Relève et transport des blessés à l'avant, brancardiers, postes de secours en 1916 (1916)

De Medfilm



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Titre :
Relève et transport des blessés à l'avant, brancardiers, postes de secours en 1916
Année de production :
Pays de production :
Durée :
17 minutes
Format :
Muet - Couleur - 35 mm
Langues d'origine :
Sous-titrage et transcription :
Archives détentrices :

Générique principal

« Guerre 1914-1918 »

Contenus

Sujet

L'organisation des services d’évacuation des blessés du front et le long chemin des brancardiers jusqu’au poste de secours.

Genre dominant

Documentaire

Résumé

Le film présente les moyens sanitaires dont dispose l’armée française pour évacuer les blessés du front. Il montre ensuite le transport sur les brancards des blessés du front, des tranchées, vers les différents postes de secours. Les multiples exemples qui sont donnés permettent de constater les conditions dans lesquelles vivent les personnels des services sanitaires mais aussi les blessés eux-mêmes.

Contexte

En 1914, la France s’attendait comme les autres belligérants, à un conflit rapide. Les massacres de la guerre de mouvement ne parviennent toutefois pas à déterminer un vainqueur et, après la « course à la mer », le conflit se mue en guerre d’usure et les soldats s’installent dans les tranchées. Toutefois, les commandements pensent toujours pouvoir percer le front et reprendre la guerre de mouvement. La guerre de tranchées ne signifie donc pas la fin de l’offensive. Face à un conflit qui s'installe dans la durée, les armées s’organisent afin de pouvoir gérer le nombre élevé de blessés venant du front. La France est peu préparée à cet égard et les services de santé doivent parer au plus pressé. Une véritable organisation émerge alors avec des brancardiers venant chercher les blessés dans les tranchées afin de les charger sur des ambulances (des charrettes améliorées pour le transport des blessés). Celles-ci les amènent dans les différents hôpitaux militaires de l’arrière via des centres de triages.

La guerre de position dans les tranchées est le point culminant de la Première Guerre mondiale. La mortalité à ce moment est au plus haut et les batailles en cours sont parmi les plus meurtrières de l’histoire de l’humanité. En 1916, le conflit entre la France et ses alliés contre les empires allemands et austro-hongrois est dans sa deuxième année avec une puissance de feu sans cesse grandissante. Au début de l’année a vu le déclenchement de la bataille de Verdun, qui devient ce symbole le plus connu du conflit. Dans le même temps, l'état-major allemand est partagé entre ceux qui veulent poursuivre l'avancée vers l'est, après la série de victoires militaires, et ceux pour qui l'issue de la guerre se jouera nécessairement sur le front occidental.

Cette même année 1916 voit les Français et les Britanniques attaquer les Allemands dans la Somme entre le 1er juillet au 28 septembre. Cette bataille, marquée par l’apparition des chars d’assaut utilisés pour la première fois par les forces britanniques, est mentionnée dans le film par le carton « Cappy pendant l’offensive de Frise », autre nom de l’offensive de la Somme.

Les hommes des services sanitaires et de secours ont joué un rôle de plus en plus important tout au long du conflit, notamment les brancardiers, chargés du transport des blessés du champ de bataille vers les postes de secours. Ce sont ainsi des milliers de soldats qui seront évacués chaque jour sur des civières. C’est une énorme organisation, au déploiement complexe, qui est mise en place. Le transport des blessés est lent, les brancardiers doivent se frayer un chemin dans la boue des tranchées. Un brancard n’étant pas toujours à disposition, les blessés sont souvent transportés dans de simples toiles de tente empoignées aux quatre coins. La première étape est le poste de secours divisionnaire, situé dans la zone des combats, au plus près de la ligne de feu.

Ces postes ne sont pas équipés pour des interventions chirurgicales et ne peuvent prodiguer que les premiers soins nécessaires, tels que des injections antitétaniques, la pose de garrots de pansements d'attente ou la désinfection. C’est aussi un lieu de tri des soldats en fonction de la gravité de leurs blessures avant leur embarquement dans des camions-ambulances, qui les amènent dans la zone d’évacuation, dans de vrais hôpitaux.

Éléments structurants du film

  • Images de reportage : Oui.
  • Images en plateau : Non.
  • Images d'archives : Non.
  • Séquences d'animation : Non.
  • Cartons : Oui.
  • Animateur : Non.
  • Voix off : Oui.
  • Interview : Non.
  • Musique et bruitages : Non.
  • Images communes avec d'autres films : Non.

Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?

Le film retrace le parcours d’un blessé depuis les tranchées jusqu’à sa prise en charge dans un hôpital de l’arrière, il montre ensuite une succession d’infrastructures et de personnels, postes de secours et brancardiers.

Il s'agit de rushes associés sans véritable coupure, comme un bout à bout.
Le plan général dure suffisamment longtemps pour fournir toutes les informations que le réalisateur a voulu donner au spectateur.

Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?

Le film met en scène la médecine de guerre, avec des postes de secours mis en place dans des conditions difficiles. De plus, les blessures à soigner n’ont aucun rapport avec les blessures que les médecins peuvent rencontrer dans le civil, car il s’agit de blessures par balles ou provoquées par l’artillerie, avec le risque d’amputation qui en découle. Pourtant, bien que le film soit en noir et blanc, il n’y a aucune trace de sang, encore moins de membres arrachés par des obus. La possibilité d’une mise en scène ne peut pas être complètement exclue.

Le personnel médical, dévoué aux soins et à l’effort de guerre, est valorisé. La médecine développe une science de pointe, en plein développement. De plus, les postes de secours sont présentés avec un standard d’hygiène très haut.

C’est en mars 1915 que l’armée française établit la Section cinématographique de l’Armée (SCA) pour documenter la guerre, suite à un accord entre les quatre grands producteurs cinématographiques français (Pathé, Gaumont, Éclair et Éclipse). L’objectif est d’illustrer la force matérielle et morale de l’armée française, de promouvoir ainsi la puissance de la France et de documenter par l’image les destructions de l’armée allemande. Il s’agit aussi de présenter à la population la vie militaire quotidienne depuis les tranchées jusqu’aux équipements et aux institutions.

Diffusion et réception

Où le film est-il projeté ?

Cinémas d'exploitants, projections ambulantes.

Communications et événements associés au film

Public

Tout public, professionnels de la médecine, publics militaires.

Audience

Descriptif libre

Le transport des blessés

[00’00]

Carton d’ouverture « GUERRE 1914-1918 – RELÈVE ET TRANSPORT DES BLESSÉS À L’AVANT – Brancardiers, poste de secours en 1916 » en caractères rouges sur fond noir.

Deuxième carton : « Relève des blessés dans la tranchée de Quennevières ». Ce secteur a été le théâtre d’une bataille du 6 au 16 juin 1915 prolongée par de très lourds bombardements.

Plan d’ensemble. Deux brancardiers transportent un soldat allongé sur une civière pour le sortir d’une tranchée. Quelques instants après, deux brancardiers, accompagnés par un soldat portant un étui à pistolet au ceinturon – donc probablement un officier – sortent un deuxième blessé.

[01’04]

Plan moyen. Les brancardiers entourent ce blessé qui est déposé sur une civière. À noter que l’un d’eux porte un brassard de deuil à la manche gauche de sa vareuse. Leur officier dirige la manœuvre. Ils se mettent à quatre pour la lever et la fixer à un chariot de brancardage. Ils poussent ensuite le véhicule.

[02’14]

Nouveau plan d’ensemble. La civière est déposée du chariot. Les quatre brancardiers lèvent celle-ci pour la charger dans une ambulance automobile. La bâche est refermée et le véhicule part avec le blessé.

[03’44]

Autres plans d’ensemble. Le véhicule s’arrête devant une « ambulance ». Un premier puis un deuxième blessé en sont sortis sur des civières par des brancardiers et portés à l’intérieur du bâtiment, sans doute une ferme aménagée.

Deux enfants, un garçon et une fille tenant un seau chacun à une anse, observent la scène. Un soldat en blouse blanche, probablement un infirmier, leur fait signe de venir et serre brièvement sa main sur le bras gauche du garçon, lequel porte un calot (probablement donné par un soldat) pour le faire passer devant lui.

[05’41]


Les postes de secours

[05’41]

Carton « Poste de secours d’Offémont ». Nouveau plan d’ensemble. Un soldat à la tête bandée est amené sur une civière verticale à roues. Il se lève pour descendre dans le poste, suivi par d’autres blessés soutenus aux bras par les brancardiers. Le caractère provisoire de ce lazaret est souligné par la présence à son entrée d’un modeste drapeau à croix rouge.

[06’32]

Carton « Entrée du poste de secours de la Baraquette ». Plans moyens. Celle-ci se présente comme un tunnel souterrain renforcé par des troncs d’arbres et dont l'accès se fait par une rampe. Elle est empruntée par deux militaires portant des étuis à pistolet à leurs ceinturons – probablement des officiers – marchant avec des cannes. Deux soldats circulent dans la tranchée, l’un entre dans un abri puis en ressort. Des brancardiers transportant trois blessés sur des civières progressent dans la tranchée et entrent dans un autre abri. Ils sont suivis par trois soldats, dont l’un se déplace avec une canne, puis par d’autres brancardiers amenant d’autres blessés sur des chariots de brancardage. Le boyau semble relativement bas, mais les hommes peuvent y déplacer sans se courber, le port du casque assure la protection de leurs têtes et l’étroitesse de la tranchée n’interdit cependant pas le passage des chariots.

[09’29]

Plan d’ensemble. Des brancardiers prennent leur repas. Scène de la vie quotidienne.

[09’38]

Carton « Poste de secours de Cappy » (poste situé dans le secteur de la Bataille de la Somme). Deux hommes sortent du « Poste chirurgical » en discutant entre eux. Plan d’ensemble. Des soldats se promènent dans ce qui est apparemment une cour de ferme.

[10’24]

Autres plans moyens, plan panoramique et plans d’ensemble. Un soldat, un pansement autour de sa tête, est assis par terre, adossé contre une pile de sacs de sable. D’autres soldats sont debout à côté de lui. Au centre, une pancarte porte une inscription impossible à déchiffrer. Les soldats blessés se trouvent sur des brancards posés par terre et sont examinés par des membres des services sanitaires. L’un de ceux-ci se redresse pour rejoindre le groupe de soldats présent au second plan. D’autres membres des services sanitaires sont rassemblés autour de prisonniers allemands. L’atmosphère paraît détendue : blessés et responsables sanitaires sourient ; les prisonniers gardent un visage fermé. .

[11:32]

Carton « Poste de secours de Froissy ». Plan d’ensemble. L’entrée du poste qui arbore un drapeau français et celui de la Croix-Rouge. Le personnel se rassemble face à la caméra.

[11:59]

Carton « Entrée du poste de secours de Foucaucourt ». Plan moyen. Deux membres des services de santé posent devant l’entrée du poste qui apparaît très sécurisée avec des sacs de sable.

[12:13]


La vie dans les postes de secours

[12:13]

Carton « Groupe de brancardiers divisionnaire se rendant au poste de secours ». Plan d’ensemble. Passage d’une colonne de brancardiers à un croisement dans un village. Ils ne marchent pas au pas. Certains utilisent des vélos pour se déplacer, d’autres tirent des chariots pour transporter les blessées. Ils sont suivis par des ambulances à cheval.

[14:06]

Carton « Le poste de secours de Cappy pendant l’offensive de Frise ». Les brancardiers regroupés devant les maisons déchargent d'une ambulance automobile les civières sur lesquelles sont allongés des blessés puis les transportent à bras d'homme ou par des chariots.

[17:10]

Écran noir.

[17’25]

Notes complémentaires

Références et documents externes

BOUTET Marjolaine, NIVET Phillipe, La bataille de la Somme : l'hécatombe oubliée : 1er juillet - 18 novembre 1916, Tallandier, Paris, 2016.
DELAPORTE Sophie, Les médecins dans la Grande Guerre : 1914-1918, Bayard, Paris, 2003.
DENIZOT Alain, La bataille de la Somme : juillet-novembre 1916, Perrin, Paris, 2002.
LARCAN Alain, FERRANDIS Jean-Jacques, Le service de santé aux armées pendant la Première Guerre mondiale, Éditions LBM, Paris, 2008.
MAURES Louis, J’étais médecin dans les tranchées : août 1914 - juillet 1919, R. Laffont, Paris, 2008.
VIET Vincent, La santé en guerre, 1914-1918 : une politique pionnière en univers incertain, Sciences po, les presses, Paris, 2015.

Contributeurs

  • Auteurs de la fiche : Emmanuel Nuss, Olivier Boussong, Thomas Givaudan