Les expériences de l'académicien Pavlov (Opyty akademika Pavlova (Опыты академика Павлова)) (1939)

De Medfilm



Pour voir ce film dans son intégralité veuillez vous connecter.
Si vous rencontrez un problème d'affichage des sous-titres, veuillez essayer un autre navigateur.

Titre :
Les expériences de l'académicien Pavlov (Opyty akademika Pavlova (Опыты академика Павлова))
Année de production :
Pays de production :
Réalisation :
Conseil scientifique :
Durée :
11 minutes
Format :
Parlant - Noir et blanc -
Langues d'origine :
Sous-titrage et transcription :
Sociétés de production :
Archives détentrices :

Générique principal

Опыты академика Павлова
Сценарий и монтаж Б. Ф. Светозарова
Научная консультация проф. Л. А. Андреева и проф. Э. Г. Вацуро
Производство киностудии Мостехфильм 1939 г. по материалам Всесоюзного института экспериментальной медицины им. М. Горького

(Les expériences de l'académicien Pavlov
Scénario et montage par B. F. Svetozarov
Consultants scientifiques prof. L. A. Andreev et prof.E. G. Vatsuro
Production par le studio de cinéma Mostekhfilm en l'année 1939 sur la base des matériels de l'Institut pansoviétique de la médecine expérimentale M. Gorki)

Contenus

Sujet

Les expériences de l'académicien Ivan Pavlov sur les réflexes inconditionnels avec des oiselets et un chien, sur les réflexes conditionnels avec des chiens, sur l'activité nerveuse «haute » d'un singe et des malades schizophréniques.

Genre dominant

Documentaire

Résumé

Expériences avec des oiselets comme exemple de réflexe inconditionnel. Expériences avec des chiens comme exemple de réflexe conditionnel ; lien entre les réflexes conditionnés et inconditionnés dans ce contexte. Expériences avec un singe (chimpanzé Raphaël). Expériences avec des malades schizophréniques traités par le sommeil long.

Contexte

Pavlov précise les conditions d'apparition du réflexe dit conditionnel, qui, à la différence du réflexe inconditionnel dont l'apparition dépend de la seule présence de l'excitant absolu ou inné, dépend de la conjonction répétée d'un excitant absolu et d'un excitant neutre. Par exemple, si la présentation de la nourriture est accompagnée d'un bruit, ce bruit provoque à lui seul au bout d'un certain temps la salivation ; si le bruit n'est plus jamais accompagné de la nourriture, la salivation qu'il provoque diminue progressivement puis disparaît : c'est l'extinction du réflexe ; si la réaction de salivation est conditionnée à un son donné, on constate que des sons de fréquence voisine provoquent également la réaction : c'est ce que Pavlov appelle la généralisation.

On peut cependant obtenir que la réaction soit provoquée par le son initial, mais non par un son voisin, en faisant accompagner de l'excitant absolu le son original, mais non le son voisin. Pavlov parle de « synthèse » des excitations pour désigner le transfert de la capacité réactionnelle d'un excitant à l'autre et d'« analyse » des excitations pour désigner la différenciation. Ces deux activités constituent à ses yeux une « pensée élémentaire concrète ». Pavlov et ses élèves ont décrit les phénomènes essentiels de l'activité réflexe conditionnelle à partir du réflexe salivaire. Les recherches qui ont suivi ont confirmé ces résultats sur nombre d'autres réflexes.

Le projet essentiel de Pavlov est de faire, à travers l'étude du réflexe conditionnel, une description de l'activité nerveuse supérieure, description qui est formulée en termes d'excitation et d'inhibition. Un excitant peut provoquer un processus d'excitation ou d'inhibition au niveau cortical et l'un et l'autre peuvent s'irradier dans des zones voisines. Lorsqu'en deux points se développent des processus d'excitation d'intensité inégale (déclenchés par l'excitant absolu et l'excitant neutre), l'irradiation se produit de façon telle que les excitations issues du point faiblement excité tendent à venir se concentrer au point fortement excité. Il se crée ainsi un frayage qui fait que la réaction propre à l'excitant absolu peut être provoquée par un excitant primitivement neutre. Pour Pavlov, la liaison temporaire qui caractérise le réflexe conditionnel est une liaison entre des excitants, non une liaison entre un excitant et une réponse, comme dans la tradition behavioriste américaine.

Éléments structurants du film

  • Images de reportage : Non.
  • Images en plateau : Non.
  • Images d'archives : Oui.
  • Séquences d'animation : Non.
  • Cartons : Oui.
  • Animateur : Non.
  • Voix off : Oui.
  • Interview : Non.
  • Musique et bruitages : Oui.
  • Images communes avec d'autres films : Oui.

Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?

Présentations de Pavlov

Pavlov est montré âgé tout le long du film, ce qui suggère qu'on n'utilise que du matériel récent au moment de sa production. Dans la présentation de Pavlov au début du film, on alterne des plans de Pavlov en gros plan qui parle aux microphones avec le panoramique d'une salle de congrès pleine de gens. Cela permet notamment d'illustrer les propos de la voix off, qui dit au même que le monde entier éduqué connaît les travaux de Pavlov. Cela laisse supposer que ce congrès devrait être international. L'image confirme du moins son caractère multilingue : une personne à côté de Pavlov semble écouter un interprète dans ses écouteurs. D'un autre côté, l'URSS laissait difficilement voyager des gens soviétiques à l'étranger, donc l'évènement peut bien se passer à l'intérieur de l'URSS. Ces scènes (et l'existence du film plus généralement) privilégient la reconnaissance des travaux de Pavlov en URSS.

Par ailleurs, les points de vue dans cet épisode ne sont pas cohérents: Pavlov est montré à gauche regardant vers la droite avec la caméra à la même hauteur que lui, alors que le panorama de la salle est fait d'en haut et la tribune principale se devine en bas à droite (sans qu'on nous la montre complètement). Aussi, ni Pavlov ni ce qui se trouve derrière lui (un peu de rangs de sièges remplis de gens et un mur clair) ni la caméra qui le filme ne sont pas facilement identifiables dans la salle (à murs sombres dans la partie qu'on voit). En plus, tout est filmé de façon assez floue. Soit donc c'est la même caméra qui tourne pour filmer les deux plans sans changer d'emplacement, mais alors c'est un peu étrange que Pavlov et les microphones soient en haut plutôt que sur la tribune principale qui se situe normalement en bas. Soit Pavlov est à la tribune principale et on le filme par une autre caméra que celle filmant la salle ou par la même déplacée, mais alors c'est un peu étrange qu'il y ait plusieurs rangs de sièges derrière lui. On se demande donc si c'est simplement une façon de filmer malheureuse ou bien si les plans de Pavlov viennent d'un autre évènement que les plans de la salle correspondants.

Les deux autres scènes du film comportant des présentations par Pavlov paraissent plus naturelles. La scène à la toute fin du film où il s'adresse à des spectateurs vêtus en blanc, apparemment des médecins, fait alterner de manière plus cohérente les plans sur Pavlov et ceux sur le public (les directions des regards du public et de Pavlov se rencontrent) avec des raccords de décor et d'orientation de prises de vues (murs clairs, même élévation de la caméra). L'autre scène de présentation par Pavlov vers la fin du film, après les expériences avec le singe et avant celles avec des malades schizophréniques, alterne des gros plans de Pavlov avec une personne visible en partie à droite de lui et des plans plus en recul avec Pavlov plus ou moins dans la même position et du public se trouvant de près et à droite de lui.

Expériences

En ce qui concerne les plans et la quantité des détails, dans les expériences avec des oiselets et des chiens dominent des plans assez gros qui se bornent surtout à montrer des objets et des animaux pertinents pour les expériences. Une exception est des cadres commençant à 02:03, où l'on voit apparemment Pavlov de dos et une expérimentatrice de front, ainsi qu'en marge des objets accidentels tels qu'une lampe, des papiers, etc. Dans les expériences avec le singe, les plans sont plutôt gros, mais avec des éléments hétérogènes qui rentrent dans le cadre (on voit par exemple une mouche sur une boîte contenant du repas, puis les abords d'un bassin d'eau avec des maisons). Dans les expériences avec des humains il y a autant de gros plans sur un patient que des plans plus larges sur le public.

Concernant le cadrage, dans les expériences avec des oiselets et des chiens les animaux et les objets faisant partie des expériences occupent généralement le centre du cadre, ou sinon sont un peu déplacés vers la droite lorsque d'autres objets ou des expérimentateurs apparaissent à gauche. Dans les expériences avec le singe, la composition du cadre est souvent plus libre (plus d'espace, singe déplacé par rapport au centre du cadre). C'est en accord avec le sujet (par exemple vers 05:35, on montre la distance entre un radeau avec le singe et une plate-forme qu'il essaie d'attraper par une perche on déplace le singe à gauche du cadre avec la perche occupant le reste). Des plans sont fortuits parce que le singe bouge, quelques cadrages sont ratés. Dans les expériences avec les malades schizophréniques, le filmage est moins accidentel car les malades dorment, et donc ne bougent guère. Ici on trouve notamment des images où les malades sont filmés de côté, assis en ligne, ou disposés comme les carrés d'un échiquier vu en oblique.

Les expérimentateurs ne sont montrés que sporadiquement, selon le cours des expériences. Dans les expériences avec les chiens, la plupart du temps, seules les mains d'un expérimentateur sont montrées. Dans les expériences avec des malades schizophréniques, on ne voit qu'un expérimentateur (ou un médecin) montré de loin. Dans les expériences avec les oiselets, le visage d'un expérimentateur (ou d'une expérimentatrice) apparaît, manifestement pour montrer comment il dit «Karr». Dans les expériences avec le singe les expérimentateurs sont par contre beaucoup plus présents, mais là encore de façon utilitaire, sauf lorsqu'on montre un groupe des élèves de Pavlov. Aucun nom à part celui de Pavlov n'est mentionné.

Il est à noter que Pavlov lui-même est absent des images des expériences, une fois de plus à l'exception des cadres commençant à 2:03 ; du reste on crée sa présence plutôt en intercalant des cadres avec lui entre des cadres montrant des expériences. Cela suggère que ces expériences sont du moins en partie filmées en son absence, voire après sa mort. C'est plausible en particulier pour les expériences avec le singe dont on dit qu'elles ont été commencées par Pavlov en 1935 (soit peu avant sa mort) et que l'une d'elles a fait le singe chercher la solution pendant des mois. Le fait que ces expériences sont continuées par les élèves de Pavlov va dans le même sens.

Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?

L'accent est mis sur la science expérimentale. Les expériences sont non-invasives sauf pour les chiens. Toutes les expériences sur les animaux concernent le repas. Tous les objets d'étude sont et restent en vie. Le contenu présenté n'est pas strictement médical, ni pathologique, à part dans la dernière partie concernant des malades schizophréniques.

On présente surtout la distinction que Pavlov fait entre les réflexes inconditionnés et conditionnés, avec une définition pour les premières, ainsi que l'intérêt de Pavlov envers ce qu'on appelle l'activité nerveuse «haute», sans trop de détails sur cette notion. Pavlov est présenté comme un scientifique connu, un expérimentateur, quelqu'un ayant un programme de recherche vaste et cohérent, une personne qui essaie de préciser des bases scientifiques de certains phénomènes («une salivation psychique») et de certains traitements (des malades schizophréniques par le sommeil long).

Diffusion et réception

Où le film est-il projeté ?

Communications et événements associés au film

Public

Audience

Descriptif libre

Générique. La voix off présente Pavlov et ses domaines d'activité. Plans de Pavlov âgé parlant lors d'un congrès. Carton : " ce film on montre quelques expériences de Pavlov relatives à l'activité du cerveau des animaux ".

Etude des réflexes chez les chiens

Expériences avec des oiselets : ils ne réagissent pas lorsqu'un chercheur les touche ou bouge leur «nid» (un récipient sur lequel il est écrit «Delta» / «Дельта»),ils ouvrent leurs becs lorsqu'on prononce «Karr». C'est alors que le chercheur le scientifique leur donne du repas. Il répète «Karr» et les oiselets ouvrant les becs, une fois dans leur nid et une autre fois sans. Selon la voix off, ces expériences illustrent un réflexe alimentaire inconditionnel induit par le son «Karr».

Expériences avec des chiens tenus en laisse. Le dispositif consiste en un trou fait dans la bouche du chien qui dirige sa salive vers l'extérieur via un canal, ce qui permet de voir à quel moment la salive apparaît.

On donne un chien à manger : sa salive apparaître grâce au dispositif. Elle est recueillie dans un petit récipient transparent que le chercheur montre ensuite en gros plan. L'apparition de la salive dans ce cas-là est un autre exemple d'un réflexe inconditionnel : celui-ci met en jeu un lien nerveux simple et constant qui n'implique pas des parties «hautes» du cerveau.

Expérience suivante : la salive d'un autre chien tombe goutte par goutte, non plus dans un récipient mais vers le sol, alors qu'on lui présente un repas sans encore lui donner à manger. Selon la voix off, ce réflexe est produit par une activité nerveuse «haute» qu'on appelait avant Pavlov «une salivation psychique». Pavlov,lui, une expérimentatrice, le chien sont montrés ensemble.

Troisième expérience avec un troisième chien placé à côté d'une lampe et d'un réservoir à repas. La voix off explique que si l'on donne au chien le repas lorsqu'on allume la lampe, il sera sujet dans quelques jours d'un lien conditionnel acquis. Ceci est illustré par des cadres avec la lampe qui s'allume, le repas qui apparaît et le chien qui mange, puis en alternance la lampe qui s'allume et la salive qui tombe via le dispositif goutte par goutte vers le sol. Mais si, continue la voix off, ce réflexe conditionnel n'est pas accompagné par un réflexe inconditionnel pertinent, ce qui se passe lorsque la lampe s'allume mais le repas ne s'y ajoute pas, alors le réflexe conditionnel s'affaiblit et le chien ne réagit plus sur la lumière de la lampe. Plans alternés de lampe allumée et d'écuelle vide, le chien tourne la tête vers la lampe et l'écuelle. Pavlov, montré à l'image, en conclut que le réflexe conditionnel sert de base pour le travail sur la substance corticale du cerveau.

Etude des réflexes des des singes anthropoïdes

Plusieurs expériences avec un singe filmées à l'extérieur. Un singe s'empare du repas contenu dans une boîte qui est maintenue ouverte par un fil. Le singe arrive à tirer le fil par une jambe et prend son repas dans la boîte avec sa main. Commentaire : les chimpanzés manifestent une bonne mémoire et une capacité d'analogie par des habitudes acquises. Une cage est tirée par un jeune homme. Un singe est enfermé dedans. Le commentaire informe que ce chimpanzé est appelé Raphaël. Avec l'expérience qu'il a acquise, il résout des tâches de plus en plus complexes. Dans un bassin d'eau, une plate-forme avec un repas, et un radeau avec la maisonnette où Raphaël se trouve. Sur la plate-forme et sur le radeau, un chercheur. Le singe ramasse l'une des perches posées sur le radeau : la voix off explique que Raphaël en connaît déjà le principe d'utilisation grâce à son expérience au sol. Raphaël lève une perche, l'appuie par un bout sur le sol et court le long de cette perche pendant qu'elle tombe, tentant d'atteindre un arbre. De retour sur le radeau, il fait pareil en posant cette fois le bout de la perche sur le fond du bassin d'eau au lieu du sol. Le chercheur donne un repas à Raphaël.

Une autre expérience à un endroit plus profond de l'étang. Raphaël tente alors en vain d'appuyer une perche et la fait tomber dans l'eau. La voix off dit que Pavlov a entamé des expériences avec Raphaël encore en 1935 et que ses élèves les continuent ; sans doute sont-ce ces élèves qui figurent à l'image. La voix off précise que des semaines et des mois passent avant que Raphaël n'arrive à trouver une solution. A l'image, un expérimentateur situé sur la plate-forme prend des notes. La musique devient triomphante : Raphaël pose un bout d'une perche sur le radeau, attrape non sans difficulté la plate-forme avec l'autre bout et avance le long de la perche. Le chercheur sur plate-forme donne son repas à Raphaël et le carresse affectueusement, la tâche s'étant avérée plus difficile. (06:13)

Expérience suivante : Raphaël de sa cage, un chercheur l'amène sur une barque jusqu'au radeau. Avant d'atteindre la plate-forme, Raphaël doit passer par un radeau supplémentaire via une perche disposée à la manière d'une passerelle comme dans l'expérience précédente. Il découvre que la perche supplémentaire posée sur ce radeau est trop courte pour atteindre la plate-forme. La musique devient plus triste ; on voit un chercheur prendre des notes et un autre regarder depuis la plate-forme, alors que Raphaël tente en vain de l'attraper avec la perche courte, la relâche dans l'eau et récupère la perche flottante. La voix off ne précise pas combien d'essais sans succès a tenté Raphaël. Il utilise ensuite sa perche pour passer à un troisième radeau proche du premier, prend une perche plus longue qui y est posée, passe avec elle via le premier radeau au deuxième. Accompagné par une musique plus joyeuse, il parvient enfin à la plate-forme avec le repas. Selon le commentaire, les expériences de Pavlov avec des animaux n'étaient qu'une étape préparatoire avant le passage à l'étude de l'activité nerveuse «haute» des êtres humains, incomparablement plus complexe.

Etude des patients psychiatriques

Pavlov s'adresse à un public dans une petite salle. On montre ensuite des malades qui dorment. La voix off précise que la schizophrénie ralentit les mouvements. Il existait déjà avant Pavlov une pratique qui consistait à la par un narcotique, provoquant un sommeil jusqu'à dix jours de suite. Le commentaire explique que le sommeil est un ralentissement protecteur qui empêche à la destruction des cellules du cerveau surchargées par le travail. Pavlov a donné une base scientifique à la méthode de traitement par le sommeil prolongé. Il a déjà travaillé sur l'activité nerveuse «haute» pendant 35 ans. Mais il s'agit ici d'un problème que les psychologues soviétiques continuent à étudier.

Le film se termine par deux cartons comportant une citation de Pavlov, puis une image de Pavlov, et ensuite le mot «Fin» / «Конец».

Notes complémentaires

Sources

Les images de début du film avec Pavlov viennent du XV congrès physiologique international, qui a eu lieu à Léningrad en 1935 (à comparer par exemple avec les photos [1] et [2] dans la banque d'images de Rossiya Segodnia). La chercheuse montrée dans le film avec Pavlov et avec un chien à partir de 2:03 est, selon une publication électronique de l'Académie des Sciences de Russie consacrée à Pavlov [3], M. K. Petrova [4], assistante de Pavlov pendant plusieurs décennies [5]. La même publication contient une photo de Pavlov en chapeau, séparé par une grille du chimpanzé Raphaël [4], qui ressemble à l'image du film où Pavlov est montré brièvement en chapeau derrière une grille. Ici la photo donne du sens à l'image, car dans le film on ne voit pas sur qui Pavlov regarde derrière la grille.

Quant à la scène du film après les expériences avec le singe et avant celles avec des malades schizophréniques, où l'on montre Pavlov présentant en petite salle entouré du public, elle correspond à une photo qui, selon le site du musée de Pavlov à Saint-Pétersbourg, présente l'un des « mercredis » de Pavlov, c'est-à-dire des réunions scientifiques en physiologie qu'il organisait régulièrement [6]. La spécificité du film en ce qui concerne l'usage des images dans cette scène est qu'elles sont renversées de gauche à droite (avec Pavlov à gauche, une personne tenant un livre ou un carnet à droite) par rapport aux autres films et photos apparemment de la même réunion, y compris [6] (où Pavlov se trouve à droite et une personne tenant un livre ou un carnet est à gauche). Un autre exemple est fourni par des photos de Pavlov au congrès, où il est tourné respectivement vers la gauche [1] et vers la droite [7].

Idéologie

Juste avant la deuxième expérience avec le singe un buste aux aspects de Lénine rentre dans le cadre. Au début Pavlov est présenté comme un grand scientifique matérialiste dont des travaux sont connus au monde entier éduqué. À la fin, le film mentionne « des physiologues soviétiques entourés par l'attention de la partie et du gouvernement » qui continuent l'oeuvre du grand scientifique qui est Pavlov.

Deux cartons avec du texte. Le premier rappelle que le travail scientifique consiste à analyser des faits pour en comprendre l'apparition et les lois. Sur le deuxième carton est écrit : « Notre patrie ouvre des grandes perspectives devant les scientifiques. Pour la jeunesse, tout comme pour nous-mêmes, c'est une question d'honneur que de répondre à ces grandes espérances que notre patrie place en la science ». Le texte du carton précise qu'il s'agit de la lettre que l'académicien Pavlov adresse à la jeunesse soviétique en l'année 1936. Le texte de cette même lettre figure dans la 2e édition du 1er tome des œuvres complètes de Pavlov, parue en 1951 [8]. Dans ce livre la lettre est datée 1935. Les deux textes concordent, à ceci près que les formulations du film sont des contractions de certains passages. Ceux-ci soulignent l'aide de la patrie et la responsabilité que cette aide engage envers elle.

Atavismes et particularités linguistiques

Sur l'un des cartons du début contenant du générique on écrit «кино-студия» au lieu de «киностудия». À 0:25 en présentant Pavlov la voix off prononce «великой» au lieu de «великий». À 6:21 en décrivant une action que le singe doit faire avant qu'il fasse une autre action la voix off dit «раньше» au lieu de «сначала». Surtout vers la fin la voix off prononce souvent [o] au lieu de [a] dans des syllabes sans accent (par exemple dans le «о» du mot «проблема» à 9:35 et 9:40), à la manière des gens venant des abords de Volga.

Références et documents externes

Contributeurs

  • Auteurs de la fiche : Valeriya Chasova
  • Sous-titres Français : Aleksandra Mouillie-Bannikova, Thibault Riegert, Élisabeth Fuchs