Dormir (1975)

De Medfilm



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Titre :
Dormir
Année de production :
Pays de production :
Réalisation :
Durée :
24 minutes
Format :
Parlant - Couleur - 16 mm
Langues d'origine :
Sous-titrage et transcription :
Sociétés de production :
Commanditaires :
Archives détentrices :

Générique principal

Auteur Lucien Colonna (Pr. agrégé, Rouen), Dr. Daniel Ginestet (Paris), avec le concours de Henri Loo (Service du Professeur Deniker) et Pierre Etevenon (Laboratoires du Docteur Verdeaux Hôpital Sainte-Anne (Paris)

Contenus

Thèmes médicaux

Sujet

Sommeil et insomnie.

Genre dominant

Documentaire

Résumé

Après une large introduction sur les définitions et caractéristiques du sommeil en général, de ses phases et cycles, le film se centre sur l'observation de plusieurs cas cliniques témoignant de leurs problèmes de trouble du sommeil. Les anxiolytiques (plus particulièrement les benzodiazépines) sont présentés comme une réponse adéquate aux problèmes de l'anxiété, facteur déterminant de l'insomnie.

Contexte

Éléments structurants du film

  • Images de reportage : Non.
  • Images en plateau : Non.
  • Images d'archives : Non.
  • Séquences d'animation : Non.
  • Cartons : Non.
  • Animateur : Non.
  • Voix off : Non.
  • Interview : Non.
  • Musique et bruitages : Non.
  • Images communes avec d'autres films : Non.

Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?

Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?

Diffusion et réception

Où le film est-il projeté ?

Circuit médical (« Prix des dix meilleurs films » aux Entretiens de Bichat 1975)

Communications et événements associés au film

Public

Corps médical

Audience

Descriptif libre

« Prix des dix meilleurs films aux Entretiens de Bichat 1975 »
Plusieurs boîtes de médicaments sont posées sur une table (sma lait en poudre, sma formule prête à l'emploi, minidril (contraceptif), Wyeth-Byla Mutasa, Stediril (contraceptif), Témesta (benzodiazépine, lorazepam = antidépresseur, anxiolytique) 2,5mg, Témesta 1mg, Séresta (benzodiazépine, oxazepam = anxiolytique, utilisé contre le delirium tremens) 50mg, Séresta 10mg). Arrive le logo Cinémathèque Wyeth-Byla. Ce film se distingue fortement, puisqu'il est le seul qui présente ouvertement les marques de ses médicaments et en ceci revêt un caractère ouvert de publicité ; la plupart des médicaments montrés étant promus lors du film, qui lui ne citera pas de marques.
Sur un fond bleu, comme des vagues, et sous des petits sons de quelques notes de musique rappelant le bruit de la mer (côté apaisant) : le titre « Dormir » arrive, flouté, d'en haut, et disparaît toujours en se floutant ; suit le générique.
Se succèdent plusieurs œuvres d'art dont : la Vénus endormie – Le Vilain d'après Challe (gravure), de Challe, Challes, Charles Michel Ange, entre 1770 et 1800 et Le cauchemar, huile sur toile, Johann Heinrich Füssli, 1781. Avec la même musique que lors du générique, le commentaire débute : « Le tiers de notre existence étant consacré à dormir, il est normal que cette manifestation ait depuis toujours stimulé l'intérêt, dans l'art notamment où le thème du sommeil et du rêve tient une place importante. Pour les anciens philosophes, le sommeil était également lié à la mort. » Après cela surviennent des images de plusieurs sarcophages sur fond noir. « Et pendant longtemps, ces deux phénomènes ont été confondus » - image du visage d'une lionne ; un zoom arrière montre qu'elle dort dans un arbre ; image d'une chauve-souris : « Chez les animaux, la diversité des formes du sommeil est grande selon les espèces. Quoi qu'il en soit, le sommeil intrigue toujours l'homme qui met en œuvre pour en percer les secrets, les méthodes et les techniques les plus perfectionnées. »
Les définitions et l'histoire s'effectuent sur des images de tests scientifiques sur le sommeil. Viennent des explications sur les différents stades du sommeil et de leurs caractéristiques : le rythme alpha en référence, les 4 stades de profondeur du sommeil apparaissent sur un diagramme expliquant pour chaque phase le tracé électroencéphalographique et les types d'ondes associées. Le même procédé est utilisé pour les cycles du sommeil. Vue sur une expérience : analyse de la respiration, du tracé électroencéphalographique (le tracé défile à l'écran : vue des tracés en alternance avec les vues sur l'homme de l'expérience, sur une musique plus électrique), des mouvements oculaires. Explications de la durée du sommeil suivant l'âge ; un graphique en forme d'horloge-globe qui intègre les temps de sommeil dans une journée : pour le nourrisson, l'adulte, le vieillard. Nouveau graphique en lignes qui montre le type de sommeil (rapide/lent) et son pourcentage de temps qu'il occupe dans les trois cas, et la femme enceinte. Le commentaire enchaîne sur le rêve : des images rapides défilent sur des gravures d'art ; les images du film réalisé par Éric Duvivier, Ballet sur un thème paraphrénique, Sandoz, 1962, qui montrent des portes rouges qui s'ouvrent sur d'autres portes rouges pour finir dans une pièce rouge où l'on distingue quelques personnages (images encore réutilisées plus tard dans le film d'Éric Duvivier, Autoportrait d'un schizophrène, Sandoz, 1978). Le commentaire termine la partie histoire et définitions par : « Que nous disent les insomniaques ? » ; plaçant ainsi, subrepticement, le rêve et les hallucinations du Ballet sur un thème paraphrénique sur le même plan, mais techniquement comme une charnière entre les deux parties du film en introduisant la partie plus clinique.
Plan serré. Une femme dans la quarantaine parle de ses problèmes d'insomnie et de ses angoisses qui « viennent de l'enfance ». Elle est vraisemblablement en consultation. Sans raccord - plan serré - un homme raconte ses difficultés à trouver le sommeil, ses cauchemars (il a perdu un enfant de 8 ans). Sans raccord, un autre homme explique passer plusieurs nuits blanches et que sont apparus des maux de tête et une dépression. Sans raccord, une femme parle de ses états dépressifs, qu'elle ne dort plus et qu'elle s'angoisse de plus en plus en pensant qu'elle ne dormirait pas ; ses problèmes sont en début de sommeil, elle parle de ses soucis quand les habitudes sont brisées ; des éléments de sa vie l'ont perturbé et ont amené la dépression et la perte de sommeil. Sans raccord, un adolescent met très longtemps à s'endormir. Sans raccord, une femme dit prendre des médicaments pour s'endormir « je pense que j'en ai pas vraiment besoin, mais psychologiquement, ça me sert », elle fait des cauchemars qui la réveillent.
Le commentaire revient pour casser le rythme des entretiens :« Ainsi, les excès alcooliques, le surmenage, la tension émotionnelle, l'absence d'exercices physiques sont le plus souvent incriminés. Il est habituel que ces sujets abusent de somnifères qui conduisent à une escalade d'autant plus dangereuse qu'il s'agit d'automédication. Avant toute prescription, il faut penser aux contre-indications possibles, et notamment que l'abus d'alcool interdit les barbituriques. Il faut également être prudent chez les sujets ayant une appétence médicamenteuse excessive. »
Un retour sur une patiente explique que, dans son cas, l'alcool a permis de calmer ses angoisses, mais lui en a donné d'autres : l'association des barbituriques et de l'alcool a posé une accoutumance qui l'a amenée à changer de médicament. Un autre homme parle - gros plan sur ses mains (il se touche les mains) - le commentaire explique que « l'anxiété est le facteur déterminant chez la plupart des insomniaques... » (à nouveau l'image des boîtes de médicaments : ceux qui apparaissent en double (en différents dosages) sont des anxiolytiques) « … et que les anxiolytiques actuels sont bien plus maniables que les hypnotiques traditionnels (…) les anxiolytiques, et particulièrement les benzodiazépines sont les médicaments les plus efficaces et les mieux tolérés. » Ce commentaire pose clairement une cassure, une innovation entre les barbituriques traditionnellement utilisés dans les cas d'insomnie et les anxiolytiques.
Épilogue : « Certes sommeil et anxiété ne nous ont pas encore révélé tous leurs secrets. Toutefois, les développements les plus récents, des méthodes d'exploration du sommeil dont les résultats sont analysés par ordinateur et leur confrontation avec l'approche psychologique du praticien, laissent présager une meilleure compréhension du sommeil et du rêve. » → sur les images de tracés et de l'appareillage de tests du sommeil.
FIN Sciencefilm Wyeth-Byla (même musique qu'au début sur les boîtes de médicaments)
Fonds Eric Duvivier code 442.

Notes complémentaires

réf. du film au CIL : Cote 442 + dossier sur le film (commentaires et dialogues en hollandais, anglais et espagnol)réf du film au CERIMES : « 1 texte fr → SFRS »
Critique du film dans dans Médecine/cinéma n° 31, 3e trim. 1976, p. 19 : "Les progrès scientifiques et l'expérience en psychologie du praticien laissent présager une meilleure connaissance du sommeil." Ce type de conclusion du film résume tut à fait la façon dont il a été conçu, en deux parties : 1). Les progrès scientifiques : amenés par l'iconographie artistique habituelle chez Duvivier lorsqu'il réalise un film sur un 'grand' sujet, ils semblent être là pour impressionner ; non pas tellement par l'image qui donne bien une figuration schématique assez originale du sommeil, mais qui représente essentiellement un appareillage d'électro-encéphalographie et des tracés, relativement familiers au public médical non spécialisé auquel s'adresse le film. Ils impressionneraient ces progrès par leur commentaire, un peu à la manière de l'"information" scientifique à l'intention du grand public, dont la première préoccupation est de sauvegarder à la science son mystère - mais pour la défense de quels privilèges? - ; ce qui se traduit par beaucoup de grandiloquence : ce n'est pas la meilleure voie pour susciter la collaboration des praticiens avec les chercheurs espérée dans le film. 2) la partie "L'expérience du praticien" est beaucoup plus intéressante. Il s'agit du témoignage de l'insomniaque que le film fait passer d'une façon qui, elle, est impressionnante. D'abord parce que l'objet n'est pas d'exprimer une imagerie conventionnelle comme dans la première partie, mais des tragédies individuelles ; ensuite parce que l'expression de ces tragédies dépasse le niveau cinématographique pour donner l'illusion du vécu : par des gros plans qui accusent les marques du visage et par de longs monologues, qui sont de véritables soliloques. Il est seulement dommage que cette partie soit exploitée un peu longuement, et qu'un commentaire lui ait été ajouté pour mettre en valeur, en redondance avec l'image, l'angoisse de l'insomniaque, et pour préciser au médecin qu'il doit d'abord résoudre cette angoisse - par une prescription d'anxiolytiques. Un tel commentaire donne l'impression de mettre en doute non seulement la force des images, mais la capacité de réflexion du public."

Références et documents externes

Contributeurs

  • Auteurs de la fiche : Caroline Ruebrecht