L'alcoolisme (1960)

De Medfilm



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Titre :
L'alcoolisme
Année de production :
Pays de production :
Réalisation :
Conseil scientifique :
Durée :
19 minutes
Format :
Parlant - Noir et blanc - 16 mm
Langues d'origine :
Sous-titrage et transcription :
Sociétés de production :
Commanditaires :
Archives détentrices :

Générique principal

Ministère de l'Education Nationale / Institut Pédagogique National / Cinémathèque de l'Enseignement Public/ Ce film a reçu le visa du Ministère de l'Education Nationale après examen par al Commission du Cinéma d'Enseignement / Institut Pédagogique Nationale présente / Conseiller pédagogique : Henri Nozet.

Contenus

Thèmes médicaux

Sujet

L'alcoolisme en France : ses causes, ses nuisances sur la santé, ses modes de prise en charge.

Genre dominant

Documentaire

Résumé

Après avoir ouvert sur une saynète illustrant les conséquences de l'éthylisme parmi la population ouvrière, le film met en cause les modes de vie modernes qui favorisent la prise d'alcool, puis il en expose les effets sur la santé et la sociabilité, enfin il rappelle les coûts de la prise en charge pour indiquer que ces investissements pourraient être mis à profit dans d'autres secteurs utiles au développement de la nation.

Contexte

Alcool :

Aux XIXe et début XXe siècles, place de choix de l'alcool dans le quotidien des classes laborieuses. Le vin, présent à table, était considéré comme une boisson vitalisante dans les sociétés rurales traditionnelles. Cet usage du vin se retrouve dans les modes de vie du prolétariat urbain. D'après Georges Vigarello, "le mot alcoolisme est nouveau après 1850. Il définit une maladie, celle qui ajoute à l'ivrognerie séculaire un ensemble de symptômes très circonscrits : atteinte du foie, atteinte des vaisseaux, cathare chronique, tremblements et troubles nerveux, delirium tremens..." (VIGARELLO Georges, Histoire des pratiques de santé, Paris, 1993, p. 222). Il est vrai que la consommation d'alcool est en nette hausse pendant le XIXe siècle, laissant planer la menace de la dégénérescence des hommes, "forces vives" des nations.

La lutte antialcoolique est impulsée par la création de la Société française de tempérance en 1873. Plusieurs mesures sont prises : répression de l'ivresse publique par la loi du 13 février 1873, interdiction de l'absinthe juste avant le début de la guerre de 1914, obligation de l'enseignement "sur les dangers de l'alcool au point de vue de l'hygiène, de la morale et de l'économie sociale et politique". Le cinéma participe rapidement aux campagnes de prévention, cf. les films de Comandon et O' Galop, Petites causes, grands effets ou L'oubli par l'alcool réalisés en 1918.


À partir de 1954, sous l'impulsion du gouvernement Mendès-France, développement de l'action publique contre l'alcoolisme :

- fermeture des débits de boissons et réglementation des points de vente (sur les lieux de travail notamment : les employeurs doivent désormais mettre de l'eau potable à disposition de leurs salariés)

- développement de la prévention routière et prévention scolaire

- lancement de campagnes publicitaires anti-alcool

- réglementation de la publicité avec interdiction d'associer l'alcool au sport et à la conduite en automobile.

En 1954, le Haut Comité d'Études et d'Informations sur l'Alcoolisme est créé.

Le film met l'accent sur les ravages de l'alcool chez les populations ouvrières. Il se place dans un débat qui se poursuit depuis le milieu du XIXe siècle. Un mouvement d'"hygiène industrielle" naît à la fin du XIXe siècle qui contrebalance les discours moralisateurs, culpabilisant les ouvriers, par un regard plus égalitaire. Il est le fait de médecins et responsables politiques qui "interprètent 'l'alcool du pauvre' comme une conséquence de la misère et non l'inverse." (VIGARELLO,op. cit. p. 246). Il apporte le souci de protéger les ouvriers des accidents et intoxications auxquels les exposent leurs conditions de travail.

Éléments structurants du film

  • Images de reportage : Oui.
  • Images en plateau : Non.
  • Images d'archives : Oui.
  • Séquences d'animation : Non.
  • Cartons : Oui.
  • Animateur : Non.
  • Voix off : Oui.
  • Interview : Non.
  • Musique et bruitages : Oui.
  • Images communes avec d'autres films : Non.

Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?

Le film combine saynètes et présentation chiffrées. Ce sont deux manières de rappeler le spectateur que ce sujet concerne la collectivité dont il fait partie. La succession des saynètes met en jeu des jeunes et des plus âgés, des ouvriers et des cadres pour établir que la population est concernée dans sa diversité ; les données quantitatives qui suivent englobent cette diversité dans le tout que constitue l’ensemble d’une population solidarisée.

Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?

La santé et la médecine sont présentées comme des institutions efficaces. Il reste que l'investissement dans le curatif que requiert le comportement alcoolique pourrait profiter à d'autres types d'actions publiques.

Diffusion et réception

Où le film est-il projeté ?

Entreprises, établissements scolaires

Communications et événements associés au film

Public

Élèves de secondaire, travailleurs

Audience

Descriptif libre

L'alcool au travail

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Plan général de chantier. Un cri, une planche tombe. « Naturellement, c’est Leblanc ! » en voix off. Un ouvrier se fait engueuler par le chef de chantier dans son bureau : c’est Leblanc. Ce n’est pas la première faute qu’il commet. Heureusement qu’il est père de famille, sinon, il serait déjà viré. Il ferait quand même bien d’aller consulter un médecin. Celui-ci est installé dans un bureau exigu, il ne s’agit sans doute pas d’un décor parce qu’il impose un recul limité pour la caméra. Le médecin s’enquiert de la consommation d’alcool de Leblanc. « Je sais bien que beaucoup de personnes oublient que le vin est une boisson fortement alcoolisée », ajoute-t-il quand Leblanc, en amorce de l’image, lui a répondu qu’il buvait deux litres de pif en plus du remontant du matin et de l’apéro du soir. Graphique animé comparant la consommation d’alcool par habitant de différents pays : la France est vainqueur. Le médecin est un homme réaliste et simple, il parle directement, sans chercher à moraliser. « Boire du vin n’est pas dangereux, à condition d’en boire modérément : 1 litre par jour pour un ouvrier, trois quarts pour un métier itinérant, encore moins pour un travailleur sédentaire. » Leblanc fait boire à ses enfants du vin coupé d’eau ? Il doit cesser immédiatement.

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l'alcool : un danger pour toute la société

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Le commentaire enchaîne : « L’alcool ne touche pas qu’une couche sociale ». Inventaire des situations éthyliques. Petites habitudes d’amis dans un café, mondanités dans un riche appartement. Un homme dans l’obscurité de son salon se remplit un nouveau verre devant la télévision montrant une mire détraquée. « On prétend même que l’alcool fait oublier la solitude… » Séquence d’alcool au volant, avec un homme qui prend la voiture après s’être attardé au restaurant. Il dénoue sa cravate et jette un œil vague vers le paysage englouti par la nuit. « Cette route, on la connaît par cœur, la voiture semble rouler toute seule. » Sur un fond de roulements de tambour aux échos funèbres, succession de vues sur des articles de journaux qui relatent des accidents de la route.

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le poison des familles

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Après une composition chorégraphique dans laquelle des verres se mettent à tourner en envoyant des reflets, nouveaux graphiques animés indiquant la courbe des tuberculoses liées à l’alcool, celle des hommes croissant plus vite que celle des femmes parce qu’elles boivent moins. De manière générale dans le film, l’alcoolisme féminin n'est pas traité. La femme est davantage montrée comme une victime du vice éthylique des hommes, au même titre que les enfants, comme l’illustre la séquence suivante qui montre la visite d’un médecin auprès d’un enfant malade, « nerveusement instable ». Dans l’appartement noyé d’ombre, le médecin s’enquiert de la santé du mari, façon de mettre à jour son problème d’alcoolisme. « Je crains que votre fils ne paye l’intempérance de son père », ajoute-t-il après avoir examiné l’enfant. Le visage de la femme est marqué par une souffrance patiente. Sa voix est blanche, presque un souffle quand elle apprend au médecin que son mari a perdu sa place parce qu’il boit et que ses dépenses à l’estaminet privent le foyer de l’argent nécessaire.

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L'alcoolisme a un coût

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Quelques nouvelles données, jetées dans un pêle-mêle sinistre. Pourcentage des enfants de parents alcooliques dans les établissements surveillés ou à l'Assistance publique. La toge d’un avocat dont on ne voit pas le visage, comme si son anonymat suggérait le caractère général de sa plaidoirie : « Le criminel, ce n’est pas juste cet homme, c’est l’alcool, ce poison qu’on délivre sans ordonnance. » Schéma animé qui rappelle le montant des dépenses de prises en charge des malades de l’alcool, et celui de leurs dépenses pour le consommer. « Avec tout l’argent économisé, on pourrait acheter… » … certes, des écoles, des logements sociaux, mais aussi et surtout, des autoroutes!

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Notes complémentaires

Références et documents externes

  • RadioTelevisionScolaire n°3 p8 (24/02-07/03/1965)
    L’article présente une émission sur l’alcoolisme où un alcoolique anonyme livre son témoignage à des élèves auditeurs de la Radio Télévision scolaire. Des extraits du contenu de l’émission sont suivis d’une suggestion d’utilisation de celle-ci et d’un tableau comparant la consommation d’alcool en France avec celle d’autres pays.
  • RadioTelevisionScolaire n°20 p12 (1er-13/02/1965)
    L’article présente la même émission sur l’alcoolisme qu’à la page 8 du Bulletin de la RTS n°3 (24 février - 07 mars 1964). Le tableau en est cependant absent et l’introduction précise que la diffusion a lieu à l’occasion de la journée d’information sur l’alcoolisme.

Contributeurs

  • Auteurs de la fiche : Joël Danet