Croisade pour la santé (1951)

De Medfilm



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Titre :
Croisade pour la santé
Série :
Année de production :
Pays de production :
Réalisation :
Conseil scientifique :
Durée :
18 minutes
Format :
Parlant - Couleur - 35 mm
Langues d'origine :
Sous-titrage et transcription :
Sociétés de production :
Commanditaires :
Archives détentrices :

Générique principal

« Couleur par Technicolor ; De la série Le Grand Espoir ; Commenté par Jean Marchat »

Contenus

Thèmes médicaux

Sujet

La lutte antituberculeuse en Grèce

Genre dominant

Documentaire

Résumé

C'est en Grèce, berceau du savoir antique aujourd'hui ravagé par la guerre civile, que l’Organisation Mondiale de la Santé met à l’œuvre des préceptes autrefois émis par les médecins et savants de la Grèce antique. Cette organisation internationale a pour but d’organiser et de coordonner, au niveau international, l’aide aux populations victimes d’épidémie, de famine, de maladie, notamment les enfants. Ces fléaux sont représentés au travers de l'image de la tuberculose, une maladie contagieuse et meurtrière que le vaccin BCG permet désormais de combattre. Le rôle de l'OMS est donc surtout d'effacer les séquelles médicales et sanitaires de la guerre civile. Cette entraide à l'échelle mondiale donne tous les moyens pour offrir à toute la population, notamment les enfants, la perspective d'un avenir meilleur. Une âme saine dans un corps en bonne santé, telle est la devise de la Grèce antique qui guide l'aide fournie à la Grèce des années 1950.

Contexte

La réalisation de ce film intervient en 1951, alors que la Grèce se relève à peine de huit ans de guerre: la Seconde Guerre mondiale de 1941 à 1945 puis la guerre civile de 1946 à 1949. Comme dans d'autres pays, ce contexte difficile a favorisé le développement de la tuberculose. Si, avant-guerre, la lutte antituberculeuse avait été du ressort des États (ce que laissent apparaître les films de Jean Benoit-Lévy), une coopération internationale était désormais nécessaire. Dès 1947, du personnel médical de la Croix-Rouge danoise et des bénévoles norvégiens et suédois lancèrent une « Campagne Antituberculeuse Internationale »se rendirent dans les pays ravagés par la guerre pour lutter contre la tuberculose. Après s'être cantonnée à la collecte d'information, à la standardisation des techniques et à l'uniformisation des méthodes, l'OMS prit le contrôle des opérations en 1951. Ce film vise donc à valoriser le travail de l'Organisation et constitue implicitement une promotion non seulement de l'ONU mais aussi de l'aide américaine apportée à l'Europe et du plan Marshall.


Maladie infectieuse et contagieuse encore redoutée en 1950, la tuberculose s’est considérablement raréfiée grâce au vaccin BCG, au dépistage et aux thérapeutiques antituberculeuses. Trois bacilles (humain, bovin et aviaire) sont à l’origine de cette maladie dont la forme la plus courante est la tuberculose pulmonaire, due au bacille de Koch, avec fièvre, asthénie, amaigrissement, toux et hémoptysie. Beaucoup plus rare est la phtisie, forme aiguë qui se décline en tuberculoses osseuses, rénales, génitales, digestives et ganglionnaires. Le dépistage se fait par injection de tuberculine. L’apparition d’une zone rouge indique que le sujet a déjà été tuberculeux ou vacciné.

Éléments structurants du film

  • Images de reportage : Oui.
  • Images en plateau : Non.
  • Images d'archives : Non.
  • Séquences d'animation : Non.
  • Cartons : Non.
  • Animateur : Non.
  • Voix off : Oui.
  • Interview : Non.
  • Musique et bruitages : Oui.
  • Images communes avec d'autres films : Non.

Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?

Le commentaire est explicatif et donne du sens aux images. Celles-ci constituent le corps d'une idée émise et ne formulent qu'une captation de la réalité qui évite plus ou moins de se mettre en scène. Elles essayent de montrer une vérité du monde. Les conseils des commentaires audio, qui formulent les conduites à avoir sur les images illustratives, ont un rôle de guide.

Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?

Diffusion et réception

Où le film est-il projeté ?

Cinémas d’exploitation

Communications et événements associés au film

Public

Grand public

Audience

Descriptif libre

Introduction : Hippocrate, don de la Grèce Antique à l’Europe
Le film s'ouvre sur un court panorama et sur les plans fixes de sites antiques grecs et d'un berger jouant de la flûte au milieu de son troupeau, tandis que le commentaire cite le serment que prêtaient les médecins dans l'Antiquité grecque. Un troupeau de chèvres évoluant au flanc du mont Ida sous la garde de bergers illustre les propos du commentaire sur la croyance qui y régnait deux millénaires auparavant: l'équilibre physique comme condition du bonheur de vivre. La citation d'un autre extrait du serment des médecins de la Grèce antique clôt cette introduction.
La vaccination antituberculeuse, aide de l’Europe à la Grèce moderne
La transition vers la Grèce moderne est faite par un plan rapproché de la calandre d'une Chevrolet, pris par une caméra en mouvement et suivi d'un zoom arrière montrant cette voiture sur une route de la campagne grecque. C'est sur cette Grèce « meurtrie » que l'Europe, qui a bénéficié de la « vision d'humanité » de la Grèce antique, accorde son aide, indique le commentaire. La voiture, dans laquelle se trouvent « un médecin norvégien, une infirmière danoise et une nurse grecque d'Athènes », quitte la route et s'engage sur une piste. Un plan rapproché sur la portière droite met en évidence l'emblème de la « Croisade Internationale contre la Tuberculose ». Le véhicule arrive dans un village où attendent « le pope et le maire ». Les occupants de la voiture en descendent et vont les saluer. Les enfants, accroupis en arc de cercle, se sont arrêtés de jouer et observent les trois personnes venues en voiture discuter avec le maire et le pope. Le docteur, via la nurse qui traduit ses propos, explique à ses deux interlocuteurs que la tuberculose fait tous les ans des ravages chez la population enfantine grecque. Mais, ajoute-t-il, le vaccin BCG permet de vaincre ce fléau et la prévention et la guérison constitue le travail qu'il effectue avec ses deux collègues. Après les avoir écoutés tout en buvant une tasse de café, le maire semble leur adresser une réponse positive. La voiture circule alors dans tout le village et retient l'attention d'hommes jouant aux cartes, d'une mère allaitant son bébé, d'une femme portant une cruche d'eau et d'un groupe de femmes réunies sur la grand-place. Des enfants suivent la voiture et certains sont montés sur le pare-chocs arrière. Le haut-parleur fixé sur son toit clame que la tuberculose tue tous les ans et par milliers des enfants qui « auraient pu être sauvés ». Il invite les parents à faire vacciner leurs enfants. Deux plans rapprochés successifs montrent le visage de l'un d'eux et sa plaie au genou sur laquelle se rassemblent des mouches. Le jour suivant, tous les enfants se font vacciner. Ils passent d'abord devant le docteur qui, tandis que le commentaire cite un extrait, relatif à l'enfance, du serment des médecins de la Grèce antique, leur examine le thorax et leur remet une fiche avant de les envoyer chez l'infirmière ou la nurse pour la vaccination. Une fille grimace au moment de la piqûre, mais le commentaire indique que ce n'est qu'une « comédie ». Cette fille montre ensuite fièrement la cicatrice à une de ses camarades et toutes deux s'en vont dans une rue du village.
L’action médicale, sanitaire et sociale, un défi pour l’Europe
Les images suivantes établissent un contraste saisissant entre des sites architecturaux emblématiques tels que Venise ou la place Saint-Pierre à Rome et les taudis boueux des faubourgs de la capitale italienne. Le commentaire met en garde contre l’aveuglement que pourraient susciter « les fastes du passé » et invite à s’interroger sur ce qu’hériteront les générations futures. Un autre contraste est établi entre des enfants bien habillés jouant dans la cour d’une école propre et nette et des enfants grecs cirant les chaussures ou mendiant auprès des adultes. Leurs origines sociales respectives et le fossé les séparant sont ainsi mis en évidence. Plusieurs images montrant des enfants auscultés à domicile, soignés dans des hôpitaux, des centres de cure ou de rééducation soulignent les propos du commentaire sur l’urgence sanitaire que représente l’enfance et sur l’importance qu’il y a à s’en occuper.
L’Organisation Mondiale de la Santé : nécessité et bienfait d’une action internationale
Un plan fixe présente la façade du siège genevois de l’Organisation Mondiale de la Santé. La porte du « Service des Renseignements Épidémiologiques » s’ouvre et une employée y entre pour remettre au chef de ce service une note l’informant de la déclaration d’une épidémie au Moyen-Orient. Le chef de service se lève et, tout en examinant une carte de l’Europe, demande à son adjoint d’alerter par téléphone les délégations de l’OMS se trouvant dans les pays bordant la Méditerranée. Tandis qu’un plan rapproché montre la partie européenne d’une carte mondiale restituant l’organisation de l’OMS, le commentaire précise que si les après-guerres sont propices à la propagation des maladies au niveau international, la lutte pour les vaincre doit être elle aussi internationale. Les images qui suivent présentent des infirmières suédoises s’exerçant à la vaccination dans le cadre d’une formation de la Croix-Rouge Internationale et un port norvégien où sont embarqués « de la nourriture et des médicaments » à destination de la Grèce où sévit la sous-alimentation. Une soupe est distribuée aux enfants d’un petit village grec, « presque entièrement ruiné par la guerre civile », sous le regard des anciens. Une petite fille mange cette soupe sous une affiche promouvant l’aide alimentaire mondiale dont bénéficie la Grèce. En prenant exemple de l’aide apportée par la Norvège à ce pays, le commentaire montre qu’il n’est pas nécessaire de connaître un pays ou une région pour lui venir en aide. Alors que le commentaire rappelle que la tuberculose tue toutes les sept secondes, des capsules de vaccin BCG provenant d’un « laboratoire danois » sont conditionnées et chargées dans une Chevrolet identique à celle du début du film. Un plan fixe montre le véhicule vu de l’arrière et s’éloignant avec, au fond, l’Acropole. « Dans le cadre du programme de relèvement européen », les États-Unis aident à la construction d’un sanatorium. Deux médecins réalisent une radiographie du torse d’un patient tandis que « dans un hôpital italien » a lieu une opération chirurgicale destinée à soigner un cancer. Le commentaire souligne que ses avancées sont possibles grâce aux moyens matériels dont disposent maintenant les médecins. Après le court plan fixe d’une salle d’attente suivent plusieurs images présentant des équipements permettant de traiter le « cancer de la mâchoire ». Le commentaire insiste sur l’origine italienne de leur fabrication, américaine de leur financement et britannique des isotopes, ainsi que sur la nécessité d’une coopération internationale pour vaincre les maladies ravageant le monde.
Exemples de l’action de l’O.M.S. en Grèce
Les images de bergers grecs encadrant un troupeau de brebis et leur faisant la traite illustrent les propos du commentaire sur la nécessité de changer non seulement les techniques mais aussi les habitudes, tout en convenant de la difficulté que cela représente lorsque celles-ci sont immuables et séculaires. Une réunion de l’OMS aborde cette question et le commentaire indique que celle-ci aboutit à des décisions concrètes.Du siège de l’OMS sous la neige, le film passe à Missolonghi, une bourgade grecque « sur les bords de la mer Ionienne », cernée par des marais pestilentiels. La barque d’un pêcheur y évolue, une femme y jette le contenu d’une bassine et une autre femme portant une cruche traverse pieds nus une grande flaque d’eau. Le commentaire rappelle que Lord Byron, immortalisé par une statue, débarqua à Missolonghi pour soutenir le mouvement indépendantiste grec et y contracta « une fièvre », le paludisme, qui lui fut fatale. Les moustiques qui en sont la cause pullulent dans les eaux stagnantes, comme le montre un plan rapproché. Ces marais sont cependant progressivement assainis et du DDT, dont un plan rapproché nous montre un flacon examiné par un homme, est épandu est pulvérisé manuellement et épandu par un avion passant en rase-mottes. Le commentaire prédit que le riz pour désormais être cultivé et que « la vie reprendra son essor ».Un Dodge amène une des « équipes sanitaires » qui, composées de médecins et de techniciens, ont pour mission l'assainissement de toutes les maisons et le contrôle sanguin de tous les enfants dans les « cinq mille villages » atteints de paludisme. Les enfants se présentent l'un après l'autre devant le médecin, lequel leur pique le doigt avec une aiguille et, du sang qui en coule, en prélève cinq gouttes sur une petite et fine plaque de verre. Pendant ce temps, des femmes réunies autour d'un métier à tisser regardent la caméra qui les filme et un enfant s'approche de la fenêtre d'une maison pour observer le DDT recouvrir celle-ci. Un plan fixe montre un technicien pulvérisant du DDT en zigzag sur le mur d'une maison et un plan rapproché met en évidence les initiales cyrilliques « D.D.T. » peintes en rouge sur le mur d'une maison. Deux autres plans rapprochés sur un drapeau grec et sur un métier à tisser dévoilent un orphelinat de jeunes filles dont la construction est aussi l'œuvre de l'OMS. Le commentaire évoque les malheurs de certaines d'entre elles, qui s'activent à la couture et au tissage. Les filles, rassemblées devant le bâtiment, font des exercices physiques puis suivent un cours de puériculture. Un « camp de vacances » est ensuite présenté. Les jeunes garçons y jouent « pour la première fois » au ballon, les jeunes filles s'y adonnent à la balançoire et tous préparent leurs tentes. Le commentaire insiste sur la nécessité, pour les adultes, de faire en sorte que ces jeunes qui s'exercent au bricolage et à la sculpture puissent se lancer dans la vie.
Conclusion : l’héritage de la Grèce antique au service du relèvement de la Grèce moderne
La conclusion du film rappelle la conviction qui était celle de la Grèce antique: « un esprit sain et un corps sain » comme source de « l'admiration des dieux ». Elle fait alterner fresques de l'Antiquité grecque et et jeunes filles faisant une ronde et entonnant un chant populaire grec. Les sites archéologiques vus au début du film reviennent ensuite à l'image alors que le commentaire rappelle à nouveau que « l'équilibre physique » comme « secret d'une vie heureuse » était déjà une conviction deux millénaires auparavant. Il insiste ensuite sur la nécessité d'améliorer la vie humaine des Européens en faisant s'allier les technologies actuelles et les enseignements du passé. C'est sur la reprise de certains thèmes vus durant son déroulement, et notamment sur l'enfant réapprenant à marcher, que se termine le film.

Notes complémentaires

Le réalisateur de ce film, Humphrey Jennings, est mort pendant le tournage en tombant d'une falaise en Grèce, le 24 septembre 1950. Il a été remplacé par Graham Wallace.

Références et documents externes

Contributeurs

  • Auteurs de la fiche : Pierre Blonski, Emmanuel Nuss
  • Sous-titres Anglais : Ariane Fénart, Élisabeth Fuchs