Les mutilés aux champs : La culture de l'osier et la vannerie à Fayl-Billot (1918)

De Medfilm



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Titre :
Les mutilés aux champs : La culture de l'osier et la vannerie à Fayl-Billot
Année de production :
Pays de production :
Durée :
04 minutes
Format :
Muet - Noir et blanc - 35 mm
Langues d'origine :
Sous-titrage et transcription :
Sociétés de production :
Archives détentrices :

Générique principal

« La culture de l’osier et la vannerie à Fayl-Billot. Il y aura en France après la guerre 5 000 hectares d’oseraies et pour suffire à nos besoins il en faudrait 70 000 hectares. Mutilés, plantez et cultivez de l’osier ».

Contenus

Sujet

Soldats mutilés effectuant différentes tâches agricoles dans des oseraies de Fayl-Billot.

Genre dominant

Documentaire

Résumé

Le film présente des mutilés de guerre dans un centre de rééducation. Les différentes étapes de la culture sont mises en avant à travers plusieurs séquences. Les mutilés apprennent à effectuer leur nouvelle tâche et s’adaptent à leur mutilation dans les champs d’osier, exemple d’un secteur agricole qui connaît une forte demande de main-d’œuvre pendant et après la Première Guerre mondiale.

Contexte

La France sort meurtrie de la Première Guerre mondiale. On parle d’une « victoire endeuillée ». Le bilan humain est désastreux. On compte 1 295 000 tués et 388 000 mutilés du côté français. Le retour à la vie « normale » pour les anciens soldats fut très difficile. Des associations voient le jour progressivement dans les années 1920 comme l’Union des blessés de la face en 1921 sous la direction de deux mutilés de guerre Bienaimé Jourdain et Albert Jugon. Leur réinsertion professionnelle a été très difficile. Des milliers de soldats doivent être rééduqués à cause d’opérations chirurgicales lourdes. Plusieurs lois ont été mises en place pour leur réinsertion, comme celle du 17 avril 1916, concernant l’emploi des mutilés de guerre mais elle n'ont jamais été appliquées. L’État n’est pas en mesure de répondre à leurs attentes, tant pécuniaires que psychologiques. Cette loi fut remise en place le 2 janvier 1918. Deux types de structures pouvaient recueillir ces mutilés : les ateliers de blessés, ne nécessitant aucune infrastructure à construire, et les écoles de rééducation permettant aux invalides d’apprendre aux mutilés à se servir de leurs appareils et à les utiliser pour leur profession (réadaptation) ou pour celle vers laquelle ils ont été orientés (rééducation). Cependant, il faut nuancer l’importance de ces structures après la guerre. Elles s’apparentent plus à l’assistance par le travail qu’à une véritable formation. En effet, ces écoles ou ateliers fonctionnent de manière anarchique et proposent des formations de courte durée. De plus, les besoins du marché du travail en main-d’œuvre expliquent qu’elles sont très peu fréquentées. Enfin, les mutilés ne sont pas tous payés pendant cette formation donc elles attirent moins de monde. La rééducation n’aura concerné que 6 % des invalides de la Première Guerre mondiale.

Éléments structurants du film

  • Images de reportage : Oui.
  • Images en plateau : Non.
  • Images d'archives : Non.
  • Séquences d'animation : Non.
  • Cartons : Oui.
  • Animateur : Non.
  • Voix off : Non.
  • Interview : Non.
  • Musique et bruitages : Non.
  • Images communes avec d'autres films : Non.

Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?

La manière de filmer est très importante pour comprendre ce que les producteurs du film veulent nous faire passer comme message. A travers ce film, les mutilés qu’ils soient en binôme ou seul, sont montrés dans un plan large et fixe. Cela permet de les apercevoir en entier. L’œil du spectateur est orienté vers leur mutilation et non vers le geste de leur travail. Lorsque leur membre amputé est peu visible, un zoom sur l’image suivante est effectué pour vraiment montrer cette invalidité (par exemple, la séquence de binage d’une oseraie de 2 ans cachant les membres inférieurs des soldats). De plus, le film dirige le spectateur sur la mutilation en indiquant sur chaque carton de chaque séquence l’invalidité précise du soldat.

Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?

En mettant en avant la mutilation de chaque soldat, on voulait montrer les progrès de la chirurgie de guerre et civile sur les amputations mais aussi sur les prothèses. Cette efficacité est transmise à travers le travail des mutilés qu’ils effectuent sans contraintes.

Diffusion et réception

Où le film est-il projeté ?

Cinémas militaires et civils

Communications et événements associés au film

Public

Anciens soldats blessés et amputés ainsi que les employeurs des mutilés

Audience

Descriptif libre

Repiquage et binage
[00’00]
Le film débute par un carton appelant les « mutilés » à la culture de l’osier. Plans d’ensemble. Deux anciens soldats « amputés de cuisse » repiquent des osiers pour regarnir une oseraie. D’autres soldats mutilés, les uns d’un bras, les autres d’une jambe, binent des plates-bandes d’osiers ayant une ou deux années à peine. Ils effectuent leur travail sans effort particulier et leur handicap pourrait paraître inexistant, ce qui souligne l’excellence de leur rééducation. Plan moyen. La terre est frénétiquement grattée.
Autres plans d’ensemble. Deux des soldats vus précédemment au binage récoltent des osiers. Ils les coupent à la base avec un couteau et les entassent en bottes.
[02’29]
Récolte, écorçage et bottelage
[02’29]Plan moyen. Un autre soldat « amputé de cuisse droite et mutilé de la main droite » coupe des osiers sur un peuplier. Plan rapproché. Tenant de la main gauche quelques pousses, il sectionne celles-ci avec un sécateur.
Autre plan moyen. Assis sur des tabourets, deux anciens soldats ayant la même amputation que le précédent écorcent de l’osier avec des ciroirs. Ils travaillent aussi aisément que des ouvriers valides. Plan rapproché taille. Passer les pousses dans cet outil permet d’obtenir de l’osier blanc.
Nouveau plan moyen. Un soldat amputé comme les autres lie en bottes les « osiers blanchis ».
[04’20]

Notes complémentaires

Bibliographie sur le sujet
Alary Éric, La Grande guerre des civils (1914-1919), Perrin, Paris, 2013
Montes J.F, 1915-1939. (re)travailler ou le retour du mutilé. Une histoire de l’entre-deux-guerres, rapport de recherche pour l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre, décembre 1991.
Revue Persée : « Les infirmes aux origines du processus d’insertion » Jean François Montes (http://www.persee.fr/doc/caf_1149-1590_1992_num_27_1_1525)
Revue Persée : « La formation professionnelle des adultes invalides après la Première Guerre mondiale » (http://www.persee.fr/doc/forem_0759-6340_1992_num_37_1_1557)
Films étudiés sur le même sujet pour le séminaire
« École normale et centre militaire de rééducation professionnelle des mutilés de la guerre à Bordeaux (1917-1918 ?) »
« L'École municipale de Lyon, pour la rééducation des mutilés organisée par M. Herriot, sénateur du Rhône (1916) »
« Les mutilés agriculteurs de Maison Blanche (1918) »

Références et documents externes

Contributeurs

  • Auteurs de la fiche : Alexis Bosson