Tranquillisants (1999)

De Medfilm



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Titre :
Tranquillisants
Série :
Année de production :
Pays de production :
Conseil scientifique :
Durée :
12 minutes
Format :
Parlant - Couleur - VHS
Langues d'origine :
Sous-titrage et transcription :
Sociétés de production :
Corpus :

Générique principal

Contenus

Sujet

Tranquillisants : effets souhaités et indésirables, risque de dépendance

Genre dominant

Documentaire

Résumé

Les tranquillisants sont présentés comme la réponse "facile" et insuffisante aux difficultés quotidiennes entraînées par les maux psychiques, qu'ils soient de l'ordre de l'angoisse et/ou des troubles liés à l'insomnie. Le revers de leur efficacité se situe dans leur haut risque de dépendance. Ce documentaire expose les points de vue de patients et soignants, qui témoignent chacun des avantages et inconvénients liés à une prise au long cours des psychotropes.

Contexte

Dans les années 90, au terme desquelles ce clip d'information est diffusé dans la série "Accro", le sociologue Alain Ehrenberg, qui dirige le groupement de recherche "Psychotropes, Politique, Société" du CNRS, est responsable de trois publications liées à la question de la dépression contemporaine : Le Culte de la performance (1991) L'Individu incertain (1995), La fatigue d'être soi (1999). Voici leur présentation par les éditions Odile Jacob : "Fatigue, inhibition, insomnie, anxiété, indécision : la plupart des difficultés rencontrées dans la vie quotidienne sont aujourd'hui assimilées à de la dépression. Pourquoi ce "succès" de la dépression ? Croisant l'histoire de la psychiatrie et celle des modes de vie, Alain Ehrenberg suggère que cette "maladie" est inhérente à une société où la norme n'est plus fondée sur la culpabilité et la discipline, mais sur la responsabilité et l'initiative ; elle est la contrepartie de l'énergie que chacun doit mobiliser pour devenir soi-même. Et si la dépression était surtout le révélateur des mutations de l'individu ?"

Éléments structurants du film

  • Images de reportage : Oui.
  • Images en plateau : Non.
  • Images d'archives : Non.
  • Séquences d'animation : Oui.
  • Cartons : Non.
  • Animateur : Non.
  • Voix off : Non.
  • Interview : Oui.
  • Musique et bruitages : Oui.
  • Images communes avec d'autres films : Non.

Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?

Le spectateur est invité à reconnaître l'utilité des anxiolytiques, ainsi que la difficulté à sortir de la dépendance qu'entraîne leur consommation répétée. Il s'agit effectivement d'un type de drogue et l'importance d'un accompagnement professionnel est soulignée. Ce documentaire sollicite les canaux visuels et auditifs, ce qui permet une attention accrue du téléspectateur. Les couleurs et illustrations attractives qui accompagnent le discours rendent le thème de la dépression plus abordable au grand public et plus pédagogique. La voix off permet de faire le lien entre le discours spécialisé du professionnel et l'auditeur, lui rendant le contenu plus accessible.

Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?

Santé et médecine sont présentées sous forme de statistiques, de faits. Patients et médecins parlent à l'unisson. Nous retenons entre autres messages que le médicament psychotrope ne remplace pas la psychothérapie dans laquelle la parole a une place prépondérante, et qu'une utilisation erronée ou abusive des chimiothérapies peut être dommageable.

Diffusion et réception

Où le film est-il projeté ?

Le clip est projeté à la télévision et dans les espaces de prévention (entreprises, lieux éducatifs).

Communications et événements associés au film

Public

Tout public, en particulier les jeunes adultes.

Audience

Descriptif libre

Le risque de dépendance

Le générique de début montre les images en noir et blanc de différentes formes de consommation de drogues (fumée, inhalée...). Le reportage commence avec la scène d'une femme dans sa chambre ouvrant un tiroir de commode rempli de médicaments. Un zoom est ensuite effectué dans une réserve pharmaceutique, sur des boîtes de tranquillisants. 0'20 : témoignage d'Isabelle, patiente. Ayant d'abord essayé les anxiolytiques pour l'aider à "passer l'hiver", elle en a ensuite éprouvé le besoin pour bien dormir et "empêcher le cerveau de trop travailler la nuit". 0'40 : Le médecin généraliste Dr Anne Vellay est interviewée de face et déclare que "les gens accrochés à ces médicaments [...] ne peuvent plus s'en passer ou pensent qu'ils ne peuvent plus s'en passer ; ne peuvent pas dormir sans en prendre ou ne peuvent pas fonctionner, agir sans en prendre".

Présentation des tranquillisants

S'ensuit une séquence pédagogique, illustrée par des pictogrammes, qui rythmera régulièrement le documentaire. Une question apparaît à l'écran : Qu'est-ce que c'est ? Nous distinguons en arrière-plan, un homme prenant un comprimé. Dr Serge Hefez, médecin psychiatre vêtu d'une chemise jaune et apparaissant sur le côté de l'écran, présente le produit de manière informative dès 01:01 pendant que sur la première moitié de l'écran défilent des boîtes d'anxiolytiques. Il explique qu'il est question de médicaments traitant l'anxiété et appartenant à la classe des benzodiazépines. Il précise qu'ils sont efficaces, bien tolérés, ne provoquent généralement pas à court terme d'effets secondaires ou de dépendance. "Peut-être en possédez-vous dans votre armoire à pharmacie". Il enchaîne sur une première mise en garde vis-à-vis de ces substances, certes très efficaces, mais à haut risque de dépendance. (01:35)

Les consommateurs

Selon le Dr Vellay - assise à gauche de l'écran, vêtue d'une veste sombre dans une pièce aux murs jaunes, semblable à un bureau - toute la population peut être touchée par le problème quel que soit le niveau d'étude, l'origine sociale, la profession, l'âge. Une voix off cite de nombreux chiffres et statistiques à l'échelle internationale, attestant de l'importante proportion de consommateurs de psychotropes. Elle insiste a fortiori sur le risque de dépendance que présente leur prise régulière. Nouvelle donnée : 60% de la population française se plaint de mal-être. Tranquillisants et hypnotiques répondent à une souffrance psychique très répandue, dans un contexte social de performance, de réussite et d'obligation au bonheur qui laisse peu de place au désarroi ou à la tristesse. (02:54)

Les réponses apportées par les tranquillisants

Une patiente décrit l'aide que lui apportent ces médicaments, notamment à l'endormissement pour être en forme le lendemain matin. Un médecin interrogé explique qu'en prenant un tranquillisant, le patient est en partie calmé : la tension interne qu'il ressent tend à disparaître. Les effets secondaires à cette détente globale sont : somnolence, apathie, ralentissement des réflexes et relâchement des muscles. A dose plus élevée, ils sont prescrits pour l'effet hypnotique (faciliter le sommeil et lutter contre l'insomnie). Ces médicaments sont également indiqués pour combattre les crises de panique, les phobies, les TOC. Pris pendant de courtes périodes et sur stricte prescription médicale, ils permettent de surmonter un moment difficile.

Nocivité des prises régulières et excessives

Effets indésirables : troubles de mémoire et de concentration - parfois pour de petites quantités de psychotropes. Ces effets sont angoissants pour les usagers. Les médicaments provoquent fréquemment des amnésies qui peuvent être gênantes pour les étudiants anxieux en période d'examen, voire des confusions chez des personnes âgées qui peuvent se perdre dans leur propre quartier. Enfin leur consommation peut entraîner une augmentation de l'appétit.

Ce informations nous sont successivement apportées par un médecin, une patiente, le présentateur et la voix off qui complètent leurs dires.Le présentateur, dont le propos est illustré à gauche de l'écran, expose les risques de la prise régulière de ces médicaments, qui commence souvent dans le strict respect des règles. Un médecin les prescrit en réponse à une indication très précise. Il suffit parfois d'une prise régulière sur plusieurs semaines pour que le corps s'y habitue et s'équilibre d'une nouvelle manière. Lorsqu'on arrête la consommation, le corps réclame sa reprise en intensifiant les symptômes associés. L'insomnie devient totale, les angoisses encore plus fortes. C'est ce que l'on appelle le rebond. Souvent, ces médicaments traînent dans les armoires à pharmacie, prescrits dans d'autres circonstances ou pour un autre membre de la famille. C'est le début d'une automédication hélas très banalisée même auprès des jeunes enfants. Isabelle, patiente : " j'ai réalisé que j'étais dépendante le jour où j'ai voulu arrêter. " Lorsque l'usage devient abusif, il peut s'installer une tolérance.

Le film poursuit par le témoignage de Kevin sur son parcours de sevrage. Il insiste sur le manque de connaissance général sur les risques et conséquences de ces traitements. Nous apprenons qu'une hospitalisation peut être nécessaire afin de se sortir complètement de ce cercle vicieux. La voix off rappelle les effets d'un arrêt brutal. En conclusion, elle conseille sur un meilleur usage des anxiolytiques afin de se préserver de symptômes indésirables ou d'une dépendance.

Notes complémentaires

Références et documents externes

Contributeurs

  • Auteurs de la fiche : Constance Dion, Elisabeth Salmon


Erc-logo.png  Cette fiche a été rédigée et/ou traduite dans le cadre du projet BodyCapital, financé par l'European Research Council (ERC) et le programme de l'Union européenne pour la recherche et l'innovation Horizon 2020 (grant agreement No 694817).