Brücken der Hilfe: Malaria (1952)

De Medfilm



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Titre :
Brücken der Hilfe: Malaria
Année de production :
Pays de production :
Réalisation :
Durée :
14 minutes
Format :
Parlant - Noir et blanc - 35 mm
Langues d'origine :
Sous-titrage et transcription :
Sociétés de production :
Commanditaires :
Archives détentrices :
Corpus :

Générique principal

(Générique de fin)

BUCH UND REGIEː LEONHARD FÜRST

MITARBEITERː BERT MEISTER, CdK, CHRISTA MEISTER, JOCHEN REIMER, PETER ROTERBERG, PETER SANDLOFF, BRIGITTA SAURMA

PRODUKTIONː PROFIL-FILM

Contenus

Thèmes médicaux

Sujet

La lutte contre le paludisme, appelé ici malaria.

Genre dominant

Documentaire

Résumé

La malaria est une maladie qui touche encore un tiers de la population terrestre. Dans plusieurs pays tropicaux comme le Ghana, l’Organisation mondiale de la santé a développé un programme de lute contre cette maladie qui comprend trois axes : recensement et prélèvement, analyse et traitement, destruction des agents transmetteurs : les moustiques.

Contexte

Le Ghana

Colonie britannique, le Ghana chemine vers l'indépendance par la lutte que mène Kwame Nkrumah (1909-1972) et le parti qu'il fonde en 1949, le Convention People's Party, de défendant une sensibilité socialiste. Celui-ci appela au boycott et à la désobéissance civile, ce qui lui valut d'être emprisonné par les autorités britanniques de 1948 à 1951. Cette même année, les autorités britanniques organisèrent des élections législatives qui furent remportées par le CPP Ghana obtient l’indépendance, proclamée le 6 mars 1957. Tout en demeurant dans le Commonwealth, le Ghana devint, le 1er juillet 1960, une république.

Bayer

Bayer produit près de 70 films entre 1934 et 1944, lesquels sont diffusés notamment par des véhicules aménagés pour des projections itinérantes. Chaque campagne de promotion combinait les supports, donnant lieu à la production de films, d'affiches, d'articles de presse et la mise en place de conférences. La fabrication des films se fait sur pellicule 35 mm NormalFilm. En 1925, le bâtiment administratif de Leverkusen est équipé d'une salle de projection équipée d'appareils KinoBox. À partir de la fin des années 20, Bayer organise des séances pour la profession médicale dans plusieurs grandes villes. En 1930, les réalisations grand public se font avec des pellicules 16mm et sont tournées en son synchrone.

En 1938, les conditions de production cinématographiques sont restreintes par le Parti nazi au pouvoir. Bayer commande en 1939 plusieurs films d'animation à VEPRO, une compagnie indépendante danoise, et en 1942, produit Feind malaria sur son action internationale concernant la prise en charge de la malaria. La fin de la Seconde Guerre mondiale ouvre une nouvelle ère de production sous le contrôle d'une commission de contrôle alliée.

Éléments structurants du film

  • Images de reportage : Oui.
  • Images en plateau : Non.
  • Images d'archives : Non.
  • Séquences d'animation : Non.
  • Cartons : Oui.
  • Animateur : Non.
  • Voix off : Oui.
  • Interview : Non.
  • Musique et bruitages : Oui.
  • Images communes avec d'autres films : Non.

Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?

Après la Seconde Guerre mondiale, les laboratoires Bayer doivent restaurer leur image ternie par leur lien étroit avec le nazisme au pouvoir. La mise en scène du film tâche de montrer une entreprise désormais active dans la structuration des réseaux internationaux de santé qui interviennent dans les pays en voie de développement. En même temps, Bayer cherche à ne pas inspirer le reproche de soutenir une politique néo-colonialiste. Ici, le film insiste sur la collaboration avec les professionnels de santé africains. Il n'en reste pas moins que le film montre une claire répartition des rôles qui suggère une hiérarchie de civilisation : aux scientifiques de Bayer le prestige de la recherche et de la mise au point des outils techniques, aux agents africains la simple exécution des directives de l'entreprise.

Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?

La médecine est ici présentée comme un agent essentiel de la solidarité internationale mise en oeuvre par les puissances occidentales qui maintiennent de cette façon leur relation avec les pays émergents. Deux formes de l'activité médicale sont montrées : la recherche pour la mise au point de l'agent thérapeutique, les missions de vaccination dans les villages en brousse.

Diffusion et réception

Où le film est-il projeté ?

Communications et événements associés au film

Public

tout public et public professionnel

Audience

Descriptif libre

Bref début du générique en animation graphique : "Les ponts de l'assistance".

La Malaria : mise en contexte

Panoramique en contreplongée sur la façade d'un immeuble rythmée par des balcons, quelques personnes noires apparaissent dessus. Musique jazz de grand orchestre dont la modernité coïncide avec le style architectural du bâtiment. En surimpression, des indications en graphies de différentes origines. Les mots "Le paludisme" puis "Malaria" apparaissent successivement. Contreplongée en panoramique accéléré sur un autre bloc d'immeuble moderne, puis carrefour urbain où le trafic est dense. Raccord brusque avec une ruelle de marché aux étals traditionnels, puis de nouveau une rue métropolitaine, puis une rivière où naviguent des barques plates. Où sommes-nous? Le film ne le précise pas. Par cette suite de plans, il évoque des environnements populeux de villes coloniales, aux équipements modernes, mais qui ont conservé des zones de promiscuité. Le commentaire évoque les 250 millions de malades du paludisme en Afrique, Asie et Amérique du Sud, zones du globe qui ne connaissent pas l'hiver. "Sur 100 malades, il n'y en a qu'un qui meurt, mais 99 autres perdent toute énergie vitale." À ce passage est associé le plan d'un corps gisant sur le pavé de la chaussée.

Opération d'enquête et d'identification des personnes contaminées dans un village du Ghana

Évocation brève d'un village africain par des plans montrant des personnes réunies autour d'une femme qui danse, musique tribale en fond sonore, des cases se devinent. Gros plan sur le flan d'une jeep frappée par le sigle de l'OMS : "Malaria eradication". Elle s'enfonce dans un sentier de brousse, suivie par des enfants enthousiastes. Le commentaire précise que son plan d'éradication est appliqué avec succès dans les différents pays touchés. Il cite en exemple le Ghana, suggérant de cette façon le lieu où la séquence est tournée. Retour dans le village, une colonne d'hommes avance, vêtus à l'occidentale. Le commentaire les désigne comme des membres du "programme paludisme". Venus cartographier la diffusion de la maladie, ils se rendent dans les différents villages pour identifier les zones exposées en les enregistrant maison par maison... "tout cela avec l'accord du propriétaire des lieux qui ne se sent pas contraint". Cette remarque témoigne du souci de faire état d'une prise en compte des autochtones dans la mise en œuvre de la mission. La caméra resserre sur un homme qui se rend sur un seuil de porte pour enfoncer un clou dans son linteau. Sur le panneau de bois est écrit en lettres blanches ces mots en allemand : "Je crie vers toi..." : il pourrait s'agir de l'extrait d'un verset du psaume 129/130 : AUS TIEFER NOT SCHREI ICH ZU DIR ("Des profondeurs je crie vers toi Seigneur"), désignant de cette façon un lieu de rite chrétien. Sur le fond de chants traditionnels, les hommes de la mission mènent l'enquête auprès des habitants. Ils les interrogent sur les décès récents et leurs causes, ou la survenue de fausses couches. Les habitants filmés répondent sans réticence, comme s'ils avaient intégré les motifs de la présence de ces inconnus. L'étape suivante est le repérage des personnes possiblement contaminées. Les villageois défilent devant un homme qui prélève leur sang et leur attribue un numéro. Là aussi, le commentaire insiste sur leur participation sans réserve. Les femmes prennent cette opération comme une distraction : "C'est un spectacle dans lequel elles peuvent jouer." (03:08)

Alors que le film montre les hommes de la mission en train d'étudier les lamelles recueillies au microscope, le commentaire explique avec des mots simples les causes de la malaria : "Souffrir du paludisme, c'est avoir un ennemi dans le sang, un parasite qui prolifère dans le sang de la victime causant des accès de fièvre qui peuvent conduire à la mort. Au laboratoire, les lamelles sont fixées et colorées pour rendre le parasite visible au microscope." Nous remarquons que la séquence met en scène des personnes noires manipulant des instruments d'observation scientifique comme un microscope. Jusqu'à présent, le film met en scène des personnes noires prenant à charge les opérations de dépistage. De cette manière, il suggère que Bayer est à même de déléguer une partie de sa chaîne de responsabilités aux indigènes. (03:47)

Vue microcinématographique, ou plutôt sa reconstitution en animation, pour expliquer comment les parasites agissent dans le système sanguin. Le commentaire décrit le processus mis en images, montrant comment les parasites détruisent les globules rouges qu'ils ont pénétrés et comment les moustiques porteurs transmettent les agents infectieux. Vues sur l'activité de prise en charge dans un hôpital, soins apportés par un médecin à un bébé qu'une femme tient dans ses bras. Pendant qu'il diagnostique l'enfant, la femme lui adresse un regard confiant. Commentaire : "Le travail d'information sanitaire porte ses fruits quand une femme quitte la brousse et vient montrer son bébé malade à l'hôpital le plus proche." Un enfant allongé sur une civière est examiné. Groupés autour d'un microscope, un médecin et une infirmière avec un bébé dans ses bras. Le commentaire, toujours sobre et clair pour se mettre à portée du grand public, introduit la séquence de recherche scientifique qui suit : "Il y a deux façons de combattre la malaria. Il faut soigner les malades et combattre la propagation de la maladie." (05:32)

Le travail en laboratoire dans l'Institut de Médecine maritime et tropical de Hambourg

Travelling le long d'instruments de laboratoire. Gros plans sur des pipettes qui gouttent ou sur du produit versé dans un ballon. "La chimiothérapie a été inventée en Allemagne au début de ce siècle, avec la découverte de remèdes efficaces contre les maladies infectieuses." Pendant que le film montre des laborantins en action, le commentaire rappelle les étapes de la recherche contre le paludisme. Mise au point de la Plasmoquine en 1926, l'Atébrine en 1930 " testées à grande échelle dans différentes régions du monde " grâce au concours de la SDN. Des victoires de la recherche qui succède à celle de la mise au point en 1921 du Bayer 205 qui a permis de lutter contre la maladie du sommeil.

Le film évoque la mise en place à Hambourg de l'Institut de Médecine maritime et tropical. Arrivée d'un bateau avec l'enseigne "médecine tropicale" sur son flan,vues de bâtiments à l'architecture fonctionnelle. premier de ce genre, cet institut a été fondé par Bernhard Nocht (zoom sur une plaque commémorative installée sur la façade du bâtiment.) Nouveau type de traitement mis au point en 1934, la Résoquine, "désormais le moyen de prévention le plus courant", stérilise le sang et détruit les parasites. Plans qui évoquent la fabrication du médicament : une pelle automatique racle de la poudre qui s'entasse dans un bac, des pilules sont conditionnées dans un tube.Le commentaire explique que ce médicament bénéficie aux "Européens des tropiques". Il est aussi "la clé du développement économique des pays tropicaux " puisqu'il permet aux hommes rétablis de se remettre au travail. À remarquer que pour cette séquence, ce ne sont plus des hommes noirs mais des hommes blancs qui sont mis en scène. Certes, il s'agit des laborantins de Hambourg. Il n'en reste pas moins que le film met en scène la chaîne de responsabilités dans la prise en charge comme suit : conception par les blancs, exécution par les noirs. (08:20)

La lutte contre les moustiques dans les villages exposés

Autre axe d'approche pour réduire la maladie : combattre le moustique lui-même. De retour dans les villages du Ghana, le film montre des hommes dépêchés par Bayer asperger d'insecticide des pans de tissu étendus dans des cases ou bien sous les toits pour atteindre les nids d'insectes. Plan de coupe qui montre une femme assise devant la case, laissant les hommes agir chez elle. Des enfants la rejoignent pour regarder le spectacle. Depuis le départ du film, les hommes de Bayer sont parfaitement libres de leurs mouvements dans le village, ce qui suggère une parfaite adhésion de ses habitants à leur action et ses modalités. Les draps aspergés sont ensuite étendus dehors, les insectes morts sont recueillis et observés avec des microscopes disposés sur des tables alignées. (09:30) Plan général, dans les champs et les terrains en friche, des hommes penchés sur le sol. "Ce genre de mares et les étendues d'eau stagnante sont les lieux de ponte favoris des insectes suceurs de sang. Certains insectes prélevés sont pris vivants pour être observés dans des boîtes aux cloisons de papier buvard passé à l'insecticide. "Le nombre d'insectes morts révélera l'efficacité du produit." (10:15)

Raids avec pulvérisateurs

Travelling avant sur une piste de brousse qui mène à un village, point de vue embarqué dans un camion. Des voix ghanéennes chantent, le commentaire traduit : "nous venons traiter vos maisons contre le paludisme. Êtes-vous d'accord? Vous irez bien mieux après ça." Ces personnes qui chantent appartiennent au "Projet Paludisme" précise le commentaire. "Ils ont écrit le texte eux-mêmes". Par ce plan et cette observation qui l'accompagne, le film suggère que les indigènes se sont approprié les objectifs de la mission, en plus de la servir. Des hommes de la mission préparent l'aspersion dans un village. Environnés des habitants qui les observent, ils exécutent les différentes opérations nécessaires - dilution du produit dans l'eau, remplissage des pulvérisateurs mis sous pression. "La méthode simple présentée ici a demandé des années de travail aux entomologistes et aux chimistes". Encore une manière d'établir une hiérarchie entre les chercheurs occidentaux, qui élaborent les produits et mettent au point les méthodes d'emploi, et les indigènes qui sont cantonnés à la mise en œuvre de ces méthodes. Sur place, les membres de la mission se rendent vont de case en case avec les pulvérisateurs, atteignent les moustiques au moment où ceux-ci se reposent sur les murs après qu'il a "fait le plein de sang". Le commentaire précise que le produit aspergé est sans danger pour l'homme. Les cases visitées sont marquées. "C'est ainsi qu'en quelques années on a pu affranchir de cette menace un cinquième des zones impaludées du monde." (12:18)

Poursuivre la lutte dans les laboratoires

Cependant, poursuit le commentaire, il faut mettre au point des nouveaux produits pour neutraliser les insectes résistants (rendus résistants au produit par adaptation à son contact?). Retour aux laboratoires, des laborantins manipulent des instruments, vues sur des installations industrielles. Le commentaire ajoute fièrement : "La recherche chimique allemande a relevé le défi de cette résistance et conçu un nouvel agent actif à base de phosphore organique". Ce produit, précise le commentaire, est destiné aux missions de l'OMS. Il rappelle de cette façon que, dans ce contexte d'après-guerre et de décolonisation, la performance allemande dans le domaine de la chimie est désormais au service d'une coopération sanitaire internationale. Pour finir, vues en plongée panoramique sur les toits des bâtiments Bayer. "La lutte contre la malaria oppose les chercheurs et la résistance. Ce sont les progrès de l'industrie chimique qui amèneront l'éradication du paludisme."

Gén. fin.

Notes complémentaires

Références et documents externes

Bonah, Christian, Laukötter, Anja (eds.), Body, Capital and Screens. Visual Media and the Healthy Self in the 20th Century, Amsterdam, Amsterdam University Press, 2020.

Contributeurs

  • Auteurs de la fiche : Joël Danet
  • Transcription Allemand : Élisabeth Fuchs, Chloé Bourgogne
  • Sous-titres Français : Élisabeth Fuchs, Chloé Bourgogne
Erc-logo.png  Cette fiche a été rédigée et/ou traduite dans le cadre du projet BodyCapital, financé par l'European Research Council (ERC) et le programme de l'Union européenne pour la recherche et l'innovation Horizon 2020 (grant agreement No 694817).