Hôpital pour gazés (1918) (1916)

De Medfilm



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Titre :
Hôpital pour gazés (1918)
Année de production :
Pays de production :
Réalisation :
Conseil scientifique :
Durée :
06 minutes
Format :
Muet - Noir et blanc - 35 mm
Sous-titrage et transcription :
Sociétés de production :
Archives détentrices :

Générique principal

Contenus

Thèmes médicaux

Sujet

Traitements de blessés légers ou moyens et gazés dans un hôpital d’évacuation HoE2.

Genre dominant

Documentaire

Résumé

Présentation des soins donnés aux blessés légers ou moyens et aux gazés dans un HoE2 français et de leur convalescence.

Contexte

Soins au front : Le 22 avril 1915 à Ypres, en dépit des conventions internationales interdisant l’utilisation des gaz asphyxiants, les Allemands répandent pour la première des nuages de chlore. Ce meurtrier épandage, d’abord mis en œuvre avec de simples tuyaux, sera ensuite « perfectionné » avec l’utilisation d’obus à gaz. Les soldats sont ainsi exposés à des gaz suffocants comme le phosgène, par exemple, ou à des vésicants comme l’ypérite (plus connue sous le nom de « gaz moutarde »). Dès lors, le Service de Santé des armées dut mettre au point de nouvelles protections pour les soldats et de nouvelles techniques de soin. À partir de cette année 1915, les soins aux blessés de guerre sont plus efficaces. Nous pouvons observer, en effet, un perfectionnement dans les soins apportés aux soldats blessés, notamment aux membres ou gazés, et dans les différentes étapes de leur évacuation. Les lourdes séquelles diminuent au profit d’un rétablissement plus prompt.
Croix-Rouge et personnel infirmier : Ce n’est qu’en 1907 qu’ouvre la première école d’infirmières à Paris, à la Salpêtrière (les « petites bleues ») mais les premiers diplômes n’apparaîtront qu’en 1922. L’engagement volontaire des femmes membres des sociétés de la Croix-Rouge (la Société de secours aux blessés militaires, l’Association des dames françaises et l’Union des femmes de France), dès les premiers mois du conflit, permet de doubler la capacité en lits des hôpitaux militaires. L’apport de ces trois sociétés est considérable dans les hôpitaux de l’intérieur avec environ trois mille infirmières de la Croix-Rouge détachées en renfort. C’est ainsi près de cent dix mille personnes qui sont mobilisées. À la demande des sociétés de la Croix-Rouge, un arrêté présidentiel du 19 mars 1915 leur réserve désormais l’exclusivité du port de la croix rouge sur le bandeau. Les grades sont échelonnés et vont d’aide-infirmière (ou auxiliaire), à infirmière et infirmière-major.

Éléments structurants du film

  • Images de reportage : Oui.
  • Images en plateau : Non.
  • Images d'archives : Non.
  • Séquences d'animation : Non.
  • Cartons : Non.
  • Animateur : Non.
  • Voix off : Non.
  • Interview : Non.
  • Musique et bruitages : Non.
  • Images communes avec d'autres films : Non.

Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?

Le caméraman s’attarde sur le quotidien de cet hôpital d’évacuation en montrant tour à tour le personnel dévoué, les infrastructures sécurisées et les soldats convalescents. Certaines situations captent l’attention du spectateur : soins divers aux gazés, ainsi que la présence de soldats et personnel médical des colonies. L’ensemble est filmé de manière moderne.

Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?

Le personnel médical, dévoué aux soins et à l’effort de guerre, est valorisé : on filme en priorité les infirmières volontaires, dont certaines sont décorées.

Diffusion et réception

Où le film est-il projeté ?

Probablement dans des cinémas ou dans des facultés de médecine.

Communications et événements associés au film

Public

Probablement tout public.

Audience

Descriptif libre

Le perfectionnement des soins prodigués aux soldats gazés
La moitié de notre séquence est consacrée aux soins prodigués à un soldat visiblement "ypérité". En 1918, date du tournage du film, les soins aux soldats ayant été exposés aux gaz sont plus performants qu’ils ne l’étaient trois années auparavant. La prise en charge des blessés n’avait pas été codifiée en 1915 : les suffoqués étaient traités de façon symptomatique et beaucoup ne survivaient pas. Progressivement, les équipes médicales avaient réalisé que l’œdème au poumon était au centre des manifestations, la clef à traiter en priorité. Les soins sont encore rudimentaires : les équipes médicales pratiquent la saignée associée à l’ipéca afin de provoquer des vomissements ainsi que de l’oxygène. C’est à l’ambulance 15/6 du médecin-major de 2e classe Voivenel que l’on doit ce traitement. Voivenel est célèbre pour avoir plaidé en faveur d’un traitement précoce, au plus près de la ligne de front, et pour un « automatisme intelligent » c’est-à-dire des protocoles de traitement des blessés. On lui confia donc une des premières ambulances spécialisées en juillet 1917. Ce succès aboutit rapidement à la création des « ambulances gazières Z » en 1918. Après avoir été évacués vers un hôpital d’évacuation 2 (HoE2), les soldats gazés par des "vésicants" (produits chimiques à même d'irriter la peau, les yeux et les voies respiratoires de façon irréversible) sont déshabillés, saupoudrés de chlorure de chaux puis douchés par un personnel médical protégé par des gants de protection et des tabliers. Les cheveux sont rasés. On traite ensuite la peau des gazés avec de l’huile goménolée et les yeux avec un collyre antiseptique. Ce traitement est assez impressionnant, comme nous pouvons le constater dans la séquence.
Présentation d’un hôpital d’évacuation HoE2
Le processus d’évacuation des blessés prend en charge, à partir de 1915, les soldats blessés dès la ligne de front. En fonction de la nature, mais aussi de la gravité de la blessure, les soldats sont ensuite orientés dans les différentes infrastructures du Service de Santé des armées. Ils sont transportés grâce aux véhicules des sections sanitaires automobiles. L’hôpital qui est filmé ici est un hôpital d’évacuation HoE2 : il accueille les soldats légèrement ou moyennement blessés ainsi que les gazés pour une durée variable et propose des soins plus spécifiques que l’ambulance ou l’hôpital d’évacuation HoE1. Les soldats blessés y passent une convalescence plus ou moins longue selon les cas avant de retourner, la plupart du temps, sur le front. Dans notre séquence, cet HoE2 semble avoir été installé dans une propriété privée, qui semble être une demeure bourgeoise, comme c’était souvent le cas. Dans le jardin de la propriété, nous observons des baraquements provisoires en bois avec, au-dessus des portes, ce qui semble être l’insigne de chaque régiment traité ici. Le toit des baraquements est recouvert afin d’être dissimulé des reconnaissances aériennes ennemies. Les soldats convalescents sont libres de circuler.
Présentation du personnel
La caméra semble filmer en priorité les infirmières soignant les soldats blessés. Dans notre séquence, ces infirmières volontaires travaillent en collaboration avec des infirmières militaires, formées dans deux hôpitaux-écoles (Edith-Cavell et M.-Fould). À la différence des bénévoles, elles sont rémunérées et viennent de milieux sociaux divers. Toutes portent sur le côté gauche une cocarde de diamètre différent selon le grade. Dans la séquence, nous observons que deux d’entre elles portent une décoration militaire sur la poitrine. À la fin de la séquence, nous pouvons également observer un membre d’une équipe médicale des colonies françaises reconnaissable à son casque 1886 ainsi qu’à son uniforme blanc. Il semble diriger des soldats provenant des colonies qui ont été victimes de gaz, ce qui pourrait expliquer que certains d’entre eux aient les cheveux rasés.

Notes complémentaires

Références et documents externes

MORILLON Marc et FALABREGUES Jean-François, Le Service de santé 1914-1918, Bernard Giovanangeli Éditeur, Union Européenne, 2014.

Contributeurs

  • Auteurs de la fiche : Pauline Reibel, Emmanuel Nuss