La découverte de la pénicilline (1960)

De Medfilm



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Titre :
La découverte de la pénicilline
Série :
Année de production :
Pays de production :
Réalisation :
Durée :
25 minutes
Format :
Parlant - Noir et blanc - 16 mm
Langues d'origine :
Sous-titrage et transcription :
Commanditaires :
Archives détentrices :

Générique principal

Contenus

Thèmes médicaux

Sujet

Partant du principe selon lequel il convient de lire l’histoire de l’humanité davantage selon les progrès que la science lui fait réaliser que par les tragédies auxquelles les conflits répétés l’entraînent, le film se concentre sur la découverte de la pénicilline par Alexander Fleming, et le tandem Chain et Florey.

Genre dominant

Documentaire

Résumé

Par un montage parallèle qui oppose des images d’archives à des séquences fiction - le film développe une double lecture de l’histoire humaine – la première, classique, qui s’attache à la succession des conflits qui caractérise l’histoire politique, la seconde, innovante, qui s’attache à la succession des découvertes qui caractérise l’histoire scientifique. Dès le premier tiers, le film évoque la double progression des événements de la Seconde Guerre mondiale et des recherches contre la pénicilline.

Contexte

La reconstruction après guerre, le développement d’une idéologie nationale qui valorise les actes de bravoure pendant le conflit.

Éléments structurants du film

  • Images de reportage : Non.
  • Images en plateau : Non.
  • Images d'archives : Oui.
  • Séquences d'animation : Non.
  • Cartons : Non.
  • Animateur : Non.
  • Voix off : Oui.
  • Interview : Non.
  • Musique et bruitages : Oui.
  • Images communes avec d'autres films : Non.

Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?

Le film vise à mettre en évidence les enjeux de la recherche scientifique quand ils se poursuivent au bénéfice de la médecine. Il tente de sensibiliser à la recherche en médecine en attirant l’attention sur les découvertes qu’elle réalise au bénéfice de l’Humanité. Pour cela, la réalisation oppose des images d’archives chargées d’explosion, de soldats défilant aux ordres de chefs arrogants, et d’autres soldats morts jonchant les chemins des batailles, à une fiction qui idéalise Alexander Fleming, Chain et Florey comme de véritables aventuriers de la science.

Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?

L’accent est mis sur la recherche, la patience et l’ingéniosité qu’elle requiert. À noter aussi la bonne humeur stoïque de Fleming devant un blessé condamné qu’il cherche à rassurer.

Diffusion et réception

Où le film est-il projeté ?

Établissements scolaires

Communications et événements associés au film

Public

Élèves des établissements

Audience

Descriptif libre

Présentation de la thèse du film : l'Histoire se fait par les guerres et les progrès scientifiques
Pêle-mêle d’images de conflits tirées d’archives : tirs au canon depuis un porte-avions, scènes d’émeutes dans la rue, mouvements de troupes, défilés… Par leur durée très brève et leurs compositions, il est impossible d’identifier le lieu où se déroulent les différentes scènes ni la nationalité des personnes qu’elles mettent en jeu. « Les minutes qui changent le monde s’accompagnent souvent du fracas des armes, du bruit et de la fureur. » Plans de champignon atomique, avions de chasse en action. Puis traveling descendant sur la façade d’un hôpital. « Il est cependant d’autres minutes pour changer le monde qui prennent place dans le dialogue d’un homme avec l’inconnu. La découverte est discrète si l’Histoire est bruyante. »Zoom hitchcockien (cf. le début de Psychose ou Fenêtre sur cour…) sur une des fenêtres de la façade : on distingue dans l’obscurité de l’ouverture un homme penché sur un microscope.
Rappel des luttes historiques contre les maladies infestieuses
La séquence suivante propose une remontée dans l’Histoire pour mettre en évidence sur la longue durée la concomitance entre guerres – tragédies pour l’Humanité – et découvertes scientifiques –progrès de la civilisation. À des gravures de guerre s’oppose le portrait du savant Leeuwenhoek (XVIIe siècle), lequel a mis au point « un microscope sommaire pour découvrir le monde qu’enferme une goutte d’eau. » Vues de l’appareil reconstitué, lesquelles sont aussi visibles dans la « Lutte contre les microbes ». Cet effort pour montrer en vues réelles des appareils anciens en train de fonctionner fait écho à la démarche de Roger Leenhardt dans « Naissance du cinéma », film de 1946 également présent dans le fond CNDP. Aux premières prouesses guerrières de Bonaparte sont associées les recherches de Jenner sur la variole. Pendant qu’en 1860 sévit la Guerre de Sécession, Pasteur donne son essor à la bactériologie. D’un côté les guerres coloniales, de l’autre, Robert Koch qui identifie le bacille de la tuberculose. En marge de la Guerre de 1914 – 1918, des savants tels que Roux, Calmette et Elie Metchnikoff, continuent leur lutte contre les maladies infectieuses.
Séquence de fiction : le combat d'Alexander Fleming
La séquence suivante, sur le mode de la fiction, met en scène Alexander Fleming pendant la guerre. Apparemment, il s’agit d’un choix d’extraits d’un film consacré à Fleming, sur lesquels des commentaires sont ajoutés par-dessus les dialogues. Bactériologiste à Boulogne sur mer, les conflits le sollicitent régulièrement dans son laboratoire. On le voit en uniforme au chevet d’un soldat blessé. « Lorsqu’il apprend qu’il est écossais comme lui, l’homme lui témoigne davantage de confiance, une confiance que les médecins aimeraient toujours avoir. » Fleming lui serre la main et le quitte sur une tape confiante sur l’épaule : « You’ll be alright, you’ll be soon in Glasgow !»Il s’éloigne pour rejoindre son confrère. « Gangrene ! » lui dit-il à l’oreille, et les dents serrées, autant pour ne pas être entendu de quelqu’un d’autre que pour exprimer la rage de l’impuissance. Insertion d’archives dans lesquelles on voit des hommes gisant sur une civière parmi d’autres hommes en uniforme. « Dans la guerre, les microbes tuent autant que les armes, s’attaquant aux chairs souillées. Ils ont beau jeu de vaincre les organismes affaiblis. Il faudrait quelque chose de plus efficace que les antiseptiques inopérants. »Retour à la fiction : l’officier Fleming fume anxieusement sans quitter du regard les éprouvettes de son labo. Images de l’hôpital de Paddington où Fleming et installé après guerre. Il veut étudier la substance des larmes, aussi le voit-on s’asperger l’œil de jus de citron. Le commentaire raccorde sur le principe du film qui consiste à associer évènements politiques – actualité scientifique : « Que se passe-t-il dans le monde ? À Genève, la SDN poursuit son débat sur le réarmement. Mais ici, toujours le même combat ». « Ici », désigne le laboratoire où Fleming poursuit ses expériences. Nous en venons au récit de la découverte du champignon de la pénicilline, raconté par un collaborateur (joué par un comédien) « Fleming avait la manie d’examiner les vieilles cultures microbiennes avant de les jeter. » Reconstitution de sa communication sur sa découverte dans une conférence. C’est une déroute : le commentaire insiste sur le fait qu’au terme de son exposé, aucune question ne lui a été posée, fait inhabituel dans ce type de manifestation scientifique, signe qu’un mépris général se manifeste chez les confrères à l’égard de cette découverte. Derrière son pupitre, Fleming guette le doigt levé, se donne une contenance en rangeant ses feuilles, se résigne à quitter l’estrade dans un brouhaha anonyme. « La pénicilline attendra dix ans pour n’être plus uniquement une découverte de laboratoire. » le progrès des fascismes, l'invention de la pénicilline
Le film revient à son architecture comparative : pendant que les recherches se poursuivent, les relations internationales se dégradent, de nouveau des soldats défilent, de nouveau les démonstrations de force se multiplient : la Seconde Guerre est à l’horizon. Ainsi, les avancées de la science se déroulent dans un contexte où les guerres alternent avec les périodes de tension diplomatique. Par cette structure parallèle, le film cherche à mettre en avant une autre structure possible de l’Histoire : non pas l’actualité politique – succession des régimes et des guerres dont souffre l’humanité – mais l’actualité scientifique – accumulation de découvertes au bénéfice de l’humain. À la structure classique qui comptabilise morts et blessés, pourrait se substituer une structure qui privilégie la guérison, la santé, en se fondant sur l’activité de recherche médicale. Ainsi, à un plan de Fleming retournant dans son laboratoire, succède la vue d’une affiche de propagande montrant Hitler et Von Hindinburg. Le montage parallèle se poursuit avec davantage de rapidité comme se précipitent les évènements menant à la Seconde Guerre. Dans un rapport, Fleming écrit : « Avec la pénicilline, on possède un élément parfaitement non toxique. Au plan suivant, des soldats descendent d’un camion qui vient de s’immobiliser au milieu d’une piste, se couchent sur le bas-côté, épaulent leurs fusils et tirent : « 1936, Guerre d’Espagne ». Nouvelle conférence donnée par Fleming : « La pénicilline annihile de nombreux bacilles. Son importance en chimiothérapie est considérable. » Hitler salue la foule lors d’un défilé / Fleming, sourire et cigarette aux lèvres.
Séquence de fiction : Florey et Chain, de nouveaux héros du combat contre l'infection
La séquence suivante est consacrée à l’action de Florey et Chain qui prolonge les recherches de Fleming, lesquels sont aussi représentés par des acteurs qui évoluent dans des laboratoires et des bibliothèques. « L’Histoire n’attend pas » rappelle cependant le commentaire, alors que nous voyons les noms de Munich, Prague et Dantzig. « Enfin purifiée, la pénicilline montre qu’elle n’est pas toxique. » Encore des défilés nazis, le commentaire, dénombrant les unités de la Wehrmacht ajoute, sur le GP d’une main manipulant un tube à essai : « Mais une unité de pénicilline, pouvant anéantir 2,8 millions de streptocoques, est une des plus belles armes dont ait disposé la science. »La flotte nazie gagne la Norvège ? «De nouvelles scènes de laboratoire illustrent cette méditation : « Une course semble engagée entre une puissance de destruction et un élément de progrès. Au regard de l’avenir, le combat de la pénicilline n’est-il pas le plus important ? » La séquence suivante incarne ce point de vue par les acteurs mêmes de « l’élément de progrès » à savoir Chain et Florey. On les voit se saluer le matin dans le laboratoire. « Quelles nouvelles de la guerre, - les mêmes… - Et nos souris ?.. – Ah, come on and see !» En somme, à l’Ouest rien de nouveau, ou plutôt, la même partie se joue éternellement avec des acteurs différents, tandis que la science en marche renouvelle constamment son actualité.
En question : la nécessité de l'expérimentation humaine
Notamment par la question éthique de l’expérimentation humaine : Chain et Florey se demandent s’il est concevable d’essayer la pénicilline sur un policier atteint de septicémie. Leur réponse est oui, mais au terme d’une séquence à suspense où nous les voyons à l’œuvre – encore une scène qui mobilise à plein les ressorts de la fiction, notamment par les expressions successives du malade et des médecins, balançant ensemble entre espérance et résignation - le commentaire souligne que « la première manche est perdue faute de munitions ». Aussi, pendant que les bombes continuent de pleuvoir sur l’Europe, Florey s’envole vers les États-Unis pour les inciter à prendre en charge la production de pénicilline. « À côté de la loi du sang et de la mort, il représente la loi de la paix et du salut dont parlait Pasteur. » Premières guérisons, une femme, un enfant. Photos d’un Fleming vieilli examinant des éprouvettes. « Il continue son travail jusqu’au bout de sa vie. Ce travail-là n’a pas de fin. » Dézoom sur le labo, momentanément désert. « D’autres hommes ont pris la relève pour préparer une de ces minutes qui changent le monde. » Musique, fin.

Notes complémentaires

Richard Todd : Né à Dublin. Très jeune, Richard quitta Dublin pour le Devon (Angleterre) pour entrer à l'école de Shrewsbury. Au début de sa carrière, il joua dans des théâtres régionaux avant de fonder sa propre compagnie en 1939. Durant la Seconde Guerre mondiale, Richard Todd fut officier parachutiste dans la sixième division aéroportée britannique. Il fut un des premiers officiers britanniques à se poser en Normandie au jour J, rejoignant le Major John Howard au Pegasus Bridge. Il apparaîtra plus tard dans deux films dans lesquels cette scène est narrée : D-Day the Sixth of June (1956) et Le Jour le plus long (1962). Démobilisé ,il se marie et s'installe à Londres. Sa carrière prend alors son envol et il tourne avec les plus grandes actrices de l'époque. Il décède en 2003 à Little Humby (Angleterre).

Références et documents externes

Contributeurs

  • Auteurs de la fiche : Joël Danet