Des ouvriers (1981)
Des ouvriers
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Title | Des ouvriers |
Series | Rue des Archives |
Year of production | 1981 |
Country of production | France |
Director(s) | Claude Massot |
Scientific advisor(s) | Benigno Cacérès |
Duration | 67 minutes |
Format | Parlant - Couleur - U-Matic |
Original language(s) | French |
Production companies | INA |
Archive holder(s) | INA |
Main credits
Content
Theme
Main genre
Synopsis
Context
Cette édition de l'émission "Rue des archives" respecte son principe : rassembler des archives télévisuelles sur un sujet. Mais elle y ajoute des films militants tournés dans les usines dans le contexte des lutte sociales :
- A bientôt j'espère de Mario Marret et Chris Marker : ce film tourné dans les usines de la Rhodiaceta, à Besançon, dans le contexte des grèves menées par la CGT, fait le portrait de Io-Io, un chef syndicaliste. C'est aussi le lancement de l'aventure des Groupes Medvedkine qui produisent des films participatifs de lutte impliquant les ouvrières et ouvriers qui la mènent.Structuring elements of the film
- Reporting footage : Yes.
- Set footage : No.
- Archival footage : Yes.
- Animated sequences : No.
- Intertitles : Yes.
- Host : No.
- Voice-over : Yes.
- Interview : No.
- Music and sound effects : Yes.
- Images featured in other films : Yes. A bientôt j'espère de Chris Marker et Mario Marret, SLON, 1968 ; Mémoires ouvrières de Dominique Dubosc, 1978.
How does the film direct the viewer’s attention?
How are health and medicine portrayed?
Broadcasting and reception
Where is the film screened?
Presentations and events associated with the film
Audience
Local, national, or international audience
National
Description
Sur des vues d'archives de travail en usine (haut fourneaux, ateliers, trains d'usines), commentaire : "Le montage que vous allez voir essaie de rendre compte de la manière dont la télévision a présenté les ouvriers pendant ces vingt dernières années. Pour le réaliser, nous avons visionné pendant des jours et de jours le plus grand nombre d'émissions réalisées depuis 1959. Cette longue et patiente recherche a parfois été décevante. Comme le sable glisse entre les doigts des mains, il ne nous a pas été possible de retenir beaucoup d'images significatives dans l'actualité télévisée. Par contre, quand la télévision a laissé la parole au peuple, alors un visage, ou une expression, ou une simple phrase, expriment la vérité de la condition ouvrière. Un ouvrier n'est pas seulement celui qui travaille de ses mains, il est un homme dans sa totalité. Le temps qu'il passe à l'atelier, au chantier, au bureau, à l'usine n'est qu'une partie de sa vie. Un ouvrier a une famille, sa vie sociale, ses loisirs, et comme les autres hommes il essaie de participer à la culture. C'est cette totalité de la vie ouvrière que l'équipe qui a réalisé ce montage essaie de montrer en se servant de documents qu'elle n'a pas elle-même réalisés. Elle a conscience des manques de son regard : comment résumer à l'image la condition ouvrière en une heure? Notre but serait cependant atteint si ce montage conduisait les téléspectateurs à se poser des questions sur ce milieu des ouvriers, souvent ignoré".
"1er chapitre : une machine face à une machine"
Scène des temps modernes de Chaplin. Charlot à la chaîne se dispute avec son collègue, rapide bagarre qu'ils doivnet écourter pour tenir la cadence des boulonnages. Une voix : "atelier Vingt, encore plus vite", un homme devant un tableau de bord exécute la commande. Charlot laisse un autre ouvrier le relever mais il continue son geste de boulonnage dans le vide. Il passe à la pointeuse, raccord avec le même geste par un ouvrier dans une image d'archive : la fiction burlesque s'appuie sur la réalité. Intertitre : "1970 - actualités télévisées, l'homme et l'usine". Un homme avance dans les locaux de l'usine, commentaire : "les conditions de travail, qu'est-ce que c'est ? Ce sont les rythmes, les cadences, mais aussi les gestes toujours les mêmes." Allusion à une rencontre de chefs d'entreprise qui se tient à Marseille. La pénombre des locaux est traversée par une lueur rougeoyante qui rappelle les brasiers des haut-fourneaux. Filmé en gros plan, un homme parle. Quand la caméra le desserre, on voit qu'il est à la pause repas, avec d'autres ouvriers : "Quand je rentre dans l'usine, ça me fait l'impression de rentrer dans un camp. C'est les grilles, c'est une contrainte. On se trouve un peu emprisonnés. Et puis ce qui nous fatigue le plus c'est la ventilation. Le bruit du vent que produit la machine... Quand vous avez une panne de courant, que les ventilateurs disjonctent, vous avez, un certain temps... vous êtes déséquilibré par le manque de bruit! On est, deux trois secondes, qu'on est perdu!" L'homme regarde la caméra, revit la scène. Les deux hommes qui sont aussi dans le cadre ne réagissent pas, ni pour infirmer, ni pour confirmer, tant ce qu'il dit leur paraît évident. La rumeur qui occupe le fond de la bande-son explose au plan suivant qui montre une chaîne de bouteilles. (04:13)
Séquence "1968 - Chris Marker - A bientôt j'espère - Caméra 3".
Sur des vues de machines en action, filmées avec ou sans présence humaine qui les manoeuvre, une voix d'ouvrier décrit la dégradation des conditions de travail qu'en traîne l'"automation". Il dénonce l'organisation de la journée qui aliène le travailleur dans ses besoins les plus intimes." Quand on mange, c'est pas qu'on a faim, c'est que le cerveau électronique a pensé qu'il fallait manger à ce moment là parce qu'il y avait un trou dans la production." Une autre voix de travailleur intervient, à propos de la répétitivité des tâches : "C'est toujours les mêmes gestes. On a l'impression de voir toujours le même film et d'entendre toujours le même disque". La caméra resserre sur les mains d'un ouvrier qui imite cet unique geste de travail. (06:39)
Séquence "1978 - Dominique Dubosc - Mémoires ouvrières "
Deux femmes réunies autour d'une table de salle-à-manger, autour de tasses de thé et de pommes. On reconnaît, au centre de l'image, Monique Piton. Cette ouvrière s'est impliquée dans les luttes menées dans l'usine Lip de Besançon commencées en 1973. Dans C'est possible!, un livre édité par Des femmes en 1975, Monique Piton retrace le quotidien du combat qu'elle a menée en tant qu'ouvrière et femme. En amorce de l'image, bord cadre gauche, on reconnaît "Christiane" qui a participé à la même lutte, notamment en tant que porte-parole. Monique Piton et "Christiane" ont été filmées en 1975 par Carole Roussopoulos, cinéaste féministe. Dans Monique et Christiane, produit par le groupe Video out, elles témoignent des problèmes de démocratie interne dans le syndicat, et la difficulté pour les femmes d'être respectées et entendues dans le Comité d'action. Exellente narratrice, Monique Piton raconte ses premières embauches. Elle travaille dans une chocolaterie sans connaissance préalable dans le domaine. Elle découvre le travail morcelée, assignée au façonnage et à l'empilage de boîtes en cartons. "J'ai cru qu'on m'avait fait faire ça pour se moquer de moi, parce que j'étais une gamine." Elle ne voyait pas ça comme un "un vrai travail" : "Un vrai travail, pour moi, c'est quand tu commences puis tu finis. Même si tu es bonne, quand tu fais à manger, par exemple. Je ne savais pas ce que c'était, la parcellisation du travail". Comme dans les films militants, cette narration se fait sans plan de coupe, avec une seule valeur de plan qui permet de montrer Monique Piton parlant et illustrant ses propos par des gestes, et, dans le bord cadre gauche, Christiane qui est à l'écoute, hochant de la tête, les approuvant.
Séquence : "1977 - Coline Serreau - Mais qu'est-ce qu'elles veulent"Supplementary notes
References and external documents