Le film suit une séance de consultation. Quelques cartons introductifs présentent le cas clinique qui va suivre. Le film est diffusé sans musique et sans commentaires en voix-off.
Cartons introductifs
* « La projection de ce film est strictement réservée au corps médical »* Les Laboratoires Delagrange présentent* Une promotion du G.E.R.C.E.P. (Groupe d’Etudes et de Réalisations Cinématographiques pour l’Enseignement de la Psychopathologie) * Réalisation Sciencefilm* Séméiologie psychiatrique* Une série de films d’enseignement* Professeur agrégé Thérèse Lemperière - Docteurs André Féline et Bertrand Samuel Lajeunesse* Travail de la Clinique des maladies mentales et de l’encéphale – (Professeur P. Pichot) – Centre psychiatrique Sainte-Anne* Symptomatologie mélancolique.* 1. Forme simple – Malade de 62 ans ; accès mélancolique au cours de l’évolution d’une psychose périodique ayant débuté par un épisode maniaque.[…]* 2. Expression délirante – (Idées de damnation)
Film
Le film est composé de deux parties, chaque partie correspond à un entretien avec une patiente.
Dans une pièce sans bureau, une femme d'une soixantaine d'années entre puis s'assoit en face du médecin (un homme) en blouse blanche. Le médecin pose des questions par rapport à la dépression dont souffre la patiente. Elle exprime sa perte d'envie de faire quoi que ce soit, son ennui, sa absence de volonté. Elle explique qu'elle est sombre, qu'elle ne rit plus, qu'elle malheureuse. Comme dans d'autres films de la série "Séméiologie psychiatrique", la patiente exprime son incompréhension par rapport à son ressenti et aux causes de sa souffrance. Elle explique que son état actuel est une rechute de sa dépression et fait référence au suivi médical avec le médecin qui l'interroge ("Je crois que vous m'aviez donné du Tofranil à ce moment là..."). A la fin de cette séquence, la patiente explique qu'elle "est vraiment désolée, [il] l'avait si bien remontée... Pourquoi ça vous retombe dessus cette chose-là [la dépression] ?"
Dans la seconde séquence du film, on aperçoit une femme âgée, vêtue de noir, entrer dans la pièce sans bureau. Elle marche péniblement jusqu'à la chaise qui lui est destinée. Elle s'y assoit et dit immédiatement au médecin, avant toute question de celui-ci : "Docteur, je suis certaine d'être maudite. Pour l'éternité, puisque l'esprit ne meurt pas". La femme regarde fixement le médecin. Son expression est anxieuse. Elle explique qu'elle ne fait plus rien et qu'elle n'a plus goût à rien. Elle ne pense qu'à cette damnation dont elle se sent victime. Elle évoque sa fille, mais "c'est comme si elle n'en avait plus" depuis qu'elle est convaincue de cette damnation. La patiente est presque immobile et s'exprime avec efforts, ce qui fait écho à l'impossibilité qu'elle évoque pour entreprendre quoi que ce soit dans la vie de tous les jours. Elle semble montrer qu'elle se trouve dans une grande détresse, puisque "même la mort ne pourra pas [la] délivrer". La femme part en s'excusant de ne pas pouvoir en dire plus...
Fonds Eric Duvivier code 359 K.