Dépression et sommeil (1985)
Dépression et sommeil
| |
---|---|
Title | Dépression et sommeil |
Year of production | 1985 |
Country of production | France |
Director(s) | Éric Duvivier |
Scientific advisor(s) | Patrick Lemoine |
Duration | 28 minutes |
Format | Parlant - Couleur - 16 mm |
Original language(s) | French |
Commissioning body | Laboratoire Ciba-Geigy |
Archive holder(s) | CIL, CERIMES |
Main credits
Claude Kordon (Unité de neuro-endocrinologie, INSERM (Paris), Hôpital Sainte-Anne / Julien Mendlewicz / Paul Linkowski (Service de psychiatrie, Hôpital Érasme, Bruxelles) / Documents : Franck Armitage (Los Angeles) /
Animation : Nicole Armagnac / Montage et son : Laurent Louchet / Images : Henri-Jean Alliet, Philippe Morice, Pierre Mahut, Antoine Roch / Réalisation : Éric DuvivierContent
Theme
Main genre
Synopsis
Context
Structuring elements of the film
- Reporting footage : No.
- Set footage : Yes.
- Archival footage : No.
- Animated sequences : Yes.
- Intertitles : No.
- Host : No.
- Voice-over : Yes.
- Interview : Yes.
- Music and sound effects : Yes.
- Images featured in other films : No.
How does the film direct the viewer’s attention?
How are health and medicine portrayed?
Broadcasting and reception
Where is the film screened?
Presentations and events associated with the film
Audience
Local, national, or international audience
National
Description
Premier témoignage
Toute la séquence suivante est consacrée à une succession des témoignages de patients. Ils sont interrogés par le Dr. Lemoine qui reste en off selon le dispositif de la série Séméiologie psychiatrique que Duvivier avait tourné de 1971 à 1976 (voir sur Medfilm). Les scènes sont est baignées d'une musique de relaxation jouée à la flûte. Est-ce pour suggérer que cette musique est diffusée pendant les consultations du Dr. Lemoine? Vue sur un dessin onirique montrant le visage d'une jeune femme, le regard fixe, une larme à son oeil droit, fondue dans un décor marin et nocturne, une vague montant à l'assaut de son côté gauche. Une voix de femme âgée : " Les journées sont longues et je m'ennuie beaucoup. Je suis triste aussi, toute la journée. J'évite de parler, le monde me panique. " Elle apparaît en in à l'écran, dans une pièce où l'ombre domine, éclairée par des rais lumineux. Elle est placée à côté d'une plante restée dans l'obscurité, dressant des feuilles noires. La femme a le regard oblique, sa voix n'a pas d'inflexion, les traits de son visage sont tirés. Son image est ensuite incrustée dans un tableau montrant une page au crépuscule du soir, avec un rapace étendant ses ailes sur le ciel livide. Elle dit se sentir plus gaie quand on mari revient à la maison. Le médecin lui demande ses heures de coucher et de réveil, centrant l'échange sur les horaires de la vie quotidienne. Elle doit se lever, aller fumer une cigarette, sinon elle est envahie de cauchemars. " - Vous n'arrivez pas à dormir et vous faites en même temps des cauchemars? " La question du médecin induit que la patiente est en proie à des hallucinations. Elle approuve. Elle ajoute qu'elle devient très frileuse, qu'elle mange très peu, juste assez pour pouvoir ingérer ses médicaments. (04:45)
Second témoignage
Vue d'une colline au couchant, un arbre au premier plan découpe ses branches noires, à la ramification aigüe. Un visage de femme en surimpression d'un autre paysage de bois noyé de brume. Voix de femme, plus jeune, aussi atone que la précédente. Parfois, elle devient indistincte. "Lorsque la nuit tombe vite, lorsque les jours sont très courts, je suis très déprimée. " La femme apparaît en in, dans le même décor que la précédente. Son regard est dirigé vers son interlocuteur, ses paupières le filtrent. Le Dr. Lemoine l'interroge sur son comportement au retour du printemps. Elle répond qu'elle est beaucoup plus gaie, voire qu'elle est franchement euphorique, avec moins de besoin de manger. Son image est incrustée dans une composition onirique faite d'un visage de jeune femme, au regard tourné vers le spectateur, en surimpression d'un ciel aux nuages livides. "- Mais qu'est-ce qui se passe quand arrive l'automne?" La patiente qu'elle commence à s'angoisser quand elle rentre de vacances. Elle devient triste, ne dort plus la nuit et dort pendant la journée. Elle sourit pour elle-même et ajoute : "Je dévore du chocolat, je mange quatre tablettes les unes à la suite des autres, ensuite du nutella." Gros plan sur sa main soigneusement manucurée qui s'agite ou se pose contre son pull noir selon le cours de son propos. Elle se néglige, ne se lave plus, ne fait plus la cuisine, " et arrivé à noël, je suis complètement effondrée ". Elle continue de regarder son interlocuteur en esquissant un sourire de gêne, comme si elle voulait s'excuser (06:09).
Troisième témoignage
Incrustation d'une image montrant le troisième patient sur une peinture de torse d'homme parcouru de fluides. A remarquer que de même que la musique qui baigne les plans est caractéristique des musiques d'ambiance dans les lieux de détente et de relaxation, l'imagerie employée est de style New Age. L'homme explique qu'ils souffre de maux de tête dès le réveil. "Je suis là parce que le moral n'est pas des meilleurs." Il souffre d'une dépression importante. " - Au point d'avoir des mauvaises pensées? " " - Oui, souvent. J'ai même acheté ce qu'il fallait ". Son regard fixe son interlocuteur avec acuité. Sa voix est douce, son propos est net. Ses traits ont une mollesse qui ne semble pas normale, comme si son visage était enflé. Il lie ses accès de mauvaise humeur à son manque de sommeil. Il répond "Oui" à la question de Lemoine : " Ca peut exploser contre vous-même comme contre les autres? " Il explique qu'il s'est aperçu qu'il pâtissait de problèmes de mémoire quand il s'est trouvé incapable de se rappeler du nom des ouvriers dont il est responsable. Il répond " Oui " à Lemoine qui lui demande s'il a sommeil l'après-midi, et " non " à Lemoine qui lui demande si on l'a informé s'il avait des problèmes de respiration pendant la nuit (pause respiratoire, ronflement, suffocation). (08:48)
Un graphique comportant une légende écrite en anglais (il doit s'agir d'une séquence de film anglo-saxon empruntée par Duvivier) représente les étapes de sommeil et le taux d’oxygène dans le sang chez un patient dépressif. Il montre une corrélation entre sommeil paradoxal et apnées. Une voix off explique que ces apnées sont à l’origine des états dépressifs. Le Dr. Claude Kordon, placé devant des photographies explique qu’il est nécessaire de synchroniser des neurones à agir ensemble, mais que certaines pathologies empêchent cela. Puis, il montre (à l’aide de schémas animés) les liens entre les situations de stress et le noyau para-ventriculaire, et le fait que l’hypothalamus adapte les sécrétions hormonales au besoin du corps. Dans la prochaine séquence, le professeur Julien Mendlewicz explique que ses recherches se basent sur les rapports qui peuvent exister entre la désynchronisation des cycles (circadiens et saisonniers) et les sécrétions d’hormones. Une voix-off continue par expliciter ceci, en montrant (à l’aide d’un graphique animé) la corrélation entre température du corps et taux de cortisol dans un corps sain, tandis que le patient déprimé en sécrète bien plus, et que le taux minimal est atteint plus tôt dans une journée.
Plusieurs graphiques et une voix-off sont ensuite utilisés pour montrer comment les sécrétions de cortisol peuvent varier dans un sujet sain, et s’avancer ainsi dans le temps d’une journée au fil des années. Ainsi, un sujet de 62 ans commencera à en sécréter moins vers 16 heures, tandis qu’un sujet de 31 ans commencera vers 21 heures. En est conclu que les dépressifs souffrent d’un « vieillissement physiologique prématuré », de par l’hypersécrétion de cortisol. On observe sur un prochain graphique que 24 heures après traitement, les taux de cortisol se sont normalisés. Ces désynchronisations, et resynchronisations après traitement, s’observent aussi à d’autres hormones, comme l’hormone de croissance GH par exemple.
Dans la prochaine séquence, le docteur Jacques Mourot présente l’intérêt d’observer et analyser les phases de sommeil, d’autant plus chez les individus dépressifs. Des graphiques animés comparent ensuite les étapes de sommeil d’individus sain et dépressif, pour montrer la latence brève d’apparition de sommeil paradoxal et le morcellement du sommeil (dans la seconde moitié de la nuit). On différencie ici les patients dépressifs des patients bipolaires, qui en temps normal ont un sommeil moyen, mais qui en phase maniaque font une quasi insomnie.
On entend, enfin, LEMOINE en off conclure sur les traitements possibles pour la dépression : la privation de sommeil, un rythme de vie régulier à horaires fixes, et l’exposition (en hiver et automne) à une lumière blanche remplaçant la lumière du soleil, et enfin les médicaments. Le film se termine sur une citation d’André GIDE superposée à une image mouvante : « Ton lot est d’apporter aux ombres / Un peu de clarté au jour / Un répit à leurs maux sans nombre / À leur détresse un peu d’amour ».
Supplementary notes
References and external documents
Contributors
- Record written by : Mathieu Hoffmann
![]() |
Cette fiche a été rédigée et/ou traduite dans le cadre du projet BodyCapital, financé par l'European Research Council (ERC) et le programme de l'Union européenne pour la recherche et l'innovation Horizon 2020 (grant agreement No 694817). |