Comme les autres (1952)

De Medfilm



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Titre :
Comme les autres
Année de production :
Pays de production :
Réalisation :
Durée :
25 minutes
Format :
Parlant - Couleur - 16 mm
Langues d'origine :
Sous-titrage et transcription :
Sociétés de production :
Commanditaires :
Archives détentrices :

Générique principal

« Centre International de l’enfance, Centre de traitement et de rééducation franco-brésilien, Croix-Rouge française présentent…  Ecrit par Julien JengerVisa de censure : 11 825 »

Contenus

Thèmes médicaux

Sujet

Prise en charge des enfants touchés physiquement par la guerre par un accueil dans des centres de soins et de rééducation mis en place par la Croix-Rouge.

Genre dominant

Documentaire

Résumé

Le film commence par l’intervention d’une assistante sociale auprès de familles pauvres dont les enfants ont été physiquement touchés par la guerre : l’un est amputé d’une jambe, l’autre souffre de poliomyélite. La seconde partie du film est consacrée aux modalités des soins qui leur sont prodigués et de leur rééducation menée dans un centre mis en place par la Croix-Rouge grâce au soutien de donateurs brésiliens.

Contexte

La reconstruction après guerre, aussi bien économique qu’idéologique, mais aussi le développement et la structuration de la coopération internationale à l’exemple, dans le film, de l’action menée par le Brésil conjointement avec la France à l’initiative de la Croix-Rouge.

Éléments structurants du film

  • Images de reportage : Non.
  • Images en plateau : Non.
  • Images d'archives : Oui.
  • Séquences d'animation : Non.
  • Cartons : Oui.
  • Animateur : Non.
  • Voix off : Oui.
  • Interview : Non.
  • Musique et bruitages : Oui.
  • Images communes avec d'autres films : Non.

Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?

Il s’agit d’attirer l’attention sur le sort des enfants des familles pauvres touchés physiquement par la guerre, valoriser leur prise en charge par la Croix-Rouge. En insistant sur le cadre malsain dans lequel ils évoluent, mais aussi sur le manque de réactivité de la part des parents devant le mal dont ils souffrent, la mise en scène prépare l’adhésion du spectateur à la décision, prise par l’autorité médicale, de les extraire de leur milieu.

Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?

Au premier tiers du film, elle est incarnée par la figure de l’assistance sociale, d’un secours implacable. Au second, il est à noter les développements cliniques sur les interventions chirurgicales pratiquées sur les enfants, lesquels contrebalancent le registre mélodramatique que le film emprunte souvent.

Diffusion et réception

Où le film est-il projeté ?

Dans les salles de classe équipées

Communications et événements associés au film

Public

Élèves et adultes

Audience

Descriptif libre

Après la guerre, dans la ville en ruines : une amitié d'enfants malades
Une plongée sur une rue « comme tant d’autres » : passants et étalages de commerçants. La caméra remonte en travelling vers les façades ensoleillées. Elle isole deux fenêtres aux volets clos. Derrière elles vivent deux familles « frappées par le sort » (termes du commentaire). Contre champ, depuis l’intérieur d’un appartement, la silhouette d’un adolescent posté devant la fenêtre grande ouverte se découpe sur la blancheur de la façade d’en face. Sans transition, vue de bombardements depuis l’avion qui bombarde : le spectateur est supposé faire lien avec l’image qui a précédé, comprendre que l’adolescent montré a été victime, d’une manière ou d’une autre, d’un fait de guerre. Le commentaire confirme : « Voici Paul, tout jeune, marqué par la guerre. » Le garçon, soutenu par des béquilles, avance dans un couloir puis ouvre une porte. Par les séquences qui suivent, nous comprendrons qu’il a été amputé d’une jambe. La chambre dans laquelle il pénètre est occupée par un garçon du même âge, Alain, atteint de poliomyélite. « Il ne sait pas qu’il existe des montagnes et des océans », remarque le commentaire à son sujet. Sa mère s’empresse à son chevet. Trop, estime le commentaire, elle le laisse « s’installer dans son infirmité ». C’est en l’accompagnant vers l’indépendance qu’elle lui apporterait un vrai secours : cette insistance sur la mauvaise méthode de prise en charge prépare la disqualification de la mère et conditionne l’esprit pour une intervention publique qui va séparer l’enfant de son foyer.
Intervention de l'assistante sociale : la providence qui sépare du foyer
En effet, l’assistante sociale intervient dès la scène suivante. Dans une vue en plongée sur la rue miséreuse, on la voit approcher avec autorité Paul qui claudique sur la chaussée. « Son rôle est de sauver les êtres sans défense privés de leur enfance. » Précédée de l’enfant, elle fait irruption dans l’appartement d’Alain. Son action en deux temps : anéantir la résistance de la mère en lui représentant son inconséquence, avec une farouche insistance à la mesure de l’angoisse de la mère qui presse le départ de son enfant, persuader le père en lui offrant un verre de gros rouge. « Aucune volonté n’a raison de la sienne. » Le GP de ses mains qui serrent celles de la mère, dans un élan d’empathie que lui permet la victoire, enchaîne avec un GP d’une de ses mains qui tient un verre pour trinquer avec celui que tient la main du père. Le film n’omet pas la réalité des procédures : une consultation devant un guichet grillagé rappelle que « le concours de la CAF va lui permettre de mener à bien cette tâche généreuse. » Suit la rédaction de la demande d’accueil dans un établissement de soins installé dans la forêt de Chantilly grâce à la générosité de riches particuliers brésiliens (le commentaire reviendra sur cet aspect à la fin du film, rappelant, sans plus de détails, que cette structure est tributaire de « la générosité du Brésil qui a répondu à l’appel de la Croix-Rouge française »). Elle réprime un soupir de soulagement lorsqu’elle reçoit la lettre d’admission au plan suivant. Pour les enfants qu’elle vient récupérer sans coup férir, c’est « une vie neuve où le bonheur aura sa place ». La voiture qui les emmène chemine parmi les bouquets d’arbres. La musique virevolte, des panos se succèdent sur le bocage alentour.
exposé sur les soins à l'hôpital
Le séjour dans l’établissement : séances de « testing » (« épreuves analytiques du muscle »), pose d’une jambe artificielle sur le moignon de Paul (montrée frontalement), séances de gymnastique rééducative « où les muscles s’affermissent contre des résistances » - lever la tête, marcher sur une planche, bouger au rythme de la musique « qui réveille les gestes ». Alain doit subir une « transposition musculaire » dans un hôpital extérieur : il s’agit de suturer un muscle défectueux à un muscle solide. Comme la séquence de la pose de la jambe artificielle, cette séquence est développée de façon clinique, montrant le pied débandé qui se met à saigner au niveau de l’incision. Le film cherche à joindre l’émotion à l’information sur les modalités de soins. Il ne faut pas oublier non plus qu’Edmond Floury a réalisé quelques documentaires exclusivement chirurgicaux pour le CNDP.
la rééducation, nouvelle forme de scoutisme
Quand, au terme de sa rééducation, l’enfant rejoint l’établissement dans la forêt, il « retrouve l’univers de tous les autres enfants, cet univers où il est permis de rire, chanter, se promener en forêt avec l’âne » ainsi que nous le voyons à l’image. La dernière séquence est pour la patrie : à l’occasion de la visite des donateurs (GP sur une plaque de marbre où sont gravés leurs noms), guidés par des femmes en uniforme, les enfants sont rassemblés autour du mât au sommet duquel flottent les couleurs de la France, du Brésil et de la Croix-Rouge. Parmi eux, nous retrouvons Paul, que nous avions fini par perdre de vue. Le regard rieur du début est devenu un regard fier et grave de scout idéal. À côté de lui, celui de l’assistante sociale se met à briller à la vue des drapeaux déployés.
À l'horizon : le retour dans le monde du travail
Pour finir quelques promesses d’embauche : Paul ira vendre des mobylettes, Alain sera couvreur. « Ces enfants qui étaient des épaves reprendront leur place dans la société. Ils pourront jouer leur rôle comme les autres. » Au fond, on vient soigner pour faire travailler. Pour retaper la France, toutes les petites mains sont bonnes à prendre, et c’est à l’assistante sociale de les dénicher jusque dans les ruelles sordides.

Notes complémentaires

Références et documents externes

Contributeurs

  • Auteurs de la fiche : Joël Danet