Hôpitaux du front - Service de santé : hôpitaux du front : Harbonnières, Franc-Port, Pierrefonds, Compiègne, Méricourt, Capy, Berck (1916) (1916)

De Medfilm



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Titre :
Hôpitaux du front - Service de santé : hôpitaux du front : Harbonnières, Franc-Port, Pierrefonds, Compiègne, Méricourt, Capy, Berck (1916)
Année de production :
Pays de production :
Réalisation :
Conseil scientifique :
Durée :
11 minutes
Format :
Muet - Noir et blanc - 35 mm
Langues d'origine :
Sous-titrage et transcription :
Sociétés de production :
Archives détentrices :

Générique principal

« Edition de la Chambre Syndicale française de la cinématographie. Vues prises avec l’autorisation militaire »

Contenus

Thèmes médicaux

Sujet

Présentation de la prise en charge des blessés à travers l’introduction de diverses infrastructures du Service de Santé (poste de secours, ambulance, hôpitaux d’évacuation, hôpitaux de l’intérieur, sanatorium).

Genre dominant

Documentaire

Résumé

Présentation des différentes étapes de l’évacuation des blessés selon le plan adopté à partir de 1915. Illustration par des prises de vue de l’ambulance d’Harbonnières, de l’hôpital du Franc-Port, de l’ambulance du château de Pierrefonds, de l’hôpital du château de Compiègne, du groupe de brancardiers divisionnaires de Méricourt, du poste de secours de Capy, de l’hôpital de l’Atlantic et du sanatorium de Berck-sur-Mer.

Contexte

Dès l’année 1915, suite aux lourdes pertes des premiers mois de guerre, le traitement des blessés est réorganisé avec, notamment, une prise en charge plus précoce (« chirurgie de l’avant »). Les premières étapes du parcours des blessés restent cependant similaires ; les nouveaux aménagements correspondent aux nouvelles conditions de combat de la guerre de position.

Éléments structurants du film

  • Images de reportage : Oui.
  • Images en plateau : Non.
  • Images d'archives : Non.
  • Séquences d'animation : Non.
  • Cartons : Non.
  • Animateur : Oui.
  • Voix off : Non.
  • Interview : Non.
  • Musique et bruitages : Non.
  • Images communes avec d'autres films : Non.

Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?

Le film montre tour à tour des vues extérieures et intérieures des différentes infrastructures du Service de Santé de l’armée française grâce à des prises de vues panoramiques. Le spectateur est informé des fonctions des différents lieux grâce à l’usage de cartons. Il s’attache à filmer le quotidien des équipes médicales et des blessés à travers leurs évacuations ; aucune opération médicale n’est montrée.

Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?

À travers la présentation de ces diverses infrastructures, le film démontre au spectateur le perfectionnement de l’évacuation et du traitement des blessés. Les différentes équipes médicales du Service de Santé disposent de moyens modernes (importante section sanitaire automobile au château de Pierrefonds) pour soigner, le plus précocement possible, les soldats blessés. L’organisation des équipes médicales, qui n’hésitent pas à aller au plus près du front, est minutieuse ; ceci entraîne une valorisation certaine de la santé et de la médecine.

Diffusion et réception

Où le film est-il projeté ?

Probablement facultés de médecine françaises et / ou cinémas.

Communications et événements associés au film

Public

Tout public, ou probablement un public d’étudiants en médecine mobilisés ou prochainement mobilisés.

Audience

Descriptif libre

À partir de 1915, suite au désastre humain des premiers mois de guerre, le traitement des soldats blessés est réorganisé avec, notamment, une prise en charge plus précoce liée aux nouvelles conditions de combat. La santé se rapproche de la ligne de front, c’est « la chirurgie de l’avant ». Comme nous pouvons l’observer dans ces séquences, la médecine n’hésite pas, pour se faire, à s’installer dans des bâtiments privés.
Méricourt et Capy, deux exemples de poste de secours
Le poste de secours est l’infrastructure médicale la plus proche de la ligne de front, d’un ou deux kilomètres environ. C’est après les combats que cet espace est le plus encombré de blessés en tout genre. Quelques infirmiers et un médecin auxiliaire les auscultent, supervisés par un médecin aide-major de 2e classe. L’auscultation est rudimentaire : les uniformes sont découpés afin de constater les plaies et les soins restent superficiels (nettoyage rapide, pose de pansements, de garrots ou d’attelles). Le médecin aide-major de 2e classe peut également ordonner que soient faites des injections de sérum antitétanique (sérum B de l’Institut Pasteur ou sérum A importé des États-Unis), d’éther sulfurique, de morphine, de caféine ou encore d’huile camphrée afin d’éviter l’arrêt cardiaque. La préoccupation principale de l’équipe médicale est de pouvoir évacuer les blessés le plus rapidement possible. Étant donné qu’il n’est pas possible d’opérer sur places, les blessés sont évacués lors du passage des brancardiers divisionnaires que nous pouvons notamment observer, dans cette séquence, à Méricourt. Ces derniers sont donc chargés de transférer les blessés du poste de secours vers l’ambulance et les véhicules des sections sanitaires. Le transport des blessés couchés se fait à la force du bras ou à l’aide de poussette porte-brancard Peugeot (un exemplaire est visible dans cette séquence à Capy).
Harbonnières et Pierrefonds, deux ambulances bénéficiant de sections sanitaires automobiles
Ces sections, initialement prévues par le règlement de 1910, se dotent au début du conflit de véhicules automobiles. Dans la majorité des cas, les véhicules sont modifiés afin de pouvoir recevoir des porte-brancards comme ceux imaginés par le docteur Lemaître. Comme nous pouvons l’observer dans la séquence, un véhicule aménagé de cette façon peut ainsi évacuer cinq blessés couchés ou huit blessés assis. Lorsque les véhicules reviennent à l’ambulance, il faut décharger les blessés le plus rapidement possible afin de ne pas retarder un nouveau départ vers le poste de secours où d’autres blessés attendent encore. À l’ambulance chirurgicale, un triage, indispensable à l’organisation des soins, est effectué par l’équipe médicale qui attend les blessés. Ceux dont l’état est jugé trop sérieux sont opérés sur place lorsque la structure le permet ou dans un hôpital d’évacuation 1. D’autres blessés sont évacués vers un hôpital d’évacuation 2, vers un centre spécialisé ou vers un hôpital de l’intérieur.
Compiègne et Franc-Port, deux hôpitaux d’évacuation
Auparavant occupé par les Anglais puis par les Allemands, c’est en 1916 que le Service de Santé des Armées français s’installe au prestigieux château de Compiègne. Le rôle des hôpitaux d’évacuation, plus proche du front que les hôpitaux de l’intérieur, est de dispenser des soins aux blessés dont l’état, s'il est stabilisé, reste préoccupant. L’hôpital dispose de salles d’opérations et de plusieurs équipes chirurgicales constituées d’un chirurgien, d’un aide et d’un anesthésiste qui opèrent dans l’urgence en utilisant notamment le chloroforme ou l’éther délivrés par des appareils du type d’Ombrédanne. Les amputations représentent la majorité des opérations effectuées, mais l’équipe médicale peut également effectuer des ligatures artérielles, des trépanations, des énucléations ou bien encore des laparotomies causées par les éclats d’obus. Le secteur d’hospitalisation dispose, en outre, de plus d’une centaine de lits et héberge les blessés qui, au terme de leur convalescence, pourront retourner sur le front ou ceux qui attendent une évacuation par train sanitaire vers les hôpitaux et structures spécialisées de l’intérieur.
Un exemple d’hôpital de l’intérieur, l’hôpital de l’Atlantic
Les soldats blessés reçus dans ce type de structure sont ceux qui ont déjà été opérés dans la zone des armées. L’état de ces convalescents nécessite, la plupart du temps, une rééducation ou un appareillage spécifique. D’autres attendent de subir des interventions secondaires ou des soins spécialisés, comme les blessés de la face par exemple. Éloignés des risques liés aux combats et installés dans des salles confortables et aérées, les soldats blessés y séjournent pour des durées variables et ne retourneront plus dans les tranchées.
Le sanatorium de Berck-sur-Mer, exemple de service spécialisé du Service de Santé
C’est à partir des années 1860 que les premiers sanatoriums se développent en Allemagne puis en Suisse sur le principe de la cure de plein air défendue par l’Anglais Bodington. Deux médecins allemands s’illustrent grâce à l’architecture novatrice de leurs bâtiments. Le docteur Dettweiller est le plus reconnu : ancien tuberculeux, il fonde un sanatorium qu’il lie à un parc organisé par un paysagiste. À chaque chambre est associée à un balcon afin que chaque lit puisse être déplacé à l’extérieur plus facilement. La galerie de cure devient centrale et permet aux malades de bénéficier de l’ensoleillement et de l’air pur. Les ouvertures vers le Sud, qui doivent être largement ventilées, sont néanmoins protégées des courants d’air trop violents par les ailes repliées du bâtiment. Cette architecture devient rapidement un modèle à l’échelle européenne grâce aux différents congrès internationaux de la fin du XIXe siècle, et c’est avec le regard tourné vers l’Allemagne que les architectes et médecins français travaillent. Il n’est donc pas étonnant que le sanatorium de Berck-sur-Mer, premier établissement français, soit organisé selon ce plan. Installés face à la mer, les malades bénéficient de l’air marin revigorant.
Mais c’est à l’occasion de la Première Guerre mondiale que les sanatoriums français vont réellement se développer. Beaucoup de soldats reviennent tuberculeux ou "ypérités" du front. Une première loi organise donc le traitement des tuberculeux et le développement des sanatoriums en France métropolitaine. Chaque département doit ainsi se doter d’un sanatorium : toute la France est couverte d’un vaste réseau accueillant soldats tuberculeux, mais aussi victimes des gaz de l’ennemi. Le sanatorium de Berck-sur-Mer continuera d’accueillir des soldats convalescents après l’armistice de 1918.

Notes complémentaires

Références et documents externes

MORILLON Marc et FALABREGUES Jean-François, Le Service de santé 1914-1918, Bernard Giovanangeli Éditeur, Union Européenne, 2014.

Contributeurs

  • Auteurs de la fiche : Pauline Reibel, Emmanuel Nuss