Des enfants comme les autres (1955)

De Medfilm



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Titre :
Des enfants comme les autres
Année de production :
Pays de production :
Réalisation :
Durée :
19 minutes
Format :
Parlant - Couleur - 16 mm
Langues d'origine :
Sous-titrage et transcription :
Sociétés de production :
Commanditaires :
Archives détentrices :
Corpus :

Générique principal

« avec le patronage de la Banque Française des yeux / avec l’autorisation des services d’enseignement de la Seine » / visa de censure n° : 17 633. Générique fin : "Films réalisés avec le concours des laboratoires Rhône-Poulenc, Chibret et de la S.A.U.R.M.A."

Contenus

Thèmes médicaux

Sujet

Une visite au centre ophtalmologique scolaire : les activités dans une école spéciale pour amblyopes : travail scolaire adapté, préparation à la vie professionnelle.

Genre dominant

Documentaire

Résumé

À travers l'exemple de Danièle, petite fille affligée de troubles visuels que repère son institutrice, le film nous montre le fonctionnement d'une classe d'élèves amblyopes dans une école parisienne, développe ensuite sur les différentes orientations professionnelles que permet cette instruction adaptée.

Contexte

En 1948, le Dr Bernard Lafay, médecin généraliste et parlementaire crée une association des opérés des greffes oculaires. Celui-ci avait été sensibilisé par les blessures d'un de ses amis, aux deux yeux, lors d'un bombardement à Nancy en 1944. En 1961 l'association devenue la banque française des yeux est reconnue d'Utilité Publique grâce aux efforts de B. Lafay soutenus par le Président de la République Vincent Auriol.

Éléments structurants du film

  • Images de reportage : Oui.
  • Images en plateau : Non.
  • Images d'archives : Oui.
  • Séquences d'animation : Non.
  • Cartons : Non.
  • Animateur : Non.
  • Voix off : Oui.
  • Interview : Non.
  • Musique et bruitages : Oui.
  • Images communes avec d'autres films : Non.

Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?

Le film commence du point de vue de la mère de l'enfant. De cette façon, il prend celui du patient et son entourage, nous amenant à partager leur anxiété. Quand il développe ensuite sur le fonctionnement de l'école, c'est au directeur ou à l'institutrice que le film donne la voix : c'est maintenant l'institution qui prend la parole pour répondre aux inquiétudes exprimées dans sa première partie.

Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?

Le début du film insiste autant sur la modernité de l'équipement ophtalmologique en milieu scolaire que sur la froide atmosphère que dégagent les pièces qu'il investit, aussi bien par les ombres qui les baignent que par les remarques de la mère en commentaire. Ainsi, le film prend acte de cette froideur que ressent le patient lorsqu'il va se faire examiner.

Diffusion et réception

Où le film est-il projeté ?

Établissements scolaires

Communications et événements associés au film

Public

élèves des établissements

Audience

Descriptif libre

Révélations du mal
Sur quelques mesures de la "symphonie pour jouets" de Mozart père, des dessins d'enfants, puis un carton en écriture manuscrite qui imite une écriture enfantine : "Les prises de vues ont été faites sous le contrôle du médecin-chef inspecteur des écoles, chargé de la surveillance des classes d'amblyopes / au centre ophtalmologique des écoles de la Seine et à l'école primaire des garçons de la rue Gustave Rouanet, à Paris, avec le concours des enfants et des maîtres / ce générique a été dessiné par les maîtres et les élèves" - observation qui fait écho à l'insistance du commentaire, dans le dernier tiers du film, sur les facultés graphiques des enfants amblyopes. Plan général d'une école moderne, voix off d'une femme. Nous comprenons que c'est une voix de mère dont la petite fille est à présent montrée dans une salle de classe. "À la maison, je n'ai rien remarqué d'anormal". La petite fille peine à suivre. Malgré les lunettes épaisses qu'elle a chaussées, elle semble incapable de lire ou de regarder ce qui est indiqué sur le tableau de la salle. Des plans confirment cette impression en restituant sa perception oculaire en vue subjective : les images sont parcourues de vastes taches de couleur. Petit bruit électronique pour ajouter de la tension. "Je ne vois pas, madame", dit la petite fille. Dans la salle d'examen médicale, elle se tient devant le tableau de test en se cachant un œil puis un autre. De nouveau, images subjectives consistant en des flaques colorées. "Avance d'un pas... Encore... Encore..." dit une femme en voix off. Une nouvelle image montre des lettres aux contours flous. Commentaire de la mère, voix inquiète: "Le médecin nous avait prévenus plusieurs fois. Mais nous n'avions pas le temps, ni moi, ni mon mari, de réagir. Un jour, enfin, nous avons pris conscience de nos responsabilités.". Dans la rue, la petite fille accompagnée de sa mère avancent vers la caméra. Écriteau sur la porte devant laquelle elles s'arrêtent : "Centre ophtalmologique scolaire." Bordée de musique triomphante pour souligner qu'elles arrivent à bon port.
Examen décisif A l'accueil, une femme en blouse blanche attend que les deux personnes déjà présentes soient parties pour les interroger. La mère remarque que c'est une façon de préserver la confidentialité des entretiens. La femme demande si Danièle a un petit frère. Oui, dit la mère. Mais elle ne peut lui dire si lui aussi a des troubles de la vision : il est encore bébé. La mère : "Elle ne fait pas grâce d'un détail. Tout doit être utile au médecin, sans doute." GP sur son visage, anxieux et contrarié. C'est le point de vue essentiel depuis le début du film : celui d'une mère inquiète pour son enfant, remplie d'appréhension devant les modalités de la prise en charge de celui-ci. Elle pénètre avec lui dans la pièce d'examen, sombre, encombrée d'appareils. La mère, toujours sur le même registre : "Ces préparatifs, cette pièce noire impressionnent la petite." GP sur le visage de Danièle, partagé entre ombre et lumière, pendant qu'elle subit un nouveau test. "Je la sens nerveuse. Heureusement que je suis là." La petite fille se concentre sur les lettres qui lui sont montrées. "Je m'en rends bien compte. Elle peine à les distinguer, même les plus grosses." Une succession de regards d'enfants, tantôt affligés de strabisme, tantôt chaussés de gros verres correcteurs. La mère : "J'ai appris qu'un enfant sur mille avait une vue extrêmement faible. On les désigne par le terme rébarbatif : ce sont des amblyopes." L'ophtalmologue lui enjoint de faire changer Danièle d'école. Sur un mur, une carte de Paris où sont indiqués les établissements qui prévoient des classes réservées aux enfants amblyopes. La mère l'interroge : Danièle sera-t-elle une enfant à part ? Elle est vue en plan taille, très attentive, au moment où le médecin lui répond : "Il s'agit de rapprocher l'enfant de l'aveugle au voyant".
Nouvelle école, instruction adaptée
Plan général de la façade, à l'architecture claire et moderne, de l'école Gustave Rouanet, dans le XVIIIe. La mère dit qu'elle est soulagée que cette école accueille tous les enfants. La séquence se fige sur la petite qui monte les escaliers en jetant un dernier regard à sa mère, à travers les barreaux de la rampe. Même si elle n'est pas soulignée par un arrêt sur image ou un GP, la tension du plan est perceptible. C'est une des réussites du film d'exprimer les émotions de chacun avec une élégante discrétion. De même, c'est sur un travelling qui suit le retour de la mère à la maison, le visage plus anxieux que jamais, que s'appose la voix réconfortante du directeur d'établissement : "Vous verrez, tout se passera bien, elle sera dans une classe de quinze. Les méthodes employées dépendent de la vue de chaque enfant. Dans quelque temps, vous ne la reconnaîtrez plus."
Cependant, l'enjeu dramatique disparaît tout à fait dans cette nouvelle partie qui aborde la présentation de l'instruction donnée aux enfants amblyopes. Longue séquence d'activités en classe, avec des instructions au tableau ou sur des manuels écrites en gros caractère. Une petite fille pose des étiquettes pour légender le dessin d'un paysage côtier. Certains enfants ont recours à des paires de lunettes différentes. L'institutrice, robe de pionnière et chignon sévère, jette un regard panoramique pour surveiller la salle, un sourire bienveillant aux lèvres. "Il est indispensable que les classes d'amblyopes soient claires, précise-t-elle. Regardez leur orientation." Elle souligne le talent des enfants pour le dessin par cette remarque esthétique : "N'étant pas gênés par les détails, ils voient par taches, ce qui les amène à des compositions claires et lumineuses." GP sur les œuvres des enfants, papillons, maisons, larges motifs qui se répandent sur le blanc des feuilles. Scène de récréation où l'on voit les enfants jouer à part des autres : ils sont installés sur une terrasse qui surplombe la cour normale. Danièle réapparaît sur un banc, se livrant à des exercices de gymnastique. À présent, les enfants suivent une séance de sport pendant laquelle ils montrent qu'ils ne sont pas tout à fait dépourvus de facultés physiques, notamment pour le saut en hauteur, le hand-ball. "Au ping-pong, reprend le directeur, ils parviennent à faire durer le point." On pense au film L'enfant aveugle de Van der Keuken, réalisé dix ans plus tard (1964), qui montre une situation équivalente mais la laisse se développer en silence, atteignant une poésie étrange. Ce n'est pas le propos du présent film : la priorité est de montrer que ces enfants accèdent à la normalité par l'encadrement dont ils bénéficient. Pareil pour les plans suivants où ils sont montrés en train de cuisiner ou repasser des vêtements.
Orientations possibles
Les derniers plans font état des différentes situations professionnelles accessibles aux enfants amblyopes : dactylo, styliste, relieur, voire avocat. "Toutes ces femmes et tous ces hommes, dit le directeur, ont parlé avec reconnaissance de leur ancien maître et de leur ancienne école". Pour finir, scènes de dans e et de théâtre à l'occasion de la fête de fin d'année de l'établissement. Sur l'estrade baignée de soleil, les enfants déguisés. Danièle, au milieu d'eux, est appelée par sa mère. "Maman, tu es belle", lui crie-t-elle lorsqu'elle se jette dans ses bras au milieu de la cour.
Dernier panneau : "Films réalisés avec le concours des laboratoires Rhône-Poulenc, Chibret et de la S.A.U.R.M.A."

Notes complémentaires

Voir aussi sur le site MEDFILM : "Clarté dans la nuit" (1954).
Jean Penzer a poursuivi une longue carrière de directeur de photographie, laquelle a commencé dans les années cinquante. Quelques titres : « Mon chien » (1955) de Georges Franju (scripte de Jacques Prévert), « La 1001e fenêtre » de Jacques Ménégoz (1960, script de Jacques Lanzmann), « les jeux de l’amour » de Philippe de Broca (scripte de Daniel Boulanger) et « Le farceur (même équipe, 1961), plus tard « La voleuse » (Jean Chapot, script de Marguerite Duras, 1966).

Références et documents externes

Contributeurs

  • Auteurs de la fiche : Joël Danet