Service de santé, Armée d'orient, hôpital princesse Léon Narischkine à Salonique (1916)

De Medfilm



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Titre :
Service de santé, Armée d'orient, hôpital princesse Léon Narischkine à Salonique
Série :
Année de production :
Pays de production :
Durée :
07 minutes
Format :
Muet - Noir et blanc - 35 mm
Langues d'origine :
Sous-titrage et transcription :
Sociétés de production :
Archives détentrices :

Générique principal

« Guerre 1914-15-16; Édition de la Chambre syndicale Française de la Cinématographie; Vues prises avec l’Autorisation Militaire »

Contenus

Sujet

L’hôpital militaire de Salonique (Grèce) sur le front d'Orient en 1916, où œuvre la princesse Léon Narischkine.

Genre dominant

Documentaire

Résumé

L’hôpital militaire de Salonique accueille de centaines de blessés du Front d’Orient. Les médecins et chirurgiens qui y travaillent reçoivent le concours de la « princesse Léon Narischkine » qui, comme eux, se dépense sans compter dans le soin du corps et des âmes en participant aux opérations et en visitant les soldats. L’hôpital reçoit aussi la visite d’enfants grecs qui viennent y récupérer de quoi manger. Certains blessés sont évacués vers la France tandis que la princesse quitte l’hôpital en compagnie de « l’Amiral de Robeck ».

Contexte

L’Armée Française d’Orient (AFO) a été créée en 1915 pour venir en aide à la Serbie, sur le point d’être attaquée par la Bulgarie après la défaite aux Dardanelles qui s’est déroulée du 25 avril 1915 au 9 janvier 1916. Cette bataille a été l'une des grandes victoires ottomanes durant la Première Guerre mondiale au prix d’un bilan d'environ 252 000 morts du côté franco-anglais et entre 218 000 et 251 000 morts du côté ottoman [1]. Suite à cette défaite s'organise à partir du 5 octobre 1915 un nouveau front à Salonique (Thessalonique), dont le port sert de point logistique aux des Armées Alliées d’Orient (AAO) qui, outre les Français, regroupent des troupes britanniques, serbes, italiennes, russes et grecques, soit 400 000 soldats en 1916. Les opérations consistent dès lors à soutenir l'armée serbe face à l'invasion du pays, notamment grâce aux troupes évacuées des Dardanelles, à reconstituer cette armée serbe après sa défaite en Albanie, et à retenir les troupes des Empires centraux et des Bulgares en les fixant, mission devenant essentielle surtout après que la Russie ait signé un cessez-le-feu le 4 décembre 1917. C'est cette alliance qui, sous le commandement de Louis Franchet d’Esperey (Français), met en échec l'armée bulgare et provoque sa capitulation le 29 septembre 1918, mène la reconquête de la Roumanie et de la Serbie et pénètre en Autriche-Hongrie.

Dans l’opinion française les soldats de l’Armée d’Orient sont considérés comme des soldats qui ne font pas réellement la guerre, ils sont dénigrés par Georges Clemenceau qui les qualifie sarcastiquement de « Jardiniers de Salonique » et considérés comme déserteurs par certains.


Léon Narichkine (1785-1846) est un aristocrate russe qui s'est notamment illustré lors de la campagne de Russie menée par Napoléon Ier. Il descend d'une famille russe ancienne et respectée, longtemps présente à la cour du tsar de Russie. Il épouse Olga Potocka (1802-1861) et ensemble, ils ont une fille, la princesse Sophie (1829-1894). Le fait que l'hôpital militaire porte son nom est très probablement un choix du commandement du corps expéditionnaire russe en poste à Salonique, car il est un héros des guerres napoléoniennes en Russie.

D'après le Journal des débats politiques et littéraires daté du 14 novembre 1916, la princesse Alexandra Narichkine, directrice de l'hôpital de Salonique, est « d'une grande intelligence, d'une activité infatigable et d'un dévouement absolu ». Elle a « contribué puissamment à l'organisation d'un hôpital qui porte son nom, a prêté son concours le plus précieux aux chirurgiens dans l'accomplissement de leur service et pendant l'incursion des aéroplanes et zeppelins ennemis, n'a pas quitté un instant les blessés de son hôpital, qu'elle encouragé par ses paroles et son attitude ». [2]

Éléments structurants du film

  • Images de reportage : Oui.
  • Images en plateau : Non.
  • Images d'archives : Oui.
  • Séquences d'animation : Non.
  • Cartons : Oui.
  • Animateur : Non.
  • Voix off : Non.
  • Interview : Non.
  • Musique et bruitages : Non.
  • Images communes avec d'autres films : Non.

Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?

Le film met l'accent sur l'hôpital (réfectoire, bloc opératoire, baraques servant de chambres, jardins) et l’activité qui y règne, sur les soins médicaux apportés aux patients, sur le rôle de la princesse Alexandra Narischkine et, dans une moindre mesure, la population locale (séquence avec les enfants grecs). Il met aussi en avant l’Armée française d’Orient qui est dénigrée par certains politiques et montre ainsi au public français que leurs soldats se battent sur de multiples fronts.

Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?

La santé et la médecine sont représentées par l’hôpital et le corps médical et ce de trois manières différentes : l'organisation de l'hôpital avec des lieux différents ayant chacun une fonction différente, l'opération chirurgicale visant l'amputation d'un pied gauche et l'implication de l'hôpital dans le domaine civil à travers la séquence avec les enfants grecs qui ne sont pas traités de la même manière que les blessés. Il est ainsi possible d’observer comment sont organisés les hôpitaux. La médecine est également représentée à travers une opération d’amputation de ce qui semble être une jambe. Nous ne voyons en revanche pas le détail de l’opération mais nous pouvons observer quels sont les soins immédiats apportés : la cautérisation de la plaie et le bandage très conséquent qui est posé après l’opération.

Diffusion et réception

Où le film est-il projeté ?

Cinémas civils et militaires.

Communications et événements associés au film

Public

Grand public.

Audience

Descriptif libre

[00’00]

Plan panoramique. L’hôpital militaire de Salonique est constitué d’un grand bâtiment principal et de plusieurs baraquements séparés par des allées où circule du personnel médical.

[00’55]

Plan d’ensemble. Un blessé est transporté par deux hommes vers la salle d'opération. Plan panoramique. Le personnel médical présent prépare son intervention. Au milieu de celui-ci, une femme qui se déplace à une table d’opération où est allongé un blessé.

[01’42]

Plan rapproché poitrine. Cette femme est la princesse Alexandra Narisckine, infirmière de guerre. Elle sourit à la caméra. Plan rapproché taille. Elle assiste le chirurgien lors d'une opération (amputation du pied gauche).

[03’16]

Plan d’ensemble. Visite dans une salle de repos. Le personnel médical y prend soin des patients. L’objectif de la caméra se déplace vers la gauche. Si les blessés sont nombreux, le personnel mobilisé pour les soigner correctement l’est aussi.

[03’30]

Plan panoramique. Les blessés prennent leur repas au réfectoire. Beaucoup ont une main ou la tête bandée. Le personnel encadrant qui assure le service à table. Plan d’ensemble. Malgré leurs blessures, les soldats mangent et boivent.

[04’00]

Autre plan d’ensemble. Dans la cour de l’hôpital, les membres du service de santé militaire jettent de la nourriture à une cohorte d'enfants grecs. À travers cette image est montré le fait que l'armée prend aussi soin des civils, mais pas de la même manière que des soldats blessés.

[04’26]

Nouveau plan panoramique. Les membres du personnel médical, dont la princesse Alexandra Narischkine, s’offrent un moment de repos dans les jardins. Aucun blessé n'est présent avec eux.

[05’08]

Plan moyen. Deux blessés français partent pour la France dans un camion de l'armée. Des civils et des soldats viennent les saluer au moment du départ. La caméra reste fixée sur le camion et les blessés à l'intérieur.

[05’57]

Autre plan moyen. La princesse Alexandra Narischkine , maintenant en civil, quitte l'hôpital militaire au côté de l'Amiral John De Robeck (1862 - 1928), officier de la Royal Navy, composante maritime de l'armée britannique qui a été un des acteurs de la défaite des Dardanelles due en partie aux erreurs stratégiques et aux hésitations du commandement britannique.

[06’35]

Notes complémentaires

Références et documents externes

BERNACHOT Général , Les armées françaises en Orient après l’armistice de 1918, Imprimerie nationale, Paris, 1970
BLED Jean-Paul , L'agonie d'une monarchie : Autriche-Hongrie 1914-1920, Taillandier, Paris, 2014
ERICKSON Edward, Ordered to Die: A History of the Ottoman Army in the First World War, Greenwood Publishing, Westport, 2001
FASSY Gérard , Le commandement français en Orient (octobre 1915 - novembre 1918), Economica, Paris, 2003
FISCHER Fritz , Les Buts de guerre de l’Allemagne impériale (1914-1918), Paris, Editions de Trévise, 1970
LACRAN Alain et FERRANDIS Jean-Jacques, Le service de santé aux armées pendant la Première Guerre mondiale, édition LBM, Paris, 2008
LE MOAL Frédéric , La Serbie du martyre à la victoire. 1914-1918, Éditions SOTECA, Paris, 2008
LORY Bernard , « Une Guerre invisible ? La mémoire de la première guerre mondiale en Bulgarie », Guerres mondiales et conflits contemporains, vol. 4, n° 228,‎ 2007, p. 37-49
MIQUEL Pierre , Les poilus d'Orient, Fayard, Paris, 1998
MOTTE Martin , « La seconde Iliade : blocus et contre-blocus au Moyen-Orient, 1914-1918 », Guerres mondiales et conflits contemporains, vol. 2, no 214,‎ 2004, p. 39-53
NICOLLET-MILOS Charlotte , « Les Cobourg de Bulgarie à l’épreuve de la grande guerre », Guerres mondiales et conflits contemporains, vol. 4, no 264,‎ 2014, p. 53-66
OLIER François et QUENEC'HDU Jean-Luc, Hôpitaux militaires dans la Guerre 1914-198, tome 5, Front du nord-est et armée d’Orient, édit. Ysec Louviers, Paris, 2016
SCHIAVON Max , Le front d'Orient : Du désastre des Dardanelles à la victoire finale 1915-1918, Taillandier, Paris, 2014

Contributeurs

  • Auteurs de la fiche : Julie Goetz, Reynald Derain