prise en charge. Sur la première, il est concentré sur sa peinture. Sur la deuxième, il peint avec une adulte, et sur les troisième et quatrième, il fait une activité avec des jetons. Sur la dernière, la caméra effectue un panoramique vertical afin de montrer en détail l’activité de Vincent. La cinquième photo nous montre le garçon qui écrit au tableau. Le but est de dévoiler quelques extraits de la prise en charge dans sa globalité, comme pour introduire le film.

Finalement, il est précisé que les images présentes dans cette vidéo ont été tournées pendant cette troisième année de prise en charge. Il maîtrise alors mieux ses émotions et possède une certaine aisance motrice. Au début de cette année, ses apprentissages scolaires sont corrects, la lecture et l’orthographe sont satisfaisants pour son âge et sa classe. Son écriture est nettement améliorée, le calcul reste toujours fragile mais il progresse, malgré certaines difficultés somato-spatiales encore très marquées, qui tendent à s’atténuer.

Le première séquence filmée nous dévoile Vincent qui ouvre une porte et qui entre dans une salle le sourire aux lèvres. La caméra est fixe et ne montre pas où va Vincent. Le but est de présenter le personnage principal de ce film (Vincent) ainsi que d'indiquer que la prise en charge commence. (1 min 55 - 4 min 35)

Partie 2 : Aspects sémiologiques
Un premier carton, indique qu'il s'agira d'aborder les aspects sémiologiques de la pathologie de Vincent. C'est-à-dire les signes et symptômes observés chez lui, pour diagnostiquer et évaluer sa pathologie.(4 min 36 - 13 min 39)

Dans un premier temps, une vidéo apparait sur laquelle l'enfant écrit. La caméra zoome sur ses mains comme pour montrer au spectateur qu’il faut regarder la tenue du stylo (correcte) et la façon dont il écrit. En effet, on cherche à analyser l’orthographe et l’écriture de l’enfant.
Après la vidéo, son travail d’écriture défile et on peut voir sa production : “je respire le doux parfin”. On nous montre ensuite une autre production, cette fois avec des mots écrits (“du file, un pommier, des fleurs, un journal, des chevaux, le facteur vien, la porte ouverte sur le jardin”). Certains commentaires inscrits sur sa feuille de travail nous indiquent qu’il a un niveau d’orthographe normal pour son âge ( 8 ans) en classe de CE1 même s’il fait quelques fautes comme “parfin” au lieu de “parfum”.
Suite à ce travail, il est précisé sur un carton que Vincent s’est appliqué pour cette tâche d’orthographe. De plus, la qualité de son écriture varie selon son état émotionnel et affectif, au moment précis où il écrit. Lorsqu’il écrit sur un sujet socio-politique qui lui tient à cœur, il fait plus de fautes que lorsqu’on lui dicte simplement des mots. S'ensuit une production de Juin 1968 : “je veu que de gaule parte, je veu que pompidou parte, je veu que la grève parte, que dans paris il y a la pai, que veule les étudiante, qu’on ouvre la Sorbonne et que les SRS arête, bob quénédi est mor le jeudi 6 juin 1968”. Ici, il semble tellement passionné par ce qu’il écrit, que les fautes sont nombreuses et que la qualité de son écriture est altérée. C’est d’ailleurs pour cela qu’un carton reprend son texte pour que cela soit lisible. (4 min 39 - 6 min 17)

Dans un second temps, la caméra met en avant une image avec un enfant dessiné dessus, introduisant le second exercice, un test sur schéma corporel. Le but est d’assembler les différents membres d'un bonhomme, sans modèle (évocation en modèle absent). Vincent a effectué cette tâche lorsqu’il avait 7 ans, au début de la 3ème année de prise en charge. Tout d’abord, il n’arrive pas à assembler le modèle; sa reconstitution est peu satisfaisante. Cela montre bien que Vincent n’a pas la notion de schéma corporel à ce moment-là. Dans la vidéo suivante, l'enfant refait l’exercice un an plus tard et y arrive beaucoup mieux (il a 8 ans). En effet, la rééducation parait efficace, il fait des progrès, même s'il y a une inversion entre le torse et le bassin.
Ensuite, le test sur le schéma corporel continue avec la construction d'un bonhomme, avec modèle, au même moment que la vidéo précédente. Vincent est très concentré, il prend le temps de bien voir le modèle mais n’arrive pas à le reconstituer. Il y a quelques erreurs, notamment au niveau des articulations des coudes et des genoux. Mis à par cela, il n’a pas inversé le torse et le bassin, ce qui peut laisser penser que le modèle l’aide.
À la suite de cette tâche, il est demandé à Vincent de dessiner un bonhomme à l’aide d’un stylo. La caméra recule comme pour nous montrer sa position et son attitude, avant de zoomer sur le bonhomme. On peut voir que les éléments essentiels sont présents, malgré une surreprésentation des mains par rapport aux autres membres. Par exemple, les pieds sont très peu dessinés (un trait seulement).
Cependant, l’aspect important à souligner est la présence des sourcils que bon nombre d’enfants pourraient oublier. Cela peut être dû à l’importance de l’expressivité dans sa pathologie. En revanche, la bouche n’est pas présente (alors que dans son cas le langage n’est pas touché). Il a dessiné de nombreux boutons sur le corps, peut-être a-t-il voulu faire référence à un de ses camarades qui avait la varicelle. La caméra effectue un panoramique vertical du dessin afin de mettre les détails en avant. Le bilan en bas de page conclut : “niveau de représentation : 6 ans”. Vincent a donc un retard de représentation dû à sa pathologie.(6 min 18 - 9 min 15)

Les tâches qui suivent portent sur des imitations de gestes et les gnosies digitales, qui s’effectuent toujours à la fin de sa 3ème année de prise en charge. Dans un premier temps, la caméra zoome sur des mains de femme, qui semble montrer le modèle du geste à effectuer, puis sur celles de Vincent. On peut voir que l’imitation des gestes de la main est assez grossière, ses doigts restent accolés. Dans un second temps, la caméra effectue un plan moyen sur lequel on voit l’adulte et l'enfant qui tente de reproduire le geste que la femme lui montre. Cette fois, on peut voir leur interaction et l’attitude de Vincent. Il est concentré et veut bien faire mais ne parvient pas à croiser ses mains comme demandé.(9 min 16 - 9 min 52)

L'exercice qui suit est un dessin du contour de sa main au stylo. Vincent est toujours aussi concentré. Son dessin est réussi mais lorsqu’on lui demande de le refaire sans modèle (l’adulte cache sa main gauche avec une feuille de papier), il n’y arrive pas. Les doigts sont en forme pointue et de petite taille, avec peu d’espace entre eux : le dessin n'est pas réaliste.(9 min 53 - 10 min 38)

Le test suivant est celui d’une copie d’une figure complexe: la figure de Rey. Elle est posée en face de Vincent et le but est de la recopier. La caméra zoome sur l'enfant : il est soucieux et concentré. Cependant, cette tâche n’est pas bien réussie. En effet, il y a un manque cruel de précision en plus d’un ajout de formes. Un carton indique que la figure est produite à l’âge de 8 ans et 4 mois, pourtant le niveau de sa prestation est celle d'un enfant de 4 ans. Il se réduit à un schème familier, celui de la maison. Les images suivantes montrent des dessins de Vincent. Un carton montre "un dessin d’évocation" de celui-ci lorsqu’il a 8 ans. Cela est censé être un avion mais la ressemblance n’y est pas. S'ensuit le dessin d’une bicyclette, inspiré cette fois-ci d'un modèle. Le jeune garçon apporte de l’attention aux détails. Il dessine notamment le dérailleur, la lampe, la chaîne, mais l’échelle de dessin est assez incorrecte (la selle derrière la roue par exemple). Il a une mauvaise représentation de l’espace et dispose les éléments dans le désordre. (10 min 39 - 11 min 52)

Le dernier test de cette partie est celui du laçage. L’adulte apporte une chaussure avec les lacets défaits à Vincent. Il tient les lacets correctement au début, jusqu’au passage de la petite boucle autour de la grande. Quand il tire à la fin, le lacet se défait complètement. Plus le temps avance, plus ses mains s’éloignent de la base du lacet, ce qui rend la manipulation presque impossible. Après plus de trois tentatives, il n'y a toujours pas d'amélioration. Durant cette manipulation, les protagonistes parlent. Il est possible de supposer des encouragements de la femme qui accompagne Vincent. La caméra maintient un plan moyen pendant l'intégralité de la manipulation, sauf à la fin. Le zoom sur les lacets défaits insiste sur les difficultés de l’enfant à faire une tâche pourtant simple pour son âge.(11 min 53 - 13 min 39)

Partie 3 : Abords thérapeutiques
L’apport et le soutien d’une rééducation de l’écriture polyvalente.(13 min 40 - 33 min 41)

On débute par une relaxation des membres inférieurs, supérieurs, et de la tête. L’adulte lui demande de fermer les yeux et la caméra zoome sur le visage de l’enfant pour montrer qu’il se détend. Nous remarquons dans cette séquence qu'il a plus de facilité à mouvoir ses membres supérieurs que ses membres inférieurs. En effet, ses jambes sont rigides mais ses bras sont détendus.(13 min 55 - 15 min 28)

Ensuite, Vincent effectue une peinture en compagnie de l’observatrice. Il peint de manière peu délicate et maladroite. Il ne s’applique pas mais la tenue du pinceau reste correcte. Par ailleurs, il recherche les couleurs et effectue des dégradés de vert. Il développe une organisation, puisqu’il part du centre pour aller vers la périphérie : il y a une logique dans ses tracés. À la fin de l’exercice la caméra filme les nombreuses œuvres de Vincent. Celles-ci sont similaires, avec des formes plutôt circulaires et des couleurs variées. L’observatrice les dépose doucement et la caméra effectue un plan fixe et global des peintures, ce qui laisse le temps de les analyser.
Par la suite, il peint une maison en s’appliquant. Celle-ci est très reconnaissable avec nombre de détails, tel que celui de la fumée de la cheminée. De plus, les couleurs sont cohérentes (le tronc de l’arbre est associé à sa couleur marron). On remarque des échanges verbaux entre lui et l’adulte grâce au plan moyen de la caméra, qui filme les deux protagonistes.(15 min 28s - 18 min 40s)

La séquence suivante nous montre les tracés graphiques de Vincent. L’adulte lui retrousse les manches et commence à former des cercles en lui prenant la main. Elle lui présente le geste à suivre. Lorsqu’elle lui lâche la main, il continue en diminuant nettement la taille du cercle. La caméra zoome sur sa main pour que nous puissions observer la tenue de son crayon qui n’est pas acquise. Cependant, l’observatrice le corrige plusieurs fois. Dès lors, ses traits deviennent plus précis et il finit par réussir. Le jeune garçon paraît amusé et enthousiaste, il prend l'activité très à coeur mais n’est pas découragé ou vexé lorsqu’il n’arrive pas à bien positionner ses doigts sur son crayon.(18min 41s - 19min 43s)

On assiste ensuite à un exercice de repérage spatial. L’adulte commence par nommer le nom des doigts de Vincent. Ensuite, il en lève un et l’enfant doit lever le même. Il lui faut un temps de réflexion pour montrer le majeur, mais globalement, il a conscience de la position de ses propres doigts.(19 min 44s - 20 min 10s)

La séquence suivante montre Vincent, filmé dans un plan large. Il est de dos et écrit au tableau. La caméra zoome pour montrer le texte : “il était un petit chat qui s’appelait poussy”. La suite est peu lisible, mais il n’y a pratiquement pas de faute d’orthographe.(20 min 11s - 20 min 50s)

Ensuite, un carton présente les divers exercices qui vont suivre : rapports topologiques (exercices tirés de J. PIAGET : “la représentation de l’espace”), orientations & directions, repérages corporels, laçage. Le premier exercice de cette partie est donc une reconnaissance de formes à l’aveugle. Elles sont étalées devant lui (ronds, triangles..). En parallèle, l’adulte lui donne les mêmes formes mais il ne peut pas les voir. Il doit les reconnaître au toucher et trouver leur jumelle parmi celles étalées devant lui. C’est un exercice qui l’amuse et il réussit le test.(20 min 51s - 22 min 22s)

Par la suite, Vincent tente d’assembler une maison. C’est un jeu de construction dans lequel il doit visser un toit sur une maison en bois. Il semble y arriver bien que l’exercice soit très court.(22 min 22s - 22 min 52s)

Celui qui suit est similaire au premier. Cette fois, c’est une reconnaissance et reproduction d’une suite de formes rondes à l’aveugle. Vincent doit reproduire face à lui un assemblage seulement en le touchant. Il le manipule plusieurs fois et finit par regarder. Il a correctement aligné les formes. Cependant, elles ne sont pas dans le bon sens : le modèle est plutôt penché en diagonale tandis que celui de Vincent est assez droit et à la verticale. Nous pouvons dire que la direction n’est pas respectée mais que l’alignement est correct.(22 min 53s - 24 min 01s)

Ensuite, nous assistons à une reproduction de formes avec 2 stylos. L’observateur crée un angle indiquant une direction. L’enfant y arrive lorsque les stylos sont dirigés vers l’avant, vers l’arrière ou vers la gauche, mais se trompe lorsqu’ils sont dirigés vers la droite. Le jeune garçon a du mal à s’orienter malgré les indications de la femme, qui lui montre la direction avec ses bras. Cependant, la tâche est réitérée, et il finit par y arriver avec l'aide de l’adulte, qui lui explique avec patience la direction. Ceci montre que la pratique de la rééducation demande du temps et de la répétition. (24min 02s - 26min 28s)

Un autre exercice est réalisé mais cette fois-ci sans crayon. Vincent utilise ses bras et doit imiter les mouvements de l’adulte. Par exemple, la femme fait un "V" avec ses bras et l’enfant doit l'imiter. Il effectue l'exercice sans difficulté. On suppose que c’est une tâche de repérage dans l’espace avec le corps.(26min 29s - 26min 36s)

Ensuite, Vincent effectue un exercice de classification. Il doit associer les images de tous les personnages qui lèvent un bras en diagonale puis les images de tous les personnages qui lèvent un bras à la verticale en cachant l’autre etc… Il obtient 4 groupes différents qui ont la même position des bras. On peut donc dire qu’il a réussi cet exercice. Il semble être en lien avec le précédent. En effet, cela concerne des positions de membres dans l’espace mais cette fois sur des personnages. Vincent est en train de travailler l’organisation corporelle et la conscience de la position du corps dans l’espace. Ce sont des éléments altérés par la planotopokinésie.(26 min 37s - 26 min 55s)

L’exercice suivant est travaillé à l’aide d’horloges. Il consiste à replacer la grande et la petite aiguille comme sur le modèle de l’adulte. Vincent y arrive bien. Cet exercice porte davantage sur la position des aiguilles que sur le temps. En effet, ces horloges sont neutres et n’ont pas d’heure ou de minute.(26 min 56s - 27 min 16s)

Ensuite, nous retrouvons l’exercice des crayons pour le travail de l’orientation. Cette fois-ci Vincent semble plus à l’aise. Il y arrive et l’adulte le félicite. En effet, il arrive du premier coup à les mettre dans la bonne direction.(27 min 17s - 27 min 55s)

S'ensuit un travail sur le temps et sur la position des aiguilles. En effet, les horloges sont plus petites avec des nombres inscrits dessus (heures et minutes) mais Vincent y arrive. La caméra zoome sur son visage pendant qu'il fixe l’objectif. Il semble un peu perturbé et cela est visible pour la première fois depuis le début du film.(27 min 56s - 28 min 58s)

Le prochain exercice s’effectue avec des fils de laine de différentes couleurs (rouge/bleue). L’adulte lui montre comment croiser les fils pour faire un nœud simple. Au début, il réussit à les croiser correctement, mais il rencontre ensuite un blocage malgré l'aide de l'adulte. À la fin, il semblerait qu'il est énervé mais la caméra coupe brusquement.(29 min - 30 min 32s)

Nous assistons ensuite à un nouvel essai de laçage sur une chaussure. Il réussit sans problème à réaliser la tâche contrairement au début du film. Il est confiant et reste concentré jusqu’au bout. Il y a un réel progrès de l’enfant, ce qui montre la qualité et l’efficacité de la rééducation. Il finit même par réaliser un double-nœud.(30 min 32s - 31 min 18s)

Il réessaie également la copie de la figure complexe (figure de Rey). Il y arrive mieux, elle est plus précise mais son niveau reste nettement inférieur aux attendus de son âge. La caméra effectue un plan fixe sur la figure. Il y est écrit “niveau inférieur à 5 ans”, alors que l’âge réel de l'enfant est de 9 ans. Ensuite, nous voyons les deux figures à côté pour pouvoir constater son évolution. Cette fois, il prend une seule couleur qui est celle du modèle, et il l'effectue dans le bon sens. Les traits sont plus précis et il a rajouté des détails.(31 min 19s - 31 min 50s)

Après cette comparaison, un carton nous introduit l’analyse des dessins de bicyclettes de Vincent lorsqu’il a 9 ans. Sur celui sans modèle, on constate des difficultés en termes de proportions. La barre transversale du vélo est représentée bien trop longue et les pédales sont difficiles à identifier. Malgré cela la présence des 2 roues, du guidon à l'avant, et la suggestion de la selle à l'arrière permettent d'identifier clairement l'objet comme une bicyclette. Le dessine le même objet à l'âge de 9ans sans modèle, après analyse critique du précédent. Il est fait au stylo ou au feutre noir et non plus au crayon à papier. Ainsi Vincent a amélioré la représentation des pédales et a même rajouté la chaîne. La barre transversale a été raccourcie, et la selle coloriée. Par la suite, plusieurs dessins datant d’un an auparavant défilent comme celui de l’avion et du hamster. Vincent a beaucoup évolué en 1 an, ses dessins sont nettement plus réalistes que lorsqu’il avait 8 ans.(31 min 51s - 32 min 33s)

Cette séquence est suivie d’un plan moyen sur l'enfant dont la qualité graphique est bonne, il se sent à l’aise avec la tenue de son crayon. Ensuite, son texte est présenté : “il y a vait une fois d’un chat qui s’appelait Poussy est la girafe s’appelai Bigoudi. Pour maman”. Il fait des fautes importantes pour son âge comme des erreurs de segmentation (“a vait) ou de conjugaison. La syntaxe est inexacte (“d’une fois”) mais sa graphie est correcte. S'ensuit un nouvel extrait à 9 ans qu'il écrit sans faute : “Mon cher ami. Je suis bien content de te voir jeudi. S’il fait beau nous irons nous promener au bois”. La caméra effectue un panoramique vertical pour insister sur le fait que Vincent a fait des progrès notables. Finalement, on nous présente une copie de Vincent à 13 ans (CM2). Il écrit très bien, il obtient de bons résultats scolaires et est finalement admis au collège. Cette séquence est la preuve que son trouble, pris en charge depuis trois ans lors de la vidéo, n'entrave pas totalement sa réussite académique, même s'il a quand même vécu un redoublement.
Finalement, le bulletin de notes de Vincent est affiché : il est admis dans le secondaire et finit 6ème de sa classe. Finalement, cela prouve que sa rééducation lui a été bénéfique.(32 min 33s - 33 min 41s)

Notes complémentaires

Encéphalite : inflammation du cerveau causée par une infection directe (l'encéphalite aiguë) ou par une réaction immunologique à une infection.

Paratonie : d'après le CNRTL, “anomalie de la contraction musculaire dans laquelle le muscle se contracte plus ou moins au lieu de se relâcher”, c'est donc une forme d’hypertonie.

Praxie : Adaptation du mouvement au but recherché notamment grâce à une coordination motrice, visuelle et spatiale.

Somatognosie : connaissance que nous avons de notre corps et des relations entre les différentes parties de ce dernier (conscience de la main gauche et droite par exemple).

Agnosie somato-spatiale: agnosie spatiale qui entraîne une difficulté à se représenter une scène dans sa globalité ou de localiser un objet dans l’espace pour le saisir.

Dyspraxie : selon l’Assurance Maladie, “la dyspraxie de l’enfant correspond à une difficulté à réaliser certains gestes et actions volontaires. Elle affecte par exemple la capacité à se situer dans l’espace et/ou la coordination des mouvements. Elle est responsable de troubles des apprentissages scolaires. Elle est due à un dysfonctionnement de la commande cérébrale des mouvements.” La dyspraxie se manifeste par 2 types de troubles : les troubles visuo spatiaux de la dyspraxie et les troubles moteurs ou Trouble d’Acquisition de la Coordination (TAC).

Références et documents externes

Assurance Maladie CNTRL

Contributeurs

  • Auteurs de la fiche : Agathe Nantua, Clément Troussard, Louise Bonal-D'Ovidio, Mathilde Grinfeder, Romane Morel