Louis Pasteur (1963)

De Medfilm



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Titre :
Louis Pasteur
Série :
Année de production :
Pays de production :
Réalisation :
Conseil scientifique :
Durée :
11 minutes
Format :
Parlant - Noir et blanc - 16 mm
Langues d'origine :
Sous-titrage et transcription :
Sociétés de production :
Commanditaires :
Archives détentrices :

Générique principal

Édition spéciale - Louis Pasteur- Introduction à l’œuvre scientifique de Louis Pasteur (1822-1895) – avec le concours des équipes techniques de la RTS

Contenus

Sujet

Évocation de la figure de Louis Pasteur, de l’héritage de ses découvertes et de sa méthode.

Genre dominant

Documentaire

Résumé

Tournée dans les locaux de l'Institut Pasteur, avec les interventions de trois scientifiques qui y travaillent, une évocation de la figure de Louis Pasteur et de la postérité de son œuvre.

Contexte

Éléments structurants du film

  • Images de reportage : Oui.
  • Images en plateau : Oui.
  • Images d'archives : Oui.
  • Séquences d'animation : Non.
  • Cartons : Non.
  • Animateur : Oui.
  • Voix off : Oui.
  • Interview : Oui.
  • Musique et bruitages : Oui.
  • Images communes avec d'autres films : Non.

Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?

L’intérêt qu’inspire le film tient essentiellement à la passion avec laquelle Robert Delaunay évoque la figure de Pasteur. Il montre familiarité avec un sujet qui lui inspire un enthousiasme sans mélange. Il insiste sur l'idée que Pasteur est le prototype du chercheur moderne. Jacques Monod y revient en fin de film. L'héritage de l'œuvre pasteurienne est pleinement assumé par son institut.

Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?

La recherche est montrée comme auxiliaire de la médecine moderne. L'Institut est une nécessité pour le rayonnement de son action.

Diffusion et réception

Où le film est-il projeté ?

Établissements scolaires par la télévision

Communications et événements associés au film

Public

Public scolaire niveau secondaire

Audience

Descriptif libre

Générique : un film panégyrique

Musique heurtée, intense, jouée par une formation de cordes. Plans plongés sur le buste de Pasteur et le groupe statuaire montrant Joseph Meister mordu par un chien enragé. « Louis Pasteur est l'une des plus puissantes et des plus pures figures de la science et de l'humanisme de tous les temps. » Fondu enchaîné de deux portraits de Pasteur, le premier en jeune, le second en vieux. « Ses découvertes méthodiques ont profondément la recherche scientifique au XIXe siècle. »


La figure de Pasteur : un chercheur de génie, un créateur dans la solitude

Panoramique dans une salle de musée, commençant sur des instruments de laboratoire, terminant sur deux hommes qui se font vis-à-vis. L'homme de dos questionne : « Comment se faisait la recherche scientifique au temps de Pasteur ? » Contre champ, la caméra resserre sur l'homme qui lui fait face. Un ajout infographique nous indique que cet homme est Albert Delaunay, Professeur à l'Institut Pasteur. « Oh, répond-il, elle est tout à fait différente de celle d'aujourd'hui. C'était une recherche artisanale et seuls les mordus de la chose pouvaient faire de la recherche, car aucun laboratoire, aucun crédit n'était disponible. D'ailleurs, pour la plupart des personnes qui se sont lancées dans cette aventure, on peut dire que c’était une sorte de jeu et l’on faisait crédit au hasard : quand ça marchait, tant mieux ; quand ça ne marchait pas, tant pis. Autrement dit c’était une tâche sans règle, sans méthode, et c’est là que le changement va être si net avec Pasteur. » Delaunay poursuit en expliquant que Pasteur a travaillé dans les « conditions les plus difficiles », devant d’abord chercher un local où travailler : « Ce fut tantôt une cave, tantôt un grenier ». Ce n’est qu’à la toute fin de sa vie qu’il a obtenu un laboratoire à l’École Normale de Paris. Une gravure montre ce laboratoire où s’affairent différents scientifiques. Delaunay continue en expliquant que Pasteur a dû créer ses propres instruments. Exemple, le célèbre « ballon à col de cygne » (abondamment montré dans le film d’Epstein réalisé en 1922). Pasteur a longtemps travaillé seul, à Strasbourg et à Lille, au moment où il étudiait les fermentations. « Pas un élève, pas un maître, pas un guide, pas une personne pour l’encourager. Il devait tout trouver en lui-même, la foi, les idées. « À l’École Normale, ses collaborateurs étaient des normaliens comme il l’a été lui-même trente ans plus tôt. ». Delaunay raconte remarquablement Pasteur. Son regard s’allume pendant son évocation. Il choisit ses mots, parle avec une volubilité maîtrisée. La caméra reste sur lui par un gros plan.
- À quoi attribuer la réussite des recherches de Pasteur ?
- Au génie. Par ailleurs, Pasteur avait une méthode. Ce qu’on trouve chez Pasteur, c’est la patience, ensuite l’imagination. Pasteur est poète. Il voit quelque chose, il rêve à ce qui se cache derrière. Mais il doit redescendre sur terre. Or la rigueur de Pasteur est admirable. Les expériences de Pasteur sont à l’abri de toutes critiques. » Sur le tableau peint par Albert Edelfelt en 1885, Delaunay ajoute : « Je vous jure, c’est difficile de réunir autant de qualités distinctes et pourtant toutes essentielles. » Sur une gravure montrant Pasteur vaccinant des animaux, le commentaire rappelle la réussite des vaccins de Pasteur contre les maladies infectieuses des animaux, choléra des poules et charbon des moutons. (04.36)


Le vaccin contre la rage : hier et aujourd’hui

Nouvel entretien, autre scientifique : André Gamet, professeur à l’Institut Pasteur. Interrogé sur les recherches de Pasteur contre la rage, il répond qu’il était normal de s’y intéresser étant donné son importance. « Le gros point de Pasteur, ajoute-t-il, ça a été de localiser l’endroit de l’organisme où se trouvait le virus : dans le cerveau, c’est-à-dire dans la moelle épinière. » Son vaccin était de la moelle rabique. Des gravures pour illustrer les expérimentations sur les animaux, montrées par des plans courts. André Gamet évoque la première expérimentation sur l’homme par Pasteur, en juillet 1885, sur la personne du jeune berger Joseph Meister. Il insiste sur les débats intérieurs que cette initiative provoque chez Pasteur pendant qu’à l’image est montré un portrait de Meister. « Il savait très bien que Meister, non traité, n’avait aucune chance d’échapper à la mort. Encouragé par les deux médecins, devant l’issue inéluctable s’il ne faisait pas quelque chose. Pourtant, le 30 juin encore, il écrivait qu’il n’était pas sûr de sa méthode. » Le succès du vaccin multiplie les demandes de soins. La création de l’Institut devient une nécessité. Photos illustrant l’accueil des malades dans l’Institut.
- Comment traite-t-on la rage actuellement ? En guise de réponse, une séquence restituant l’administration du vaccin par André Gamet à une personne adulte. Il envisage de lui faire sept piqûres sous la peau du ventre. Son commentaire : « On traite la rage aujourd’hui sur le même principe que celui de Pasteur. On essaye de faire naître dans l’organisme du sujet des substances susceptibles de le protéger contre la maladie par l’injection d’un certain nombre de vaccins. » Travelling avant pour montrer un enfant alité, traité. Petite grimace au moment de la piqûre. La caméra ressert sur lui après l’injection. Une main surgit du bord-cadre pour lui caresser le front. (08.03) Retour à Gamet, filmé en gros plan, qui explique qu’en cas de contamination rabique, il faut identifier l’animal qui est en cause de façon à pouvoir l’examiner. Ensuite il faut laver les plaies de la personne mordue le plus vite possible de façon à chasser la bave de l’animal qui porte le virus. Enfin, il faut aller consulter le médecin qui dirigera le malade sur un centre antirabique. Retour des cordes dans la bande-son, et à l’image, de la statue du jeune Joseph Meister. Panoramique sur les bâtiments de l’Institut. « Elle poursuit l’œuvre du grand savant, ajoute le commentaire. Une œuvre vouée au progrès de la connaissance et à la défense de l’homme. » Dernier entretien avec Jacques Monod, directeur de l’Institut dans un bureau cossu, aux meubles luisants, orné d’une tapisserie classique. Monod explique que Pasteur a conçu lui-même les premiers bâtiments de l’Institut. « Il envisageait avant tout que ce soit un centre de recherches sur les maladies infectieuses et de manière générale en biologie en relation avec la médecine. » Pasteur est plus que l’homme qui a découvert le monde des microbes. Il est le premier qui a compris que « les progrès de la médecine étaient désormais liés à une compréhension beaucoup plus profonde des mécanismes des êtres vivants. Car les êtres vivants sont des machines chimiques et c’est ne chimie qu’il s’agit de comprendre. » Monod sourit en évoquant ce que représente la figure de Pasteur pour les Pasteuriens : « une image glorieuse qui nous appartient, qui appartient à l’humanité, à la France. Il représente encore un maître à penser, un maître en méthodologie expérimentale. C’est cette conjonction de qualités intellectuelles et de qualités morales indispensables à un très grand chercheur. » Pasteur, synthèse des qualités les plus recherchées : le portrait par Monod rejoint celui qu’esquissait tout à l’heure Delaunay.

Notes complémentaires

Références et documents externes

Contributeurs

  • Auteurs de la fiche : Joël Danet